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La bosse des chiffres : Le gène de la finance

Avoir la bosse des chiffres, ce n’est malheureusement pas donné à tous. Voir la Vie a étudié quelques spécimens doués dans leurs finances personnelles.

Mon ami le crédit

À 26 ans, Philippe Saint-Jean magasine son premier triplex. Pas d’exploit à l’horizon, me direz-vous? Il s’agira en fait de sa troisième hypothèque, lui qui habite dans son troisième condo en quatre ans, en plus d’en posséder un qu’il loue à sa soeur. Gagnant à la loterie? Riche héritier? Aucune de ces réponses: "Je n’ai pas peur du crédit et je comprends bien les produits bancaires", répond simplement le conseiller publicitaire dans un grand quotidien montréalais. Depuis sa première acquisition immobilière en 2006, il a su comprendre les lois du marché et gérer ses différents projets de façon fructueuse. Le parcours ne s’est pas fait sans heurts: "Lorsque j’ai vendu mon dernier condo, j’ai dû payer une importante pénalité pour ne pas avoir respecté le terme de l’hypothèque. J’ai appris de cette erreur et pour ma nouvelle acquisition, j’ai opté pour un taux variable." Même s’il ne se prête pas à l’exercice écrit du budget, "je n’ai vraiment pas de temps à perdre à remplir des fichiers Excel", Philippe est bien au fait de ses finances. "Ma routine du matin, c’est AccèsD, Facebook et Cyberpresse. Après ça, ma journée peut commencer!" Son conseil? Prendre le temps de rencontrer un conseiller dans son institution bancaire juste pour bien comprendre les fonctions d’une marge de crédit, d’un CELI, etc. "Moi, je fais toujours affaire avec ma caisse à Mont-Laurier, même si j’habite à Montréal. J’ai une bonne relation avec eux et je me sens en confiance."

Homme autonome

Jean-Philip Tanguay est né d’une mère artiste peintre et d’un père homme d’affaires. De cette union est issu un auteur-compositeur-interprète-producteur. JeanPhilip, de son nom d’artiste, c’est Céline et René dans un seul corps! Gestionnaire en informatique le jour, musicien le reste du temps, le jeune homme réussit toujours à financer ses projets artistiques tout en gardant son entière liberté de création. Son secret? La polyvalence: "J’ai un studio chez moi, je m’occupe de mon site Internet, j’ai de bonnes connaissances en enregistrement et je suis à mon affaire pour tout ce qui a trait aux subventions." La paperasse ne lui fait pas peur et il connaît tous les programmes existants pour les droits d’auteur, les droits des interprètes, etc. "Souvent, c’est moi qui dis à mes amis musiciens de souscrire à tel ou tel programme. Des fois, je remplis même le formulaire pour eux!" dit celui qui travaille toujours avec les deux mêmes musiciens. Pour financer ses projets, il utilise une marge de crédit qu’il réussit toujours à rembourser grâce à la vente de disques, la diffusion à la radio et les spectacles. Son travail de jour ne lui permet pas seulement de subvenir à ses besoins, c’est une formation complémentaire à ses yeux. "Je suis en quelque sorte un chargé de projet en informatique, je dois gérer des dossiers, lire des contrats, etc. C’est de cette même manière que je coordonne ma carrière et mes lancements de disques." Le promoteur en lui fait aussi dire que son nouvel album Le bout du monde sera lancé le 22 février prochain au Quai des Brumes.

Priorité: voyage

Pour Jennifer Desforges, l’argent se conjugue avec voyage. Son portefeuille se gère à partir d’un seul mot: priorité. "Si je sais que ma priorité, c’est d’économiser pour un voyage, je fais tout en mon pouvoir pour y arriver. Je suis capable de couper dans le superflu sans aucun problème." Des exemples? Là où certains verront un simple café à 5 $, Jennifer calcule qu’en dix transactions évitées, elle aura accumulé 50 $. "Je vais donc prendre un seul café au lieu de trois dans ma journée. Je peux également repousser la date de ma visite chez le coiffeur, ignorer le nouveau modèle de iPhone, etc. Je peux faire tout ça si je sais qu’au bout de mes efforts, je pourrai voyager plus longtemps ou me permettre de faire plusieurs destinations." Bachelière en administration du tourisme, le hasard a voulu qu’elle se trouve plutôt un emploi dans une firme-conseil en aide financière. "Ça n’a pas vraiment de rapport avec ma formation, mais en même temps, je me rends compte que c’est un talent inné chez moi, gérer mon argent. Dans mon travail, je côtoie des gens qui sont endettés et complètement dépassés par le crédit." Son meilleur conseil pour éviter de passer à l’étape du syndic de faillite est donc de gérer ses priorités et de résister à toutes les dépenses non nécessaires. Un conseil qui pourrait vous mener vers une destination soleil plus vite que vous ne le pensez…