Stéphanie Dubreuil, copropriétaire de la nouvelle boutique Kitsch, entrouvre la porte de son local de la rue Frontenac encore placardé d’affiches en attendant l’ouverture officielle prévue pour le 1er septembre. "Oh! Les planchers sont foncés", échappe-t-elle, constatant l’effet de la nouvelle teinture sur le bois franc qui nous empêche de faire l’entrevue sur les lieux. "C’est très joli", la rassure-t-on. L’endroit est juste assez grand, cosy, avec de hauts plafonds, de la lumière, de vieux calorifères… Charmant.
"Allons discuter au parc juste en face", lance-t-on. Une fois que nous sommes assis dans l’herbe, Jessika Wilson, autre fière copropriétaire, vient nous rejoindre. Débutons avec la question qui tue: Kitsch, ça veut un peu dire quétaine, non? "Oui, mais c’est aussi ce qui revient à la mode, précise Jessika. La mode, c’est un cycle. À la boutique, on aura des vêtements des dernières tendances. En ce moment, on est dans les années 60, 70 et 80. On ne peut pas réinventer la roue. On prend des éléments et on les met au goût du jour."
Ayant étudié et brièvement travaillé dans le domaine, le duo a rapidement trouvé sa voie. "Notre ambition, c’était d’être propriétaires et d’arriver avec quelque chose qui manquait à Sherbrooke. On est toutes des acheteuses compulsives de mode et il fallait se rendre à Montréal pour trouver des vêtements exclusifs, que notre copine de classe n’avait pas", explique Stéphanie de derrière ses verres fumés. Ainsi, moins d’allers-retours sur la 10 sont à prévoir car chaque article Kitsch sera en quantité limitée.
CHACUN-POUR-SOI
"Kitsch, mon père ne comprend pas encore c’est quoi", ironise Stéphanie, businesswoman de 23 ans qui réside chez ses parents, voulant signifier que la boutique comblera les besoins des filles de sa génération. "On veut projeter une image jeune, professionnelle, dynamique, ajoute Jessika. Kitsch n’est pas juste pour magasiner du linge, pour acheter un p’tit kit propre. L’endroit est chaleureux, l’fun. Ça va y aller par coups de coeur. La cliente risque de sortir avec plein de trucs qui ne fittent pas ensemble. On va offrir une expérience unique en termes de boutique."
Pour elles, la mode, c’est du chacun-pour-soi. "C’est se créer continuellement son propre style tout en ayant les tendances du jour. C’est plate de s’habiller selon un style précis. Une journée, je peux vouloir être confortable, en sweatpants avec un t-shirt, puis le lendemain, mettre ma petite robe noire pour me sentir plus sexy", illustre Stéphanie. "On ne s’habille pas pareil lorsqu’on est triste ou heureux, complète son acolyte. L’habillement en dit gros sur la personne, sur ce qu’elle ressent." Mode et état d’âme… Il y a là matière à faire un livre de psycho-pop.
Avec plusieurs marques exclusives à Sherbrooke (Jack, BB Dakota, It Jeans, Soaked in Luxury, Mink Pink…) et même certaines exclusives au Canada (Sauce et DimePiece Design), Kitsch donnera un petit kick au look de la Reine des Cantons. "Sherbrooke, c’est de plus en plus une ville mode. Il y a beaucoup de diversité, mais pas assez. C’est notre raison d’être", explique Jessika, à peine âgée de 21 ans, mais totalement investie dans le projet Kitsch. "Oui, on est fatiguées. Oui, on en braille une claque quand on arrive chez nous si ça ne va pas à notre goût, mais on est contentes, fières de nous."
Kitsch
113, rue Frontenac, Sherbrooke
www.boutiquekitsch.com