Chaque rentrée scolaire, c’est le même discours pour les parents d’enfants allergiques, le "fameux" casse-tête de la boîte à lunch. On y accorde tellement d’importance qu’on oublie souvent que les adultes aussi peuvent souffrir d’allergies alimentaires. Si certains en sont atteints depuis leur tendre enfance (on estime qu’environ 20 % des personnes allergiques conservent leur réactivité clinique toute leur vie), d’autres font face à ce mystérieux mal à un âge mature où les habitudes alimentaires sont déjà bien établies. Finie l’insouciance! À partir de maintenant, il faut lire les menus avec la minutie d’un philatéliste et scruter les ingrédients derrière chacune des boîtes qu’on avait pourtant l’habitude de lancer dans le panier d’épicerie.
Marche à suivre
Quatre pour cent des adultes sont aux prises avec ce problème de diète restrictive, selon l’Association québécoise des allergies alimentaires (AQAA), qui est souvent le seul allié des nouveaux diagnostiqués. "À la sortie du bureau du médecin, il n’y a souvent pas de rencontre prévue avec un allergologue. Les gens se retrouvent seuls face à ce nouveau régime alimentaire strict. On peut les guider en offrant des conseils et du soutien", explique Stéphanie Pernice, coordonnatrice en nutrition pour l’AQAA. Premier commandement: se mettre aux fourneaux la plupart du temps. "En cuisinant soi-même, on est certain d’éviter toute forme d’allergènes, tant dans l’assiette que pendant la préparation", suggère fortement Stéphanie. Si l’envie du restaurant est trop forte, il faut prendre soin d’informer le serveur de notre condition et faire des choix sensés. "Même si on a pris la peine d’avertir le cuisinier, il est préférable d’éviter les plats où l’on ne peut distinguer les ingrédients, comme les sauces, par exemple." À l’épicerie, il faut favoriser les aliments qui ont été le moins transformés et relire les étiquettes souvent parce qu’une compagnie peut changer ses ingrédients sans avertissement. "Il ne faut pas avoir peur d’appeler la compagnie pour s’assurer qu’il n’y a aucune trace d’allergènes même dans le processus de transformation."
Il faut aussi être vigilant devant la nouvelle mode du marketing sans allergènes. Plusieurs compagnies choisissent d’afficher des logos "sans arachides", par exemple, mais il n’existe aucune norme gouvernementale pour garantir la véracité de ces propos. "Pour pallier ce manque, nous avons créé un logo pour le Contrôle allergène certifié (CAC) auquel les gens peuvent se fier, mais l’industrie a encore beaucoup de chemin à faire", conclut Stéphanie Pernice. Le prochain colloque de l’AQAA, qui a lieu le 16 octobre prochain, traitera entre autres de cet épineux dossier.
ooo
Carnet d’adresses anti-allergènes /
Restaurant Zéro8: Un resto-bar sans allergènes, ça existe! C’est la promesse du Zéro8 rue Saint-Denis, qui propose même une sélection de vins pour les gens qui ont des réactions aux sulfites. La garantie des propriétaires s’appuie sur une liste de huit allergènes prioritaires tels que les fruits de mer, les noix ou le lait. Le restaurant est doublé d’une boutique où les plats sont vendus en format surgelé. Il y a même un service de livraison offert jusqu’à… Vancouver! 1735, rue Saint-Denis, Montréal, www.zero8.com
Cuisine L’Angélique: Si le gluten n’est pas un allergène en soi, la méthode pour empêcher les réactions d’intolérance est la même que pour les allergies, soit un régime strict qui abolit toute forme de ce nutriment. C’est en essayant de concocter une recette de pain sans gluten pour son fils que la propriétaire de Cuisine L’Angélique a commencé sa carrière d’entrepreneure. Ses produits sont en vente dans plusieurs établissements en région, ainsi qu’à Montréal, Laval et Brossard. 405, rue Principale, East Hereford, www.cuisinelangelique.com
Le Petit Fourneau: La pâtisserie à l’angle de Rachel et Saint-Hubert se met déjà en mode temps des Fêtes! Dans quelques jours, Le Petit Fourneau proposera une nouvelle gamme de pâtisseries avec des bûches de Noël sans gluten ou de surprenants gâteaux au chocolat sans sucre, sans produits laitiers et sans oeufs! Un défi pour le pâtissier Yves Jacot dont le travail relève de plus en plus de l’alchimie avec les contraintes anti-intolérances. 828, rue Rachel Est, www.lepetitfourneau.com