"Il était temps", semblent dire les quelque 100 designers de mode déjà membres du Conseil des créateurs de mode du Québec (CCMQ). L’organisme, lancé la semaine dernière lors de l’ouverture de la Grande Braderie de mode québécoise, était à peine officialisé que les courriels arrivaient en nombre: "Nous avons reçu beaucoup de messages de créateurs qui souhaitent entrer dans l’association", nous disait Linda Tremblay, chargée de projet, le lendemain de l’annonce. "C’est le signe que nous répondons à un besoin réel du milieu."
Financé en partie par le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), le Conseil aura pour tâche de défendre les intérêts et les droits des créateurs auprès des instances politiques et économiques. "Au départ, il s’agit d’offrir une plateforme d’information et un réseau pour tous les créateurs, afin qu’ils puissent trouver du soutien dans leurs projets, explique Linda. Ensuite, nous voulons devenir une plaque tournante pour diriger les gens au bon endroit, et donc développer des alliances stratégiques, comme c’est déjà le cas avec Sensation Mode, le Bureau de la mode de Montréal (BMM), la Ville de Montréal, le gouvernement du Québec ou encore Vêtement Québec, qui nous soutient depuis le début."
Une industrie solide
Des projets concrets sont aussi sur la table du Conseil: "Nous sommes actuellement en contact avec des gens d’affaires de Québec pour y établir des boutiques et aider à la diffusion de créateurs. Nous travaillons aussi sur des capsules promotionnelles destinées à la télévision, dans lesquelles nous mettrons en scène des rencontres avec des créateurs."
Le Conseil est le fruit d’une longue réflexion de la part des intervenants du milieu. "Les discussions ont commencé en 2006, souligne Linda Tremblay. Mais il fallait prendre le taureau par les cornes, le bébé était prêt à naître!" Au coeur du projet, dès le départ, des créateurs tels que Anne de Shalla, Marie Saint Pierre, Christian Chenail ou encore Yves Jean Lacasse. "Les marques québécoises sont de plus en plus stables, dit ce dernier. Il était rare, il y a 20 ans, de voir des entreprises perdurer 10, 15 ou 20 ans. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. De plus, les formations sont excellentes au Québec. C’est le bon moment pour faire reconnaître la solidité de cette industrie et ce qu’elle apporte, y compris d’un point de vue économique."
Le créateur insiste sur l’importance de la reconnaissance sur le plan international: "De plus en plus d’acheteurs sont friands de nouveauté. Il faut en profiter pour renforcer notre image, qui est composée d’une multitude de marques aux identités diverses. C’est ça, ce que nous avons à offrir: de la diversité. C’est là-dessus qu’il faut capitaliser."
Pour plus d’information sur le Conseil des créateurs de mode du Québec: 514 582-2538