Au cours des récentes années, le milieu du jeu vidéo dans la capitale a explosé. Rien de moins. "C’est quand même assez impressionnant, le développement que ça a connu. Si on remonte à 2005, il devait y avoir 150 personnes qui travaillaient dans le domaine. Aujourd’hui, il y en a 10 fois plus", lance Émile Gauthier, conseiller en communications chez Ubisoft. Un développement rapide. Marqué. Qui a redéfini l’esprit de Saint-Roch. "En fait, ce quartier est devenu à l’image de l’industrie du jeu vidéo: un métissage entre technologie et culture. Je pense que notre industrie a aidé à forger cette image, a peut-être contribué à permettre au quartier de trouver sa voie", remarque Steve Couture, président-directeur général de Frima Studio.
D’ailleurs, M. Couture estime que Québec pourrait devenir chef de file dans le développement du domaine: "Je vois l’opportunité de créer ici l’endroit idéal pour les jeunes entreprises québécoises. À Montréal, beaucoup de multinationales sont établies. Le marché, pour les PME, est plus difficile à percer. Le milieu est plus défini. À Québec, il y a encore une possibilité de le construire, en collaboration avec les multinationales qui s’y trouvent déjà." La clé? La mise en marché de créations originales, made in Québec, comme Young Thor, récemment lancé par Frima. "Tout le monde s’entend sur le fait que les artisans de la ville de Québec doivent produire des jeux originaux, des produits à succès. Pour le moment, l’industrie dépend encore en partie de subventions. Après 10 ans, le talent est là pour créer des licences originales et pouvoir voler de ses propres ailes. Mais parfois, il manque peut-être l’audace", lance Philippe-Antoine Lehoux, directeur général du Bivouac urbain. Et, justement, c’est là qu’intervient le Bivouac: "L’événement peut donner le goût du risque, autant aux créateurs qu’aux compagnies."
Reflet d’un dynamisme indéniable, l’activité est d’abord et avant tout un beau défi lancé aux créateurs de la capitale: réaliser un jeu 3D, à thématique imposée, en 48h. Devant public. "Une compétition comme celle-là peut devenir un moteur pour de nouvelles idées. Ça peut agir comme une traînée de poudre." Cent soixante créateurs seront au rendez-vous. Le double de l’édition 2009. Rançon du succès. "Le moment le plus excitant, ce sont les trois ou quatre premières heures. Le public peut réfléchir à la thématique en même temps que les créateurs. Pour ceux-ci, l’idée doit être trouvée en quelques heures: l’équipe s’isole, réfléchit, et se lance pour 36 heures de folie", poursuit M. Lehoux.
La programmation des jeux se faisant sous chapiteau, le public pourra voir les équipes s’activer, du jeudi au samedi. Et dimanche? La compétition est terminée. On aura une journée pour tester, pour jouer. Le tout ponctué d’une série de spectacles au Cercle, de projections de films d’animation, d’un espace jeunesse. Et lancé, ce jeudi, par une performance de Misteur Valaire.
Du 5 au 8 août
À la place de l’Université-du-Québec
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www.bivouacurbain.com