Vie

L’hyperhidrose : Pour ne plus se faire suer

Suer à grosses goutes, c’est sexy sur un gars, dans les pubs de parfum. Mais quand le problème de transpiration excessive se transporte au bureau, dans le métro, et que les cernes sous les bras sont constamment là, on met le holà!

L’hyperhidrose, quésaco? Rien de bien compliqué, en fait, sauf pour ceux qui en souffrent. On parle ici d’un trouble médical qui provoque une transpiration excessive, une quantité de sueur non nécessaire qui s’impose et indispose.

C’est grave, docteur?

Quand ce problème de transpiration nuit à sa vie sociale et professionnelle, on n’hésite pas à se tourner vers des soins adaptés. La dermatologue Marie-Christine Roy a fait partie des premières personnes formées dans l’utilisation du Botox pour contrer l’hyperhidrose. Parmi la clientèle qui vient la consulter pour ce problème, autant d’hommes que de femmes. "Les symptômes sont une transpiration abondante et excessive qui devient très difficile socialement." Elle est le plus souvent localisée, au grand dam des personnes concernées. "On me consulte surtout pour l’hyperhidrose axillaire, celle des aisselles, mais elle peut aussi toucher le visage, le cuir chevelu, les paumes de la main et les plantes des pieds." Dans le cabinet de la Dre Roy, tout se dit: le fait de devoir parfois changer de vêtements au cours de la journée, de voir ses symptômes aggravés par le stress quand on prend conscience que l’on transpire – ou qu’une bonne âme nous le fait remarquer -, et plus encore. Parmi les solutions possibles, les traitements topiques, soit l’emploi de solutions ou gels à base de chlorure d’aluminium, l’électrothérapie (ou iontophorèse), pour les mains et les pieds, la chirurgie (on enlève ou on coupe les nerfs qui contrôlent la transpiration à l’endroit désiré, ouch!), mais la plus populaire actuellement, c’est le recours au Botox thérapeutique. L’action des nerfs qui activent les glandes sudoripares est bloquée. Le résultat d’une injection dure environ sept mois. "La plupart des gens viennent une fois par année, en mai ou juin. Ça recommence en hiver, mais là le problème est moindre." La plupart du temps, une injection suffit, mais la dose, le nombre d’unités, peut varier d’une personne à l’autre, "comme pour un médicament", précise la Dre Roy. Attention, la transpiration n’est pas annulée complètement, il faut bien que la température du corps se régule, mais elle est contrôlée. "On continue de mettre de l’antisudorifique, à base de chlorure d’aluminium." Un remboursement des injections peut être possible – on s’informe auprès de sa compagnie d’assurances.

Fibres naturelles et superposition

Quand la sueur nous fait suer, il y a toujours matière à tricher. Illusion 101, avec Marie-Claude Pelletier, styliste et experte en image. "La clef, c’est le choix des fibres, avant même de penser à la coupe ou à la couleur du vêtement", précise la directrice de l’agence Les Effrontés. Selon ses bons conseils, on privilégie les naturelles: coton, lin, bambou ou encore laine légère (aussi connue sous le nom de laine fraîcheur ou tropicale). Honnie soit la clique du polyester, du nylon et des fibres chimiques. "Lorsque le fil est très fin, l’air passe, et circule plus", explique la styliste. Et en ce qui concerne les matières, c’est idem? "Oui. Alors on les choisit tricotées plutôt que tissées." Les fibres, les matières, et la coupe alors? "Il ne faut pas céder à la tentation des vêtements amples, au risque d’y sacrifier son style." Surtout que la tendance est aux vêtements près du corps. Pour s’y abandonner, on file à la pharmacie s’armer de deux bandes collantes, alias des ailettes de protection, à placer sous les aisselles.

Comme elle n’est pas avare d’astuces diverses, Marie-Claude nous en gratifie. Primo, on peut y aller avec une superposition de tricots fins. Le premier absorbera les marques disgracieuses. Secundo, on n’est pas condamné au noir intégral. La seule couleur à éviter, le gris clair ou moyen. Pour le reste, on joue avec les superpositions qui permettent toute une palette de teintes avec un boléro, un haut à manches trois-quarts ou chauve-souris. Les gars, eux, peuvent penser être abonnés ad vitam æternam au t-shirt ou à la camisole sous la chemise. Elle leur suggère plutôt un tank top, sans manches. Une autre façon de tricher, choisir des vêtements à imprimés plutôt qu’unis. Ainsi, l’oeil est trompé! Bref, on fait preuve d’imagination, celle-là même qui nous permettra de laisser nos complexes au vestiaire.

Même plus peur des effets de la canicule…

Adresses /

Centre de dermatologie Marie-Christine Roy: 594, avenue Victoria, Saint-Lambert, 450 672-2885, www.mcroy.ca

Les Effrontés: 1116, avenue Laurier Ouest, Outremont
980, rue Sainte-Catherine Ouest, 3e étage, Montréal
514 521-4734, www.leseffrontes.com