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Préparation physique et mentale des pilotes : Jamais sans mon physio

Au même titre que les monoplaces, les coureurs automobiles doivent être dans un état optimal sur la ligne de départ d’un Grand Prix. Deux physiothérapeutes nous parlent de la préparation physique et mentale des pilotes.

Ils prennent place dans leur habitacle ultraperformant et resteront collés à leur siège-baquet pour toute la durée de la course… sanglés dans leur harnais de sécurité. Dans cette position quasi immobile, les sportifs automobiles vont pourtant fournir un effort physique comparable à celui que déploie un athlète de haut niveau. "Un pilote de F1 peut perdre jusqu’à quatre kilos pendant une course, principalement en raison de la déshydratation que provoquent la chaleur et l’humidité. Dans des pays comme la Malaisie, par exemple, ils vont transpirer énormément et perdre beaucoup d’eau", explique Balbir Singh, physiothérapeute de Vitantonio Liuzzi chez Force India.

En plus de l’endurance à la chaleur suffocante et à une fréquence cardiaque élevée, le pilote doit acquérir de la force, de la résistance, de bons réflexes, et une grande capacité de concentration et de coordination. La tâche revient aux physiothérapeutes qui accompagnent leurs protégés 24 heures sur 24 et concoctent un programme continu, précis et adapté. "Dans les semaines précédant la course, les coureurs doivent s’entraîner deux fois par jour pour une durée de trois à six heures, relate Petri Lehikoinen qui suit le pilote Heikki Kovalainen chez Lotus Racing. En s’entraînant avec le pilote, le physio peut plus aisément chercher l’équilibre entre l’entraînement et le repos, mais aussi entre les déplacements de la tournée, les événements spéciaux, les courses et la vie normale. Plusieurs coureurs aiment pratiquer des sports de balle comme le tennis, le badminton, le golf… ils peuvent s’amuser tout en pratiquant des exercices de récupération."

Une attention particulière est portée aux muscles du cou et du dos dans la mise en forme des athlètes de l’asphalte. Avec l’entraînement et l’expérience, l’athlète apprend ainsi à combattre la pression qu’il subit à des vitesses de 350 km/h, explique M. Lehikoinen, lors des virages, mais aussi des "violents" arrêts au puits.

La préparation mentale, cruciale, se greffe à l’entraînement physique et peut inclure du yoga, du tai-chi, des techniques de relaxation, de visualisation et des massages. "Ce cocktail d’exercices permet aux coureurs d’être détendus et prêts à affronter leurs horaires chargés pendant et entre les courses", précise M. Singh qui ajoute à sa liste de tâches du soutien psychologique.

Dans leur assiette

La diète des champions se compose sans surprise de glucides, de protéines et d’aliments faibles en gras. "Le régime varie d’un pilote à l’autre, mais comprend souvent des pâtes, du poulet, du poisson et de la salade. Il a droit à une gâterie de temps en temps, comme une coupe de crème glacée, mais il devra la brûler ensuite au gym! La clé est de manger suffisamment, six fois par jour. Les repas sont combinés à des barres ou boissons énergétiques pour une alimentation optimale", de détailler M. Lehikoinen.

Le jour J, le pilote mangera, deux heures avant le départ, un repas léger facile à digérer et s’hydratera suffisamment… avant de sabler la bouteille de champagne, "gâterie" ultime réservée aux champions!