Il y a les adeptes de la musique sur terrasse qui vous infligent leur station de radio pourrie toute la journée, les exaltées qui hurlent lors de leurs ébats, les crinqués qui tondent leur pelouse à 8h le samedi, les hippies dont le tam-tam ne dérougit pas, et tous les autres qui épient, mémèrent, subtilisent vos outils, écoutent La Poule aux oeufs d’or le volume dans le tapis, marchent d’un pas lourd juste au-dessus de votre tête, vous empestent avec leur fumée de cigarette, ne s’occupent jamais de votre haie de cèdres commune, sans parler de leurs ados qui se font un plaisir de tester leurs pétards de dépanneur à minuit passé. Capables du meilleur comme du pire, en grande partie responsables de notre qualité de vie, les voisins sont inévitables, à moins d’habiter au fond du bois ou du 3e Rang. Vaut donc mieux s’en faire des alliés, voire des amis. Règles à suivre.
1- LES PRÉSENTATIONS
On n’y pense pas car on est débordé, mais quand on emménage, la moindre des politesses est d’aller se présenter aux voisins et de les aviser qu’on fera un peu de bruit durant cette pénible journée. "C’est un réflexe humain: quand des "nouveaux" arrivent dans le voisinage ou dans l’immeuble, on se braque un peu. On se demande quel genre de voisins ce sera, d’où ils viennent, feront-ils du bruit, seront-ils gentils? explique Cendrine Chénel, consultante en étiquette et en protocole (www.arsvivendi.ca). Se présenter casse tout de suite les hypothèses, élimine les points d’interrogation."
2- LES SALUTATIONS
Pour poursuivre sur notre lancée de savoir-vivre, on n’oublie pas de saluer nos voisins quand on les croise ou, si on habite un immeuble, de leur ouvrir la porte. "Ces gestes tout simples créent un climat de confiance, voire un petit réseau social. C’est très important", rappelle Mme Chénel. En effet, on ne sait jamais quand on aura besoin de son voisin… mais on sait que ça arrivera!
3- LA VIE À L’EXTÉRIEUR
En été, la pollution sonore s’avère la principale source de conflits. On fait donc attention à la musique tonitruante, au pot d’échappement "pimpé", aux horaires de tondeuse, aux enfants qui crient non stop dans la piscine… "On ne fait tout simplement pas aux autres ce qu’on n’aimerait pas qu’ils nous fassent. On use de bon sens: pas de bruit avant 8h, ni après 22h." Évidemment, des exceptions sont permises.
4- LES PARTYS
Parmi ces dérogations: les partys. Ils sont loin d’être défendus; suffit seulement de restreindre leur fréquence à un nombre raisonnable et, surtout, d’aviser les voisins (puisqu’il y aura du bruit, des voitures dans la rue, etc.). Ainsi, ils pourront sortir ce soir-là si ça les dérange. Judicieuse suggestion de Mme Chénel: "S’il y a affinités, on les invite, les voisins! Puisqu’ils seront de la fête, ils seront forcément moins incommodés." Pour consolider les liens, on peut aussi organiser des activités: Fête des voisins, marchés aux puces, barbecues. Les relations n’en seront que plus cordiales!
5- LES CONFLITS
Si, malgré tous nos efforts, on est pris avec un voisin détestable, on essaie (très fort) de demeurer poli, de ne pas sombrer dans la vulgarité et de mettre de l’eau dans son vin. Il dépasse les bornes? Mieux vaut régler ça avec lui au lieu d’appeler la police, ce qui entraînerait un climat négatif dans le voisinage puisque chacun serait soupçonné. "Ça se fait, aller demander au voisin de baisser sa musique à 2h du matin", assure la consultante. Sans compter qu’il sera sûrement plus heureux de vous voir débarquer, vous, plutôt que la police…