Vie

Tendances voyage actuelles : Le bonheur, c'est la mer

Après une année plutôt calme sur fond de crise, les Québécois ont la bougeotte: où aller pour les vacances hivernales cette année? Survol des tendances voyage actuelles.

Partir ou rester? Selon Paul Arsenault, directeur du Réseau de veille en tourisme de la Chaire de tourisme Transat et professeur d’études urbaines et touristiques à l’UQAM, les Québécois se laissent souvent influencer par la rigueur de l’hiver quant à leurs congés annuels… Deux critères principaux incitent les Québécois à partir: "le revenu discrétionnaire, donc l’argent dans le compte ou disponible sur la carte de crédit, et le climat et la température. En 2007 et 2008, avec des records de froid sibérien, l’explosion de vacances dans le Sud a été très importante", note-t-il.

Le Sud. Quoi que fassent les voyagistes pour vendre des destinations exotiques, les Québécois n’en ont que pour les destinations soleil quand le froid les assaille. Cuba, le Mexique et la République dominicaine constituent le trio de destinations traditionnelles inchangées depuis quelques années pour qui souhaite troquer les bottes de caoutchouc et la neige contre les sandales et le sable chaud. "Au plus creux de l’hiver, les Québécois n’ont souvent qu’une envie: s’écraser sur une plage. Or, que vous le fassiez au Panamá, à Cuba, en République ou au Mexique, c’est du pareil au même. La très grande majorité des centres de villégiature y sont pratiquement interchangeables", note M. Arsenault.

Le facteur prix vient donc influencer les achats des Québécois qui font de bonnes affaires lorsqu’ils achètent à la toute dernière minute: "La panique un peu partout sur la planète a pour effet de drainer vers le bas le coût des voyages internationaux. On a donc les avantages indirects de cette crise financière."

L’autonomie des Y

Rien de bien nouveau sous le soleil, donc. Sauf peut-être un parfum de tendance qui arrive de la génération émergente qui souhaite voyager autrement. "Une des grandes nouveautés qui est sortie cette saison, par exemple chez Air Transat, ce sont les vols secs: vous pouvez acheter un vol pour Cuba sans aller dans un centre de villégiature. Cela me semble précurseur d’une tendance chez une clientèle plus jeune, les Y, qui préfèrent partir avec leur sac à dos, aller chez l’habitant ou partir de manière plus autonome." De plus en plus de forfaits vont d’ailleurs dans cette direction en proposant des séjours plage, en plus de circuits dans les villes avoisinantes.

La réalité démographique voit apparaître une autre tendance lourde: les clubs de luxe. "Avec 500 000 boomers qui vont partir à la retraite dans les cinq prochaines années au Québec, on a affaire à des gens qui ont un bon revenu qui souhaitent se la couler un peu plus douce et dont le critère premier n’est pas nécessairement le meilleur prix", observe le professeur.

Les croisières ont la cote

Si l’année 2009 a été sombre pour plusieurs secteurs de l’industrie du voyage, il n’en est rien pour celui des croisières qui a traversé 2009 avec une croissance du nombre de passagers. L’horizon de 2010 s’annonce ainsi des plus prospères pour ce secteur. "Quel est l’âge moyen du croisiériste nord-américain? 46 ans! s’étonne M. Arsenault. Ce ne sont plus nos parents qui partent en croisière, mais les jeunes parents et enfants. L’industrie a rajeuni le produit, notamment en développant davantage de thématiques (gastronomiques, vinicoles) et de circuits en fonction de la jeune clientèle." Certaines compagnies ont même pris un virage vert pour répondre à un nombre toujours croissant de touristes responsables. "Les plus grandes compagnies ont pris un virage important en termes de recyclage, de compactage. Ils n’avaient plus le choix avec la réglementation américaine de plus en plus restrictive. Et d’autre part, si on veut rajeunir le produit, il faut considérer les préoccupations durables et écologiques des moins de 40 ans, qui explosent."

Info: www.veilletourisme.ca

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Voyager propre

Vous comptez opter pour un voyage dans un centre de villégiature cet hiver? De petits gestes simples peuvent contribuer à réduire l’empreinte écologique et à calmer la conscience environnementale. Paul Arsenault suggère notamment d’apporter un verre réutilisable pour limiter le nombre de verres jetables utilisés. Il souligne en outre que les centres de villégiature font de plus en plus de recyclage: les déchets recyclables peuvent donc être ramenés de la plage plutôt que jetés au rebut. On peut aussi essayer d’éviter de laisser la climatisation allumée dans la chambre toute la journée. D’autres trucs et astuces pour le voyageur responsable sur www.echoway.org.