Vie

Vélo-Relais : Les déplacements à vélo, ouverts à tous!

Paris a Vélib’. Montréal, BIXI. À Québec? Deux initiatives parallèles donnent dans le vélo libre-service. Depuis 2003, Vélo Ville défriche du côté des entreprises et de leurs employés. Et, récemment, Vélo-Relais a lancé son service ouvert à tous et toutes.

Les premiers prêts de vélo viennent d’être enregistrés à Vélo-Relais, sur la 4e Avenue, à Limoilou. Dans l’atelier du Relais d’Espérance, les mécaniciens s’affairent. En quelques mois, ils ont remis à neuf les premiers 75 véhicules de la flotte. Pas moins de 75 autres devront être disponibles d’ici la fin de l’année. Et on parle d’agrandissement! "Déjà, ici, avec tous ces vélos, c’est plein: les prochains iront dans un autre lieu", note l’instigatrice du projet, Pascale Pomminville. En route vers l’été 2011, deux autres points de service sont confirmés: la Maison Marie-Frédéric, dans Saint-Sauveur, et Le Pivot, à Beauport. "L’initiative a été créée pour grandir. Il faut que les gens réalisent qu’un tel projet est possible, que les pertes sont minimes comparativement aux avantages." Facilité de déplacement, accès à des loisirs, à des outils et à une expertise pour la réparation, entre autres bénéfices. Tout cela offert sans discrimination. Quel que soit le revenu ou le lieu de résidence.

Le système préconisé par Vélo-Relais est basé sur la gratuité, l’accessibilité et, surtout, la confiance. Une fiche à remplir. Un vélo prêté, pour 24 heures. Et cela, 12 mois par année. "Le fait qu’on fasse confiance aux gens, ça fait beaucoup, parce qu’aujourd’hui, ça n’arrive presque pas." Une confiance mutuelle, donc. Risque de vol, de bris, de pertes? Peut-être. "On s’attend à des pertes de 20 %, mais qu’est-ce que c’est quand on va changer la vie pour l’autre 80 % d’usagers?" poursuit Mme Pomminville. Par ailleurs, la flotte de vélos remis à neuf sera clairement reconnaissable. Verte. Avec quelques logos. Son uniformité pourra peut-être créer un effet d’entraînement, au fil des semaines, des mois. "À la longue, ça deviendra naturel. Vélo-Relais ne sera plus l’exception, ce sera la normale." Avec l’objectif, d’ici un an, que le service soit adopté par 1000 utilisateurs.

Rêve-t-on éveillé? Si on regarde l’impact de Vélo-Ville, on pourrait tenter une réponse par la négative. Depuis 2003, le programme offre un service de prêt en association avec différents ministères, entreprises ou établissements d’enseignement. Résultat? Une hausse continue du nombre de prêts: en sept ans, on est passé de 43 à 10 000 prêts. "Notre principale clientèle, ce sont les employeurs, parce qu’on souhaite ainsi toucher la principale raison derrière les déplacements: se rendre au travail. L’idée est donc de changer les habitudes quant aux transports", indique la directrice du programme, Anne Auclair. Il faut dire que, chapeautée par Mobili-T, l’initiative s’insère dans un esprit plus vaste: à la demande d’employeurs, l’organisme développe un plan en gestion des déplacements. "C’est un diagnostic complet, autant lié à la logistique des transports qu’aux habitudes des employés." Vélo-Ville peut donc être introduit en parallèle d’incitatifs financiers ou encore d’infrastructures physiques telles que douches ou supports à vélo.

L’intérêt soutenu pour l’initiative montre bien qu’un programme de vélo en libre-service, inspiré du montréalais BIXI, pourrait être applicable à Québec, selon Mme Auclair. "Si on est capables de créer un engouement avec un nombre restreint d’employeurs, c’est certain que ça fonctionnera avec le grand public, même avec le relief plus difficile de la capitale. L’intérêt est flagrant, et s’il y a de plus en plus d’initiatives qui se mettent en place, comme la nôtre ou Vélo-Relais, c’est clair qu’il y a aussi un besoin". ?

Vélo-Relais

1001, 4e Avenue à Limoilou

Info: 418 522-3301

Vélo-Ville

870, avenue de Salaberry

Info: 418 780-7236