Vie

Robin des Bois : Robin Who?

Au tour de Russell Crowe d’incarner la légende du prince des voleurs, Robin des Bois, ou Robin à la capuche, dans une traduction plus fidèle de Robin Hood. Pour célébrer cette nouvelle adaptation au grand écran, on se paie une immersion dans l’univers de l’archer de Sherwood… à Montréal.

À table!

On commence le pèlerinage Robin des Bois au restaurant du même nom, histoire de s’imprégner de la philosophie qui a donné naissance à la légende. Sans appliquer à la lettre le leitmotiv "Voler aux riches pour redonner aux pauvres", Robin des Bois, le resto bienfaiteur respecte la volonté d’aider les moins bien nantis en partageant ses profits avec des organismes de charité. Le service, assuré par des bénévoles, permet de rentabiliser l’opération, qui vaut le détour grâce, notamment, au menu élaboré par la chef Julie Rabouin. Pour une expérience plus romanesque, on se dirige plutôt vers l’Auberge du Dragon Rouge, expérience durant laquelle on oublie ses bonnes manières. Cette incursion alimentaire dans l’époque médiévale propose des plats à base de pintade et de sanglier, comme Robin devait les apprécier le soir venu. Mais c’est davantage le jeu des serveurs qui permet de croire à un banquet digne de l’époque de Richard Coeur de Lion.

Porter le collant ou non, telle est la question!

"Vous portez des collants? Vous êtes gais?" est une célèbre réplique du vil shérif dans la parodie Robin des Bois, héros en collants de Mel Brooks. Rassurez-vous, messieurs, tout comme son prédécesseur Kevin Costner, Russell Crowe a refusé le port du collant, invoquant la question de l’anachronisme. L’action du drame se situe en 1139 et l’invention du collant remonterait à 1600. Pas fou, ce Russell! Il aurait pourtant eu l’appui du designer Helmer, qui a fait défiler quelques mannequins dans cet accoutrement lors de la dernière Semaine de mode de Montréal. Mais abdiquons devant les préférences masculines et concentrons-nous sur la cotte de mailles, emblème par excellence de la virilité médiévale. Nouvelle adresse pour les amateurs du genre, la boutique Les Artisans d’Azure habille les preux chevaliers de cette armure métallique pour un montant avoisinant les 300 dollars. Pour un habit plus temporaire, la location de costume demeure une option pratique et abordable. L’Antre à Gobeline propose d’ailleurs de magnifiques robes pour la lady Marianne qui sommeille en vous.

À vos arcs

Comme dit l’adage, l’habit ne fait pas le moine, et l’armure ne fait pas le Robin. Parlez-en à Russell qui a dû apprendre les rudiments du tir à l’arc pendant quatre mois. Il devait avoir de sérieux troubles d’apprentissage puisque les experts du club de tir à l’arc de Joliette nous assurent que n’importe quel néophyte sait utiliser un arc après 30 minutes d’initiation. Nous aurions tous un instinct d’archer en nous, selon le trésorier du club qui est justement en période de recrutement. Question d’ajouter un peu de défi à ce nouveau pro de l’arc en vous, des leçons d’équitation s’imposent. Afin que vous vous familiarisiez avec la bête qui vous servira de moyen de locomotion, le Centre d’équitation Nouvelle-France (désolé pour l’anachronisme!) propose des randonnées d’une heure ou deux au pied du mont Saint-Hilaire. On suggère Baron, le doyen des chevaux, pour une première expérience équestre. Les plus aventureux jetteront plutôt leur dévolu sur Jacob qui promet des randonnées remplies de défi à son cavalier.

À l’attaque!

À défaut d’avoir accès à la forêt de Sherwood, le pied du mont Royal s’impose comme champ de bataille. La bonne nouvelle, pour les débutants, c’est que les batailles médiévales du dimanche après-midi sont ouvertes à tous, à partir du même principe que les rassemblements spontanés de tam-tam. C’est donc au rythme des tambours que l’on peut s’initier aux rudiments et subtilités des Grandeurs Natures. Heureux mélange de néophytes et d’érudits, ces batailles font souvent figure d’entraînement pour les rassemblements d’envergure qui ont lieu à l’extérieur de la ville. Notez bien que les gens qui se promènent à cheval ne font pas partie du jeu, évitez donc d’asséner des coups d’épée en mousse à la cavalerie du SPVM. Si vous survivez plus que 15 minutes à ce jeu pour grands enfants, le Robin en vous est mûr pour un amusement de taille, comme le Duché de Bicolline, qui réunit plus de 2000 participants chaque année à Saint-Mathieu-du-Parc.

À boire

Et Frère Toc dans tout ça? Reconnu pour avoir le coude léger, il serait simple de lui rendre hommage en savourant une bière produite dans une abbaye. Mais pourquoi ne pas brasser votre propre liquide houblonneux comme l’aurait fait le célèbre comparse de Robin des Bois pour arroser une victoire? À ce chapitre, la littérature regorge de manuels de fabrication maison de bière. C’est toutefois sur le Web que l’on peut trouver des recettes datant de plusieurs siècles et autres mélanges douteux. Il peut sembler moche de terminer cette aventure robinesque devant son ordinateur, mais il faut surtout y voir un prolongement de la mission du prince des pauvres pour une justice sociale. Internet et Robin des Bois, même combat!

Carnet d’adresses /

Robin des Bois, le restaurant bienfaiteur
4653, boulevard Saint-Laurent, Montréal
www.robindesbois.ca

L’Auberge du Dragon Rouge
8870, rue Lajeunesse, Montréal
www.oyez.ca

Club de tir à l’arc de Joliette
450 756-1710
Fédération de tir à l’arc du Québec

Centre d’équitation Nouvelle-France
1720, rang de la Rivière Nord, Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville
www.equitationnouvellefrance.com

Les Artisans d’Azure
4862, rue Sainte-Catherine Est, Montréal
www.artisansdazure.com

L’Antre à Gobeline
1615, rue Dézéry, Montréal
www.gobeline.com