Vie

Ballon d’essai – Camping : Sans chichis, le camping

"Chéri, paquette la voiture, on s’en va en camping! Que les sacs de couchage et la nourriture, mon lapin, c’est tout ce dont on a besoin!" Scénario inhabituel mais pourtant avéré si on opte pour le type d’hébergement Prêt-à-camper des parcs nationaux de la Sépaq. Implantée en 2008, la formule a connu un succès retentissant. Pas étonnant: outre Robin des Bois et Jean Batailleur, qui ne serait pas tenté par un camping sans le casse-tête de l’équipement à apporter (zut, on a oublié le canif!), à monter et à démonter? La belle Marianne aussi aurait aimé.

De bon matin

Le strict minimum dans la valise, donc, et direction la 640 jusqu’au bout: une tente Huttopia nous attend au parc national d’Oka. D’une superficie de 23 km2, le territoire protégé est tout petit sur une carte, mais regorge de richesses historiques, naturelles et offre une gamme d’activités plus qu’intéressantes. Mais vaut mieux être lève-tôt pour apprécier son littoral de sable blond long de sept kilomètres: un secret pas bien gardé du tout! Bien avertis, nous nous pointons vers 10 h, le ciel clément et le temps doux nous prophétisant une file de voitures peu reluisante…

Notre logis n’étant pas libéré de si bon matin, nous nous dirigeons vers le centre Le Littoral pour louer des vélos. Nous prenons la piste cyclable vers le village d’Oka: sur cette portion de la Route Verte, nous croiserons trois écosystèmes avant de rejoindre le bord de l’eau, puis le quai municipal. Au retour de cette charmante sortie aux élans nostalgiques (visite de la maison et de l’école de mon enfance), les estomacs gargouillent. Pour casser la croûte, nous aurions pu nous louer un BBQ sur la plage ou nous restaurer dans l’un de ses bistros qui, outre le friture, offrent sandwichs et salades. Au lieu de cela, je me suis amusée à rouvrir le livre Du plein air, j’en mange, que j’avais parcouru sans toutefois tester les recettes. Ce midi, ce sera un simplissime roulé moyen-oriental que nous accompagnons de croustilles de maïs, salsa et légumes. Repus, nous entreprenons une promenade sur la plage – de celles où les gougounes sont dans les mains et où les pieds goûtent l’eau et le sable brûlant. Un appel logé au centre de camping: notre hutte de luxe est prête!

Clefs en main

Ah, les joies du camping… Nul besoin de s’échiner à monter la tente et à planter les piquets, tout a été installé pour nous! Dressée sur une plate-forme, la tente renferme deux grands lits, une table, un comptoir avec rangement, un petit frigo, tout le nécessaire à cuisiner; à l’extérieur, un réchaud à deux éléments, une table à pique-nique et un rond de feu avec grillage. Nos victuailles alimentaires bien au frais, nous repartons découvrir ce que la plage a encore à nous offrir.

Ce sera la rando en kayak individuel. Le fort vent nous donne du fil à retordre et de grands vagues avec lesquelles s’amuser. Quittes pour une dépense énergétique et du gros fun, nous faisons suivre d’un petit apéro: nous débouchons une blonde et goûtons les boules énergétiques chocolatées préparées la veille. Juste avant que le sauveteur n’accroche son sifflet, je me baigne enfin dans cette eau peu profonde et propice aux jeux de frisbee, ballon ou autre balle à velcro.

Retour à la hutte. Les cuistots se mettent au boulot. Robin se charge de faire dorer les grillades de pétoncles et chorizo marinés à la marocaine. Marianne se charge de la préparation de la salade verte et de cette recette de quinoa épicé aux fruits secs du livre. Un repas de camping gourmet avec juste ce qu’il faut de noirci et de croustillant.

Le soleil se couche, les insectes sortent effrontément, les chauves-souris se régalent. Une activité d’interprétation nous entraîne vers le marais de la Grande Baie, avec son trottoir flottant de 500 mètres. De chaque côté, les quenouilles, grenouilles et ouaouarons somnolent, et les lucioles scintillent de mille feux. Après une introduction informative, la guide dirige notre regard (et notre ouïe, grâce à un amplificateur de bruit) vers les créatures nocturnes qui nous font le spectacle de leur vol agité.

De retour au campement, les yeux ferment tout seul devant un feu de camp sans guimauves, le magasin général étant fermé et les friandises absentes sur ma liste. Une douche (froide!) à 25 sous, et hop! dans le lit tout confo.

Au petit matin, nous nous payons la grande classe degré camping: dans un petit sac à glissière, le mélange à crêpes de sarrasin et sésame auquel on ajoute de l’eau. À la proposition sucrée du livre on préfère la salée: fromage d’Oka et jambon. Une tasse de café perco, la vaisselle (il fallait bien qu’on remplisse une seule corvée!) et retour au bercail!

Album-souvenirs /

-Le traversier d’Oka, qui célébrait 100 ans d’opération en 2009, recevait l’année d’avant deux nouveaux véhicules à propulsion, remplaçant les vieux chalands tirés par des bateaux-remorqueurs depuis 1958!

-Ces quatre adolescents sur la plage qui avaient fait un trou si profond que seule leur tête dépassait alors qu’ils s’obstinaient à creuser encore!

-Bien apprécié le petit contenant à compost dans la liste d’articles fournis dans la tente…

Adresses /

Parc d’Oka: 2020, chemin d’Oka, Oka, 450 479-8337, www.sepaq.com/pq/oka

Du plein air, j’en mange

de Natalie Lacombe

Éd. Géo Plein Air, 2009, 240 p.