Pour de plus en plus de personnes, le patin à roues alignées est la principale forme d’entraînement physique. Une discipline qui séduit les amateurs de vitesse… ou de combinaisons moulantes! En marge du 24 h Roller Montréal, on a (presque) rattrapé l’élite en la matière sur le Circuit Gilles-Villeneuve.
Trouver patin à son pied
Aussi souvent qu’il le peut, Olivier Jean évite de marcher; il patine. Récipiendaire, avec l’équipe canadienne, d’une médaille d’or lors des Jeux olympiques de Vancouver à l’épreuve du relais 5000 mètres de patinage courte piste, il se dit plus à l’aise dans ses patins que dans ses chaussures! Et pour cause, la paire qu’il chausse dans le cadre de cette promenade amicale sur le Circuit Gilles-Villeneuve vaut près de 2000 $. "C’est la base du patinage. Un patin qui est bien moulé va te permettre d’être plus efficace biomécaniquement", relate l’athlète qui est aussi kinésiologue. Dans un langage et un budget plus près du commun des mortels, un bon patin est un patin dans lequel on se sent confortable. Ainsi, le principal obstacle à une pratique continue du patinage sur roues est la douleur ressentie au niveau des pieds. Une fois ce dossier réglé, on peut presque aspirer au titre de Champion canadien de sprint en patinage de vitesse sur roues alignées, comme l’a été Olivier Jean en 2006. Presque, parce qu’il faut savoir que l’entraînement est très rigoureux. "Tout le monde peut faire du vélo, mais ce n’est pas tout le monde qui fait le Tour de France. C’est à force de s’entraîner qu’on développe des techniques spécifiques. Je suis très conscient que le patin à roues alignées est un outil qui m’a aidé à atteindre ma médaille d’or aux Jeux olympiques en patinage sur glace", dit-il avant de s’élancer dans un sprint où il atteint la vitesse de 50 km/h grâce à une habile technique de double poussée. Pas étonnant qu’on lui ait demandé d’être le porte-parole du 24 h Roller Montréal.
Le tour du cadran
Le dépassement de soi est le dénominateur commun de tous les athlètes, les professionnels comme ceux du dimanche. C’est pourquoi tout le monde trouve son compte dans le défi sportif du 24 h Roller Montréal. L’organisateur Simon Clément veut non seulement rassembler la communauté de patineurs dans un même événement, mais aussi développer ce sport qu’il affectionne. "C’est comme une immense danse, un mouvement corporel qu’on ne trouve pas en vélo." L’idée est donc de réunir 100 équipes de 10 patineurs qui effectueront une course à relais pendant 24 heures. La piste de 4,3 kilomètres sera partagée par 100 patineurs en même temps, dont plus des deux tiers sont inscrits au volet récréatif. "Les gens ne doivent pas avoir peur de participer même s’ils ne sont pas dans la catégorie élite. Oui, ces gens-là vont plus vite, mais c’est parce qu’ils ont la technique appropriée et du bon matériel." Il ne faut pas non plus se laisser intimider par la durée annoncée de 24 heures d’affilée. "Comme c’est une course à relais, les participants patinent chacun l’équivalent d’un peu plus de deux heures. Il leur reste donc 22 heures pour faire la fête", ajoute Simon Clément en précisant toutefois qu’il n’y a aucun alcool sur le site, le patinage avec les facultés affaiblies étant peu recommandé! Pour les "Iron Men" de ce monde, la course est aussi ouverte aux duos et même aux patineurs en solo. Tous les profits de l’organisation sont versés à la recherche sur la sclérose en plaques.
Entraînée pour entraîner
Parmi les participants de l’édition 2010, se trouve Marie-Lou Phaneuf, fière membre de l’équipe Les Poulettes sur roulettes depuis trois ans. Cette jeune kinésiologue du laboratoire sportif de haute performance La Bat Cave se spécialise dans l’accompagnement d’athlètes en patinage de tout genre. Son premier conseil pour ceux qui veulent mettre le pied à la roue: prévoir un entraînement musculaire complémentaire. "Le patin à roues alignées est un excellent exercice pour les membres inférieurs et même pour le dos. Toutefois, au départ, plusieurs personnes ressentiront des douleurs dorsales, c’est pourquoi il est important de renforcer les abdominaux", explique la spécialiste en la matière.
