Véritable pot-pourri cycliste montréalais, la Féria regroupe quatre événements: le Tour de l’Île, le Tour la Nuit, le Défi métropolitain et l’Opération vélo-boulot. De la grand-messe du Tour de l’Île à la magie du circuit nocturne, en passant par la performance et le kilométrage plus corsé recherchés par les mordus, tout est pensé pour bonifier l’expérience dans une atmosphère festive. Aires de repos et de rencontre où trouver collations, dégustations, massages, mais principalement: la bonne humeur contagieuse de l’homo pedalus.
Accro au vélo-boulot
L’Opération vélo-boulot a pour mission de contaminer le plus d’enthousiastes possible afin de propager le transport sur deux roues au quotidien. Sans objectif sportif, il s’agit simplement de revoir ses déplacements pour tenter de trouver le meilleur équilibre, ou plutôt le "cocktail de transports" le mieux adapté à sa réalité. Vélo jusqu’au boulot, autobus au retour… les combinaisons sont multiples et s’adaptent à l’environnement de chacun. L’intérêt du vélo-boulot est de proposer des solutions aux problèmes de pollution et de circulation tout en misant sur le bien-être personnel tant mental que physique, et ce, à long terme. John-John D’Argensio utilise son vélo quatre fois par semaine et s’en réjouit: "Le matin, ça me réveille, et le soir, ça me permet de décompresser."
Existant depuis une dizaine d’années, l’Opération vélo-boulot se déploie pendant une année au sein de compagnies qui peuvent hériter du titre de "vélosympathiques" en raison de leurs actions concrètes. Peu importe la dimension de l’entreprise, la volonté d’encourager la pratique du transport actif se manifeste par des installations adaptées: supports sécuritaires, casiers, douches, bien des degrés d’accommodement sont possibles et ils sont tous raisonnables. La SITQ, qui participe au programme depuis 2002, offre des conditions enviables aux 400 employés de son siège social: stationnement intérieur avec surveillance, vélos en libre-service, accès à des outils, burinage. Jean-Michel Laberge, employé à la SITQ, confirme: "Ce sont des installations qui s’améliorent de façon progressive puisqu’il y a toujours plus d’usagers. Les supports sont remplis." Les entreprises souhaitant participer au défi peuvent outiller leurs employés en leur offrant des ateliers de sensibilisation et de conseils.
La Hollande de l’Amérique
Lorsqu’on cause vélo au Québec, toutes les conversations mènent à Suzanne Lareau puisqu’elle est impliquée dans chaque événement majeur. Présidente du Groupe Vélo (Vélo Québec, Tour de l’Île et les Éditions Tricycle), elle rêve de faire du Québec la Hollande de l’Amérique. "Depuis 2000, on sent que le vélo a vraiment été adopté comme loisir; il restait l’usage quotidien comme dernier bastion à conquérir. Malgré un engouement évident et la collaboration de plusieurs entreprises, il reste beaucoup à faire: aménager plus de réseaux sécuritaires, augmenter le stationnement, mettre en place des incitatifs."
En somme, beaucoup de gens restent à convaincre. Les clubs de vélo-boulot ont ceci de bénéfique: ils véhiculent bien le virus cycliste. On vous le souhaite virulent.