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Mont Royal: pivot de développement urbain : Une montagne pour sa ville

L’importance du mont Royal ne tient pas autant à sa position dominante qu’à sa valeur de témoin inchangé et de pivot de la construction de Montréal. Comme le souligne Peter Jacobs, professeur à l’École d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, "c’est une montagne magique qui fait appel à notre mémoire collective et qui a servi de toile de fond à l’histoire de Montréal, tant d’un point de vue social qu’en matière de développement urbain". Baptisé par Jacques Cartier en 1535, bien avant qu’il ne donne son nom à la métropole, le mont Royal a accueilli depuis des générations d’immigrés, témoin ainsi de l’évolution du peuplement de la métropole. Avec l’inauguration de son parc en 1876, imaginé par le concepteur de Central Park à New York, Frederick Law Olmsted, il annonce les balbutiements d’une architecture de paysage au Canada. Autour de lui, s’articulera une partie majeure du développement urbain de la métropole, avec la création d’universités, d’institutions religieuses et des quartiers décisionnels comme le Golden Square Mile. C’est d’ailleurs à ce titre qu’en 2005, le gouvernement du Québec a déclaré le mont Royal "arrondissement historique et naturel", un double statut unique au Québec. Aujourd’hui encore, le mont Royal orchestre le design urbain de la métropole. Ainsi, sa hauteur limite la hauteur maximale autorisée par le plan d’urbanisme pour la construction de nouveaux édifices, et le dialogue que l’on veut maintenir entre lui et le fleuve Saint-Laurent impose le respect de certaines perspectives et donc une physionomie urbaine qui caractérise l’identité de la métropole. La montagne a aussi été le vecteur d’un mouvement précurseur en faveur de la protection du patrimoine québécois. Bien avant le plan de mise en valeur de 1992, un article ajouté en 1874 à la Charte de la Ville de Montréal garantissait la protection du parc du Mont-Royal…