Vie

Parc de la Rivière-des-Mille-Îles : Enclave sauvage

Situé aux abords des routes et des ponts grouillants, le Parc de la Rivière-des-Mille-Îles dissimule un habitat calme et naturel pour profiter d’excursions nautiques multiples.

Le Parc de la Rivière-des-Mille-Îles donne accès à une vingtaine d’îles situées entre Laval et Rosemère et encadrées par les ponts de l’autoroute 15 et de la 117. La rivière des Mille-Îles, peu profonde, se transforme dans ce secteur en un labyrinthe de sentiers aquatiques habités par une population animale et florale dont on ne soupçonne pas la diversité. Tout cela, à seulement 30 minutes de Montréal. On peut y louer des embarcations typiques comme un canot, une chaloupe, un pédalo, un kayak, ou prendre place à bord d’un rabaska – ce grand canot pour dix personnes hérité de la culture autochtone.

L’appel de l’eau

L’exploration peut se faire en autonomie complète, au gré de son humeur ou tout bonnement en suivant oiseaux ou poissons pour découvrir leurs univers secrets. Dans le calme défilement du paysage, on croise régulièrement le grand héron presque immobile sur la rive ou la timide tête de la loutre qui point hors de l’eau. Des quais sont aménagés pour accoster sur les îles et visiter le territoire. On y retrouve des tables à pique-nique, des bancs et un décor au choix puisque, les îles étant rapprochées, on peut se permettre de choisir son lieu de pause sans pagayer des heures durant. Pour un après-midi des plus agréables, on remplit un panier à provisions de victuailles sélectionnées avec gourmandise chez les marchands du boulevard Sainte-Rose, à deux pas, pour ensuite casser la croûte sur l’île de son choix en bonne compagnie. Un plaisir tout droit sorti d’une autre époque.

Pour les amateurs d’énigmes, les aventuriers et les curieux, le parc met des circuits autoguidés à la disposition des visiteurs. Sous forme de cartes d’explorateurs, des trajets de différentes longueurs sont annotés d’informations sur la faune, d’observations sur le niveau de l’eau ou de références à des légendes lointaines qui guident le regard du visiteur vers les points d’intérêt de façon amusante et brève. Quelques questions laissées en suspens exigent une exploration plus poussée – un jeu auquel on s’abandonne avec amusement.

Cruciale biodiversité

En l’honneur de l’Année de la biodiversité 2010 décrétée par l’ONU, le parc inaugure cet été une randonnée composée des meilleurs circuits thématiques proposés jusqu’à aujourd’hui. Baptisé "Randonnée sur la biodiversité", ce parcours d’une durée d’environ deux heures s’effectuera en soirée à bord d’un rabaska éclairé aux flambeaux. Cette excursion atmosphérique est bonifiée par l’intervention de personnages qui colorent l’aventure d’une touche humoristique tant sur l’eau que lors d’arrêts sur les îles. L’animateur en chef Denis "crocodile" Bergeron a participé à la conception du projet. "Ce sera un beau mélange de divertissement et de sensibilisation à ces milieux naturels fragiles."

Rivière, marais et marécages, forêt des îles, ces milieux constituent les trois écosystèmes du parc. L’inventaire des animaux et végétaux, les espèces menacées de disparition ainsi que les habitudes de celles qui ont adopté le site y sont démystifiés. "Avec une randonnée en soirée, on peut apercevoir beaucoup plus d’espèces car elles sont plus actives une fois le jour tombé. Le castor, entre autres, est un point fort pour les visiteurs ainsi que la bernache, qui niche sur les îles depuis quelques années." Et les moustiques? "Sur l’eau, il n’y a pas de problème. Sur les îles, il faut s’attendre à la présence d’insectes." Parions que les flambeaux joueront un double rôle. D’autres options sont offertes en soirée, comme une balade animée d’une heure trente sur un ponton motorisé ou une randonnée en kayak de mer à la tombée du jour. La disponibilité de ces trajets varie selon les mois de l’été. À vérifier, donc, avant de partir.

Créé en 1987, le parc reçoit plus de 100 000 visiteurs par année. Sa mission de sensibilisation auprès de la population ainsi que la protection des habitats sont partagées avec les visiteurs quotidiennement. Géré par Éco-Nature, le parc a agrandi son territoire au fil des ans et collaboré avec les municipalités riveraines afin que des actions concrètes soient entreprises pour pallier les pressions urbaines toujours croissantes. La création d’un refuge faunique en 1998 protège aujourd’hui les habitats sur une dizaine d’îles totalisant un territoire de 26,2 km. Des espèces menacées ou vulnérables comme le faucon pèlerin, le plus petit héron au Québec, le blongos ou la chauve-souris argentée y trouvent du répit.

www.parc-mille-iles.qc.ca