Vie

Parenthèses Montréal : Dans la cour des grands

Assez amusant pour l’enfant, mais conçu pour le parent! Le baby blues vient de se trouver un féroce ennemi avec Parenthèses Montréal. Cette nouvelle oasis pour parents à la recherche de répit propose un service de halte-garderie où toute la famille s’amuse.

Qu’as-tu fait pendant ton congé de maternité? "Un plan d’affaires" est rarement la réponse attendue par l’interlocuteur. Sauf si on pose la question à Stéphanie Raymond-Bougie, 32 ans, avocate et cofondatrice du magazine Génération d’idées ou Sandra Joseph, 33 ans, biochimiste et fondatrice de la Jeune Chambre de commerce haïtienne de Montréal. Les deux grandes amies entrepreneures ont accouché à cinq semaines d’intervalle. C’est en vivant conjointement leur maternité qu’elles ont eu l’idée, ou plutôt le besoin, de créer Parenthèses Montréal. "Quand on voulait se retrouver pour sortir de la maison et aller prendre un café, c’était le bordel total. Juste de s’installer avec les poussettes et s’assurer que les enfants étaient bien, on avait l’impression de déranger tout le monde autour. Mais qu’est-ce qu’on fait dans ce temps-là? Je n’ai pas envie de rester chez moi!" affirme Stéphanie Raymond-Bougie en invoquant le fait que devenir mère n’a pas changé ses besoins sociaux. Les deux copines ont donc visualisé un endroit entièrement conçu pour les jeunes parents qui, comme elles, cherchent une halte de repos adaptée à leurs besoins.

Parentsland

C’est rue Notre-Dame que leur rêve prend forme. Tout d’abord, Parenthèses Montréal est un centre multiservice dans un décor élégant et moderne. À l’entrée, une chocolaterie fait office de café-bistro avec des tables espacées pour faciliter la circulation des poussettes, lesquelles ont également un espace de stationnement privé dans le vestiaire conçu à cet effet. Un grand bar accueille des 6 à 8 thématiques pour faciliter le réseautage entre jeunes parents. "Les jeunes professionnels sont souvent pénalisés en essayant de concilier leur horaire de travail et celui de la famille. Ces causeries se veulent une solution pour rencontrer des clients ou simplement d’autres parents qui vivent la même réalité", explique Stéphanie. Les propriétaires ont même eu l’idée d’installer un écran géant pour les papas qui cherchent un endroit pour regarder le hockey tout en prenant soin de leur progéniture. Au sous-sol, deux salles sont dédiées aux soins de détente tels que massage pour femmes enceintes, pédicure, etc.

Le clou de leur offre à la rescousse des parents: la halte-garderie. Un service de dépannage allant de quelques heures jusqu’à trois jours par semaine. "On respecte le programme du ministère de la Famille, qu’on a même bonifié avec une notion de citoyen du monde. Les parents peuvent se sentir en sécurité quand ils nous confient leurs enfants", renchérit Sandra Joseph. Ce service de dépannage est primordial aux yeux de ces jeunes mamans ambitieuses. "Comment faire quand on est travailleur autonome et qu’on doit absolument rencontrer un client, mais qu’on n’a pas les ressources familiales nécessaires pour nous soutenir?" Voilà une question qui hante les demoiselles qui ont la chance d’avoir des parents très présents. La question est tout aussi légitime pour les parents seuls qui ont juste besoin de répit. "L’autre jour, une femme est venue porter son enfant au service de garde de mon centre d’entraînement. Elle s’est entraînée quelques minutes et ensuite elle est partie. Elle est revenue plus tard chercher son bébé, mais je la sentais épuisée", raconte Stéphanie, qui refuse de porter un jugement sur de telles situations.

Halte à la culpabilité

Femmes d’affaires aguerries, les deux jeunes mamans ne s’attendaient pas à rencontrer un puissant lobby dans leur projet, soit celui des idées préconçues dans le monde de la maternité. Sandra en a fait l’expérience: "Quand j’ai voulu m’informer sur les formules lactées en remplacement de l’allaitement, mon médecin est resté très évasif en disant que les marques se valaient toutes, sans plus d’explications. Non mais! Un rouge à lèvres Dior, ce n’est pas la même chose qu’un Revlon!" s’exclame la biochimiste qui a finalement passé plus d’une heure dans un magasin à analyser les différents composants tout en appelant Info-Santé. C’est pour stopper l’infantilisation des parents qu’elles ont choisi d’incorporer des soirées-conférences et des cours prénataux présentant toutes les idéologies. "C’est vraiment important pour nous que ce ne soit pas biaisé. On veut abattre la culpabilité des parents, qui est trop répandue", résume Stéphanie, encore abasourdie de voir la pression exercée quant à la performance des parents. Elle croit qu’il est temps de revaloriser l’épanouissement de ceux qui font le choix de conserver une carrière. "J’imagine bien que Pierre Elliott Trudeau n’a pas été le père le plus présent, mais je suis sûre que si l’on pose la question à ses enfants, ils sont très fiers de lui." Parenthèses Montréal se veut donc un pas de plus vers la réalisation d’une conciliation travail-famille-bonheur où l’enfant et le parent trouvent leur compte.

Parenthèses Montréal
1384, rue Notre-Dame Ouest
514 727-3687
www.parenthesesmontreal.com