Vie

Biodôme de Montréal : Plus techno, plus bio

Le Biodôme de Montréal a profité de sa fermeture prolongée pour se refaire une beauté… technologique! Une occasion en or de renouer avec cette oasis grouillante de vie, en plein coeur de la ville.

Après six mois de fermeture – d’abord en raison du conflit de travail entre les cols bleus et la Ville, puis pour des rénovations -, le Biodôme rouvre ses portes au public. N’ayant pas renouvelé ses panneaux d’interprétation depuis son ouverture en 1992, l’institution a pris le virage technologique en installant des bornes interactives. "Les outils muséologiques ont beaucoup évolué ces dernières années, on voulait adopter une approche plus dynamique", relève Claire Lépine, responsable des programmes éducatifs du Biodôme.

Les zones d’introduction aux cinq écosystèmes ont été revampées avec son ambiant et panneaux colorés arborant de nouveaux titres ainsi que des phrases évocatrices. "Un rayon de soleil perce le brouillard", peut-on lire notamment à l’entrée de la zone La forêt tropicale humide des Amériques. Dans la zone Golfe du Saint-Laurent sous l’eau, on suit le chemin de cailloux au son des oiseaux, en passant par le quai et ses bittes d’amarrage lumineuses…

Dans chaque habitat, une première borne présente les principales caractéristiques de l’écosystème, suivie des bornes tactiles thématiques (paysages, espèces, etc.). "Les photos ont remplacé les dessins d’autrefois, qui étaient fort réussis mais qui ne rivalisent en rien avec une photographie numérique. Ces bornes nous permettent de mettre plus de texte sans couvrir les rampes de panneaux. Donc, plutôt que d’avoir 75 panneaux, on a une quarantaine de bornes."

Pour les plus petits qui n’ont que faire de lire le contenu des bornes, des stations de jeu ont été installées tout au long du parcours.

Bio comme dans biodiversité

Au coeur des préoccupations environnementales actuelles, la biodiversité est désormais au premier plan dans le contenu d’interprétation du Biodôme avec des icônes, des pictogrammes et autres renseignements quant au statut de conservation des espèces, notamment. "On y invite les gens à poser des gestes concrets pour la protection de la biodiversité", note Mme Lépine.

Un nouveau guide de visite permet au visiteur de bien identifier les espèces vivantes dans chacun des écosystèmes. Des affichettes sur les plantes ainsi qu’une nouvelle caméra et grand écran rivé sur la hutte aux castors sont aussi au nombre des nouveautés au Biodôme cet hiver. Dans le royaume animalier, l’institution zoologique voyait arriver tout récemment un bébé callimico, ainsi que sept nouveau-nés manchots dans les îles subantarctiques. Des petites bestioles attendrissantes à observer inlassablement!

Biodôme de Montréal
4777, avenue Pierre-De Coubertin, Montréal
514 868-3000
www2.ville.montreal.qc.ca/biodome

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Le mieux-être des animaux

Le Biodôme se dote d’un programme d’enrichissement visant une meilleure qualité de vie des animaux en captivité, tel que standardisé par les Associations canadienne et nord-américaine (CAZA et AZA) des zoos et des aquariums. L’équipe en charge s’affaire donc, par le biais de techniques et de divers stimuli, à réduire la fréquence des comportements stéréotypés (un lynx qui tourne en rond toute la journée) pour augmenter les comportements naturels (chasser pour manger, rivalité, survie). "Le type d’activités proposées dans le cadre de ce programme permettra aux animaux d’exprimer des comportements naturels, ce qui a un impact sur leur santé physique et psychologique", souligne Serge Pépin, contremaître aux collections vivantes du Biodôme. À titre d’exemple, M. Pépin propose d’emprisonner des poissons dans un bloc de glace dans le bassin des manchots. "Dans la nature, les manchots passent environ trois mois sur terre, le reste dans la mer. Ici, ils ont tendance à rester sur terre puisque c’est là que la nourriture leur est servie… ce qui n’est pas très bon pour eux puisqu’ils ne bougent pas. Un geste aussi simple que l’ajout de blocs de glace les stimule, les fait nager et jouer pendant des heures", observe-t-il. Sans aller jusqu’à forcer une rivalité ou l’instinct de survie chez l’animal, l’équipe pourrait notamment mettre l’odeur d’un prédateur dans un habitat pour "stimuler l’animal, le mettre aux aguets". "L’entraînement de l’animal fait aussi partie de l’enrichissement, souligne M. Pépin. Apprendre à un primate à donner la patte ou à entrer dans une cage, par exemple, permet aux vétérinaires de faire leurs interventions sans trop stresser l’animal." L’équipe s’affaire présentement à cibler les espèces prioritaires et les comportements à stimuler. Des interventions qui porteront leurs fruits jusque dans l’expérience du visiteur qui pourra observer une faune plus saine, naturelle et stimulée.