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Marie-Claude Séguin et Linda Covit / Give Peace a Chance : L'art de mêler l'art au paysage

L’architecte paysagiste Marie-Claude Séguin, du cabinet Cardinal Hardy, et l’artiste Linda Covit ont travaillé de concert à l’édification de l’oeuvre Give Peace a Chance à l’entrée Peel du parc du Mont-Royal. Intégration réussie… en douceur.

Lorsque Cardinal Hardy a été mandaté pour réaménager l’accès au parc situé côté sud, l’idée était de suivre les traces du concepteur du parc, Frederick Law Olmsted.

Marie-Claude Séguin: "Oui, nous voulions aller dans le même sens: il considérait la montagne comme une oeuvre d’art. Sa vision était de créer des tableaux paysagers, mais de manière très douce, parce que toutes les composantes étaient déjà présentes: la végétation, l’eau, etc."

Comment cela s’est-il matérialisé dans le cas de l’entrée Peel?

"L’entrée Peel est caractérisée par le chemin en serpentin, qui constitue l’une des unités de paysage définies par Olmsted. Il l’avait pensé ainsi pour permettre aux visiteurs de découvrir les paysages de manière très lente. Nous l’avons laissé en place, avons amélioré les balises, adouci la pente, et mis en place un système d’escaliers. Nous avons, bien sûr, considéré l’aspect écologique, en travaillant avec des experts dans le domaine, l’idée étant de permettre à la végétation de passer sous les installations, pour éviter des lignes de rupture."

Ce n’est pas la première fois que vous travaillez sur un projet architectural ou urbanistique à Montréal avec un artiste. Quel est l’apport de ce type de collaboration?

"Lorsque c’est réussi, ça donne des aménagements plus riches, plus sensibles. Dans le cas de l’installation Give Peace a Chance, ça a été une merveille du début à la fin, notamment parce que Linda Covit a été choisie pour sa sensibilité à l’urbanisme. Travailler avec elle a donc été un processus facile, naturel. Nous savions qu’il fallait que cette intervention soit sobre, mesurée, ce qui l’a poussée à travailler avec autre chose que le métal, son matériau fétiche. Par ailleurs, elle a immédiatement compris que le promeneur devait être un acteur de l’oeuvre, qu’il puisse créer avec elle un rapport intime. À mon sens, c’est un exemple de réussite, au même titre qu’un projet comme celui de Robert Desjardins au square des Frères-Charon, où l’on ne parvient pas à identifier la part de l’artiste et celle de l’architecte."