"À la base, l’investissement dans un REER est voué à une accumulation en vue de la retraite. De son côté, le CELI est un véhicule qui favorise l’épargne en vue de la retraite, oui, mais également en vue d’acquérir des biens ou des services", explique Philippe Bouchard, directeur principal Stratégie à Banque Nationale Gestion privée. Ainsi, dans un REER, l’impôt est différé, payable lorsque le montant sera utilisé, à la retraite, alors que dans un CELI, ce sont les intérêts qui sont libres d’impôt. "En fait, les deux régimes sont complémentaires, l’un n’est pas supérieur à l’autre, chacun a ses avantages", note Jean-Rémy Deschênes, responsable Affaires et Gestion du patrimoine chez Desjardins.
Les bons côtés du REER? Bien entendu, il y a le Régime d’accès à la propriété (RAP) permettant l’achat d’une première maison. "C’est un peu comme se prêter à soi-même. Je peux aller chercher 25 000 $ dans mon REER et j’ai 15 ans pour me rembourser", note M. Deschênes. À prendre également en considération: le régime d’encouragement à l’éducation permanente. Ici, on peut aller chercher 20 000 $ sur 4 ans, et rembourser le tout sur 10 ans. "Dans le cas où, une année, on est serré financièrement, le montant non remboursé doit être ajouté aux revenus en cours", poursuit-il. Parmi les autres utilisations du REER, on peut penser, bien entendu, à la retraite, mais aussi à l’achat d’une part dans une petite entreprise ou une coopérative.
Penser au CELI
Alors que la contribution au REER est ancrée dans les moeurs, le CELI, créé en 2009, demeure relativement peu demandé. "Il n’est pas suffisamment utilisé, peut-être, actuellement, à cause des taux de rendement, généralement faibles. Pourtant, vaut mieux aller chercher 1,5 % de rendement non imposable plutôt que 2 % imposable", lance Philippe Bouchard. Côté produit, on peut opter pour un rendement fixe ou variable, selon le niveau de risque qu’on veut prendre. "Et dans le cas du taux variable, il y a une panoplie de produits offerts, dérivés des marchés financiers: fonds mutuels, obligations, actions, et le reste. Dans tout ça, avant tout, il faut se fixer des objectifs d’épargne, il y a introspection à faire sur ses dépenses personnelles."
Et, dans les deux cas, il faut garder en tête que les droits sont cumulatifs. On les cumule pour le CELI depuis sa création, au montant de 5000 $ par an, dès l’âge de 18 ans. Pour le REER, c’est depuis une première déclaration d’impôt, pour un maximum de 20 % du revenu. Possibilité, donc, de commencer tôt. Et nécessité, dans les deux cas, d’être patient. "Parfois, le rendement à court terme n’est pas là, mais à long terme, c’est autre chose: ce sont deux véhicules qui se bonifient avec le temps", remarque Philippe Bouchard. "Et, quels que soient nos choix, indique M. Deschênes, il faut d’abord et avant tout s’assurer d’avoir des placements avec lesquels on est à l’aise."
Ressources /
Blogue de Jean-Rémy Deschênes:
blogues.desjardins.com/jeanremydeschenes/
Site d’éducation financière de Banque Nationale: www.jecomprends.ca
Site d’information du gouvernement du Canada: www.celi.gc.ca
Régie des rentes du Québec: jeplanifie.gouv.qc.ca
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Et le REEE?
Lorsqu’on est parent et qu’on souhaite investir dans les études post-secondaires de son enfant, on peut aussi prendre en considération le Régime enregistré d’épargne études (REEE). "Dans ces investissements, l’objectif est de maximiser les contributions qu’on veut y faire, car elles seront bonifiées par des subventions données par les gouvernements fédéral et provincial", note Charles Riopel, directeur Service réseau et Service privilège à Courtage direct Banque Nationale. Chaque année, un maximum de 2500 $ peut y être investi, cumulatif dès la naissance de l’enfant, à taux fixe ou variable, dans un régime individuel ou familial. "Bien entendu, plus on commence tôt, plus le capital investi a le temps de cumuler des revenus à l’abri de l’impôt. Cela dit, il faut évaluer sa possibilité de placement, faire un budget, voir sa capacité à mettre de l’argent de côté, à la fois pour la planification de la retraite et pour l’éducation de son enfant, selon ses priorités."