Son deuxième conseil concerne la fréquence et la méthode d’entraînement. "Tout dépend toujours des objectifs que l’on se fixe, mais la plupart du temps, un entraînement à intervalles est plus efficace qu’un effort constant de longue durée. Pour s’y mettre sérieusement, il faut prévoir deux ou trois séances d’une heure par semaine." Marie-Lou considère que les athlètes de tous les niveaux peuvent s’adonner à une activité comme le 24 h Roller Montréal. "Il suffit de suivre son rythme et d’écouter son corps. C’est la même règle pour tous les sportifs!" Avec la bénédiction d’une experte dans l’étude du mouvement, rien ne vous empêche de vous lancer à la poursuite d’Olivier Jean… si le corps vous en dit!
24 h Roller Montréal
Le 7 août, 14 h
Au Circuit Gilles-Villeneuve
www.24roller.com
Laboratoire sportif de haute performance La Bat Cave
5420, rue Chapleau, Montréal
www.labatcave.com
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OLIVIER JEAN, 26 ANS
Médaillé d’or olympique à l’épreuve du relais 5000 mètres de patinage courte piste aux Jeux de Vancouver 2010 et Champion canadien du sprint patinage de vitesse à roues alignées en 2006.
Nombre d’heures d’entraînement par semaine: En été, trente heures dont cinq heures en patins à roues alignées.
Musique: Le reggae fait partie de la préparation mentale d’Olivier avant une course. Sa sélection musicale est précise et combinée à son échauffement physique pour atteindre ce qu’il appelle "la zone mentale adéquate pour la ligne de départ". Il écoute toujours les mêmes chansons dans le même ordre. Mais une fois sur la piste, il préfère écouter le bruit de ses patins!
Conseil: "Il ne faut pas hésiter à choisir un modèle de patin avec de plus grosses roues, malgré les objections des vendeurs qui recommandent souvent les roues de moins de 90 mm."
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SANS LES ROUES
Si vous ne prenez pas part à la course, le 24 h Roller Montréal peut quand même s’avérer une destination divertissante. Le village installé temporairement près de la ligne d’arrivée du circuit propose musique, animation et rafraîchissements (sans alcool), les meilleures conditions pour encourager les participants et faire sa part… sans suer! Des exposants seront sur place pour les consommateurs à la recherche du modèle de patin dernier cri ou les amateurs d’accessoires tendance. Une visite du camping urbain aménagé à même le toit des paddocks fait aussi partie des incontournables de l’événement. Et si jamais la fièvre du patin s’emparait de vous, il est possible de tester ses capacités physiques en effectuant un tour de piste chronométré grâce à une puce électronique, moyennant un don de 10 dollars. Le 7 août à partir de 14 h. Info: www.24roller.com.
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TROUVER CLUB À SON PIED
Si le patin est un sport qui se pratique d’abord en solo, il est aussi possible de dépasser ses limites en se joignant à un club de patinage. On peut ainsi bénéficier des conseils d’un instructeur et de périodes d’entraînement structurées. Le club Roller Montréal compte une vingtaine de membres qui se réunissent les mardis, jeudis et dimanches pour des randonnées sur pistes cyclables et sur le Circuit Gilles-Villeneuve. En période hivernale, ils envahissent le Taz à Montréal ou la Récréathèque de Laval. C’est le club V.R.
L. qui chapeaute les entraînements sur la Rive-Nord. Ce club comporte un volet récréatif et un volet vitesse. Des cliniques de patinage sont aussi offertes au Centre de la nature. Club Roller Montréal: www.roller-montreal.com; V.R.L. Le Club, Récréathèque, 900, boulevard Curé-Labelle, Laval, www.vrlleclub.com