"Quand on plonge en eau douce près de Montréal, c’est important de prendre le temps de fouiner. On n’a pas tout devant soi, le paysage n’est peut-être pas aussi éclatant que dans les eaux tropicales, mais si on prend le temps de chercher, on découvre d’impressionnantes merveilles", raconte Jean-Sébastien Naud, directeur général de la Fédération québécoise des activités subaquatiques (FQAS). D’autres plongeurs sont du même avis, comme Scott Martin de l’école de plongée Total Diving. Ce qui le fascine particulièrement, c’est la richesse des artéfacts historiques que l’on retrouve dans les plans d’eau du Québec. "Avant d’aller découvrir une épave avec mes classes de plongée, je raconte toujours son histoire à mes étudiants. Lorsqu’on voit l’épave devant nous, sous l’eau, c’est comme si l’histoire reprenait vie", explique-t-il.
Paysages lunaires
À moins d’une heure de la métropole, il y a plusieurs points d’eau naturels où l’on peut plonger, et chacun possède sa particularité. L’école Total Diving a une entente exclusive avec la carrière de la réserve amérindienne de Kahnawake et possède l’autorisation d’y plonger. C’est une nouvelle destination cette année. Selon Jean-Sébastien Naud de la FQAS, c’est un endroit idéal pour s’exercer: "Les débutants l’apprécient car il n’y a pas de courant, c’est comme une grosse piscine. Les plongeurs d’expérience peuvent y pratiquer la plongée en profondeur. Le paysage est un peu lunaire, la faune et la flore y sont plutôt subtiles."
Si l’on préfère découvrir des épaves, deux sites sont à privilégier. Tout d’abord, à Noyan en Montérégie, on plonge dans la rivière Richelieu. Il y a un site en particulier, balisé par des drapeaux, où se retrouvent trois réelles épaves de bateaux qui ont coulé entre la fin des années 1800 et le début des années 1900. De plus, un pont de fer est enfoui sous l’eau et surplombe l’une des épaves, ce qui rend la plongée encore plus impressionnante. Du côté de Saint-Zotique, au Parc sous-marin, on peut plonger dans le fleuve Saint-Laurent. Là-bas, des épaves ont été coulées pour le plaisir des plongeurs. On y découvre, entre autres, un remorqueur et un avion!
Observation d’amphibiens
Pour ceux qui préfèrent les animaux aux épaves, voici deux autres suggestions. À Pointe-aux-Cascades, dans la MRC de Vaudreuil-Soulanges, on peut plonger dans un site qui est une réelle réserve du necture tacheté, un amphibien qui ressemble à la salamandre. "À la brunante, il y en a énormément, c’est un vrai party des nectures tachetés!" lance Jean-Sébastien Naud, qui affectionne particulièrement ces petites bêtes.
Si on se déplace vers les Îles-de-Boucherville, la plongée se fait à partir d’un bateau et non à partir d’un quai. On y découvre des poissons d’environ six pieds de longueur, comme des esturgeons et des brochets. Assez intimidant!
Pour profiter de ces endroits de plongée quand on n’est pas expert mais qu’on possède sa certification, il suffit de se joindre à des sorties organisées par les différentes écoles de plongée. Lorsqu’on est pro, on peut pratiquement plonger partout. Cependant, Jean-Sébastien Naud émet un avertissement: éviter de s’aventurer dans des carrières qui ne sont pas reconnues comme des sites de plongée car certaines d’entre elles peuvent être remplies de déchets toxiques ou d’autres matières dangereuses.
Comment choisir
Brisons un mythe: selon la FQAS, les cours de plongée PADI ne sont pas meilleurs ou plus reconnus à travers le monde que les autres certifications données au Québec. Au même titre que PADI, les agences CMAS, NAUI et ACUC sont reconnues mondialement et proposent de très bonnes formations. "Le nom de l’agence devrait être la dernière chose qui influence le choix d’une école de plongée. C’est mieux de bien choisir son professeur et son école, plutôt que de se fier à l’agence", affirme Jean-Sébastien Naud. Avant de s’inscrire à un cours, il est important de savoir que le Niveau 1 doit aborder des éléments bien précis dans la partie théorique et dans la partie pratique. Les objectifs se retrouvent sur le site Internet de la FQAS dans la section Choix d’une école. Selon Scott Martin, instructeur à Total Diving, il n’y a pas de meilleur endroit pour apprendre à plonger qu’au Québec: "Les plongeurs qui expérimentent les conditions de plongée québécoises, l’eau froide, le courant et la visibilité plus faible, peuvent ensuite plonger partout sur la planète, en confiance totale."
Carnet d’adresses /
Fédération québécoise des activités subaquatiques (liste des sites et des écoles et informations pratiques): www.fqas.qc.ca
École de plongée et boutique Total Diving: 6356, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, 514 482-1890, www.totaldiving.com