Copenhague, la tordue
Par rapport à d’autres capitales turbulentes, Copenhague semble vivre au rythme de la relève de la garde pittoresque de la famille royale, dans le calme et le respect mutuel. Mais derrière la quiétude policée des façades néoclassiques du palais d’Amalienborg, la capitale de la petite sirène d’Andersen est aussi la ville d’une architecture "croche" des plus sympathiques.
Depuis la construction en 2000 du pont d’Oresund qui relie la Suède au Danemark, beaucoup d’habitants de Copenhague n’hésitent pas à aller habiter Malmö, la ville suédoise voisine. Là, l’architecte et sculpteur espagnol Calatrava a imaginé une tour étrange qui pivote de 90 degrés, donnant l’impression de se tordre littéralement, d’où son nom de Turning Torso.
Dans le genre bizarre, en 2008, la municipalité de Rødovre adoptait un concept d’édifice pixellisé, proposé par les firmes d’architecture MVRDV et ADEPT, le Sky Village. La tour de 116 mètres de haut est faite d’un assemblage étrange de cubes de 60 m2 qui donne un sentiment de totale instabilité. Mais la palme du biscornu revient au célèbre quartier Christiania de Copenhague, qui affiche une "architecture" des plus fantaisistes, à l’instar de sa Pyramiden ou de sa Bananhuset, tout droit sortie d’un conte pour enfants.
Dubaï, l’exubérante
À la fois ville et émirat, Dubaï est devenue en quelques années un fabuleux laboratoire d’architecture, donnant naissance à des projets rivalisant de démesure. Construit en 1999, le Burj Al Arab a été longtemps l’hôtel le plus haut du monde et est toujours le plus luxueux, avec ses sept étoiles. Outre sa hauteur, l’architecture du Burj Al Arab a la caractéristique de prendre la forme d’une voile de boutre (ancien petit navire arabe) et, histoire de pousser la métaphore jusqu’au bout, pour donner l’impression qu’il flotte sur l’eau, l’hôtel a été construit à 280 mètres du rivage, sur une île artificielle qui a nécessité d’enfoncer dans le sable 230 piliers de béton de 40 mètres de longueur chacun!
Dans le même esprit, le Burj Khalifa, avec ses 828 mètres, est la plus haute construction au monde, sans compter que le volume de matériaux utilisés pour sa construction constitue en soi un record (330 000 m3 de béton, 39 000 tonnes de barres d’acier, 142 000 m2 de verre et un total de 22 millions d’heures de travail pour le construire). D’autres réalisations encore spectaculaires ne s’embarrassent pas trop de considérations écologiques, à l’image de la presqu’île artificielle en forme de palmier géant, Palm Islands.
Barcelone, ville de contrastes
Cette ville où l’on passe des déambulations sur la Rambla, ponctuées de dégustations de tapas, aux nuits et journées animées sur la plage a une architecture bien à elle, faite de mille contrastes. Dans la vieille ville, le Barri Gòtic a conservé de l’époque romaine de l’empereur Auguste les deux tours de la Plaça Nova. On y trouve aussi bon nombre de bâtiments prestigieux du Moyen-Âge, à l’instar du palais de la Plaça del Rei, où les rois catholiques reçurent Christophe Colomb à son retour du Nouveau Monde.
L’étroitesse des rues de ce quartier tranche avec les larges artères du quartier de l’Eixample, imaginé à la Haussmann dans la deuxième moitié du 19e siècle. C’est là qu’on retrouve les "bizarreries" de Gaudí qui n’ont toujours pas vieilli d’un iota dans leur étrangeté. La plus connue est sans conteste la Casa Milà de Gaudí, que les Barcelonais ont surnommée La Pedrera ("la carrière" en catalan), pour moquer cet édifice organique tout en ondulations.
Et Barcelone, c’est aussi l’hôtesse d’une architecture contemporaine, à l’image du Peix de Frank Gehry, cette baleine symbolique échouée sur la plage en prévision des Jeux olympiques de 1992, ou de la Torre Agbar de Jean Nouvel dont la façade change d’aspect selon les saisons et la programmation de ses 4500 LED.
Adresses /
Ville de Copenhague: www.visitcopenhagen.com
Ville de Dubaï: www.dubai.com
Ville de Barcelone: www.bcn.cat