Voir: Qu’avais-tu en tête pour ta collection automne-hiver 2010?
Mélissa Nepton: "Je me suis inspirée, entre autres, de l’esthétique gothique. C’est une ligne très féminine, qui comporte beaucoup de fluidité dans les matières. J’ai essayé de me distinguer en jouant avec les textures et en mélangeant des matières comme le tricot, la laine et le cuir. La majorité des teintes sont neutres, même si on retrouve quelques éléments de couleur."
C’est le designer Yso qui a assuré la direction artistique de ton défilé. Comment en êtes-vous arrivés à cette collaboration?
"Nous avons tous les deux un atelier dans les locaux du LAB Créatif (ndlr: un organisme qui regroupe plusieurs designers). Je savais qu’il assurait aussi la direction artistique du défilé de Denis Gagnon, je lui ai donc demandé s’il accepterait de signer la mienne. C’est quelqu’un de très talentueux."
Quelle femme habilles-tu?
"C’est une femme professionnelle qui s’affirme et qui est bien dans sa peau. J’essaie de créer des vêtements accessibles, qui conviennent à tous les types de silhouettes. Certaines filles qui ont des tailles 12 ou 14 m’ont d’ailleurs confié qu’elles se trouvaient belles dans mes vêtements."
Qu’est-ce qui t’a amenée à t’intéresser à la mode?
"Ma mère avait sa propre ligne de vêtements pour enfants et concevait aussi des costumes pour des pièces de théâtre. Déjà toutes petites, ma soeur jumelle Natasha et moi jouions dans les tissus. C’était donc la voie naturelle pour nous deux. Nous avons étudié la mode au Cégep Marie-Victorin, puis à l’École supérieure de mode de Montréal. Esther Trépanier, qui est aujourd’hui directrice du Musée des beaux-arts du Québec, y enseignait et nous a permis de faire notre dernière année de scolarité à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Ça a été une année incroyable pour nous! Nous avons même présenté un premier défilé. On aurait bien aimé s’y installer, mais c’est un milieu très difficile à percer. Contrairement à Montréal, où on laisse la chance aux nouveaux créateurs, l’industrie y est saturée."
En quoi ton passage à La Collection a-t-il influencé ta carrière?
"J’étais designer-acheteuse depuis six ans pour le Groupe Marie-Claire et j’avais envie de relever de nouveaux défis. J’ai trouvé difficiles certains aspects de la téléréalité, comme de devoir travailler seule pendant 36 jours. Mais j’admets que ça m’a donné une belle visibilité et j’ai aussi pu présenter une collection complète lors de la finale. Ça m’a aussi permis de comprendre qui j’étais et ce que je voulais dans la vie. Une semaine après la fin de l’émission, j’entreprenais déjà ma première collection printemps-été, que j’ai d’ailleurs présentée au Showroom de la Semaine de mode, en octobre dernier. Cette collection est actuellement offerte dans 20 magasins, incluant la chaîne Simons, ce qui n’est pas rien!"