Vie

20e marathon de Montréal : La longue distance

Le 5 septembre, le Marathon de Montréal fête sa 20e édition. Depuis sa fondation il y a 31 ans, les coureurs de fond qui en ont fait un rendez-vous incontournable cumulent les courses, les exploits, les records. Retour sur les premiers balbutiements.

Été 1979. Au lendemain des Jeux olympiques, Serge Arsenault fonde le Marathon international de Montréal, évènement qui disparaîtra en 1990. Il faudra attendre 2003 pour qu’un marathon, sous la houlette de son frère Bernard Arsenault, revienne à Montréal. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous le pont Jacques-Cartier, où se donne toujours le départ de la course, comme en 1979. Beaucoup de millage a aussi été accumulé dans les jambes des coureurs, dont certains ont connu la première mouture. Et ils cavalent toujours.

Avaler des kilomètres

Albert Miclette a complété son premier marathon à Montréal en 1992. Il était alors âgé de 56 ans. Affichant aujourd’hui un 74 ans resplendissant, il cumule 88 marathons dans différentes villes du globe. "Le premier a été pénible. J’étais mal entraîné, je ne savais pas ce qu’était un marathon. J’avais trouvé ça long. À la fin, j’avais des crampes, comme bien des novices. Ça m’avait pris des semaines pour récupérer", se rappelle le marathonien qui détient plusieurs records canadiens pour son groupe d’âge (50 milles, 100 km, 100 milles). L’été dernier, il attirait encore une fois l’attention des médias alors qu’il courait le Marathon de Boston avec sa femme pour célébrer 50 ans de mariage – du jamais vu. Pour le bijoutier à la retraite de Saint-Jean-sur-Richelieu, la course est devenue une "petite drogue" qu’il gobe avidement. "Mon épouse et moi faisons attention à ce que nous mangeons, beaucoup de fruits et de légumes. Mais le plus important: je mange de l’asphalte! Les gens me demandent si c’est dur à digérer… Je réponds que c’est comme pour l’ail, quand tu n’es pas habitué, t’as de la misère!" rigole le sympathique septuagénaire qui aura couru 10 marathons en 2010, avec pour objectif d’avoir complété 100 marathons à l’automne 2011. "J’aimerais bien refaire un ultra-marathon. Il n’y a pas de record canadien pour 75 ans au 100 milles jusqu’à maintenant."

Premiers départs

Pierre Bourassa, 66 ans, a 137 marathons dans les souliers, dont 16 à Montréal. Il était sur le pont lors de la première édition de 79. "Il pleuvait. Je me souviens d’avoir pensé: "Ils sont fous, ou alors des surhommes!" J’étais ému, mais je me disais que ce n’était pas pour moi." L’année suivante, après seulement trois mois d’entraînement, il se joint au peloton. "Avec des souliers de tennis! Et je n’ai pas bu une seule goutte d’eau sur le parcours par peur des crampes!"

À chaque marathon, l’athlète savoure l’esprit de communion avec les autres coureurs. "À Montréal, le parcours est symbolique. Le départ se fait au-dessus de la voie fluviale qui a vu nos ancêtres façonner l’histoire, et la ligne d’arrivée est au Stade olympique, où tant d’athlètes ont fait preuve d’une détermination peu commune", note le brave homme.

Pour Normand Papin, un marathonien de 62 ans qui était sur la ligne de départ à l’an 1, bien des choses ont changé depuis. "C’était beaucoup plus un sport d’élite à l’époque. Faire un marathon en 3h30 n’était pas un exploit; aujourd’hui, cela s’inscrit dans 30 % des meilleurs temps. C’est maintenant plus démocratique, il y a différents niveaux de coureurs, beaucoup plus de femmes aussi. Le sport a changé, mais pour le mieux puisque de plus en plus de gens le pratiquent", conclut le marathonien qui se prépare pour un demi à Montréal avant de compléter son 27e marathon à Chicago.

Marathon Oasis de Montréal
Le 5 septembre de 8h30 à 15h30
Sur la piste

Coureurs d’élite, athlètes amateurs ou professionnels… Ils seront près de 22 000 provenant d’une trentaine de pays à participer à l’événement sportif phare de la métropole pour sa 20e édition. En plus des distances du volet compétitif (marathon, demi-marathon, 10 km), l’événement propose le 5 km course et marche ainsi que le demi-marathon à relais. Pour les petits de 3 à 11 ans, un trajet de 1 km est aussi proposé. Entre la ligne de départ du pont Jacques-Cartier et l’arrivée au Stade olympique, les supporteurs sont invités à crier haut et fort leurs encouragements, avec pour fond musical les 20 orchestres qui s’installeront le long du trajet. La journée se terminera par un immense party d’anniversaire pour les participants et les accompagnateurs au 737, Place Ville-Marie. Préalablement au jour J, l’Expo-marathon installera ses stands d’information au Hall d’exposition de la Place Bonaventure du 2 au 4 septembre. Tracé intégral et liste d’activités au www.marathonoasisdemontreal.com.