404, c’est le code d’erreur qu’un serveur Internet nous renvoie pour nous indiquer que la page que nous recherchons n’existe pas. C’est par ce clin d’oeil que le CCA nous invite à nous interroger sur les implications de la mise en ligne de ses documents d’archives, qu’il s’agisse de dessins, de livres ou d’éléments d’architecture. "Alors que la mise en ligne est devenue une façon de résoudre le problème de l’accessibilité à nos collections, j’ai voulu mettre en valeur ce que l’on gagne et ce que l’on perd en passant du réel au virtuel, tout en évoquant les interactions entre ces deux univers et leurs règles de fonctionnement respectives", explique Lev Bratishenko, le commissaire de l’exposition et éditeur Web principal au CCA.
Dans la salle octogonale, le commissaire a donc placé à l’intérieur de vitrines différents objets tirés de la collection du CCA. Pour certains d’entre eux, des projections sur les murs nous permettent de visualiser leurs homologues virtuels, tels qu’ils apparaissent sur le site du musée d’architecture. L’ouvrage du Mémorial de l’Holocauste de Berlin est posé sur une balance pour indiquer que son poids significatif n’apparaît pas du tout dans sa représentation virtuelle sur Internet. D’autres exemples montrent que les odeurs, les volumes et les textures se perdent sur un écran d’ordinateur. À l’inverse, la plus petite photo de la collection du CCA, représentant une maquette quasiment invisible à l’oeil nu, se met à exister dans sa reproduction virtuelle (agrandie). L’exposition souligne ainsi les apports positifs d’un monde virtuel qui rend accessible le trop petit, comme le trop grand ou le trop fragile.
En outre, l’exposition permet d’entrevoir les règles qui régissent les univers réel et virtuel. Par exemple, on nous donne la possibilité de "jouer" avec le plan AutoCAD qu’Eisenman a utilisé pour concevoir son Mémorial, afin de souligner que la notion d’original est remise en question par Internet où tout est copie. Pour relativiser l’idée de fragilité et de toucher, on nous donne aussi à manipuler une copie du jouet en verre de 1919 de Bruno Taut et Blanche Mahlberg, que même les employés du CCA ne peuvent pas toucher tant il est fragile. Et tout ceci se fait en interaction avec les visiteurs du site du CCA. Ceux-ci peuvent voir en temps réel se promener les visiteurs de l’exposition, tandis que ces derniers voient les flèches lumineuses des souris d’ordinateur des premiers courir sur les vitrines de la salle.
Erreur 404: l’objet n’est pas en ligne
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