Vie

Voyages d’apprentissage : Apprenti voyageur

Les voyages ne font pas que former la jeunesse, ils sont d’excellentes sources de perfectionnement à tout âge. La tendance des voyages d’apprentissage continue de s’affirmer en 2011.

Voyage ou vacances? Là est la question. Ce petit exercice lexical est à la base de l’objectif d’un séjour à l’étranger. Découvrir une autre culture, une discipline ou se reposer? De plus en plus de voyageurs choisissent la première option. C’est ainsi que le tourisme d’apprentissage gagne des plumes depuis une dizaine d’années auprès des touristes québécois.

Le vent dans les voiles

Cayo Guillermo à Cuba a longtemps été le repaire secret des amateurs de kite surf, sport nautique qui consiste à glisser sur une planche en étant tracté par une immense toile. La destination est maintenant facilement accessible pour les Québécois qui désirent s’initier au sport ou simplement améliorer leur pratique. L’agence de voyages Horizon 5, basée à Québec, a dégoté le meilleur professeur qui soit pour accompagner ses clients, explique le consultant en voyages plein air Christian Morneau. "Daniel Lefebvre possède une école de kite surf, Big Air, à Trois-Rivières. C’est un pro qui enseigne le kite ici pendant l’été. Mais dès que l’hiver arrive, il s’envole pour des destinations soleil, là où les vents sont plus forts et, surtout, plus constants." Contrairement à l’idée populaire, pas besoin d’être un initié du sport pour prendre part à ce genre d’excursion. Affronter des vents plus importants peut même faciliter l’apprentissage de la technique de base. "Quand les vents ne sont pas assez forts, on doit forcer davantage avec les bras pour diriger la toile", explique Christian Morneau, en précisant que le rythme de chaque participant est respecté. Différents types de séjours sont offerts tout au long de l’année. Pour les débutants, un stage à cap Hatteras en Caroline du Sud est recommandé, mais il est également possible de commencer à Cuba. Les intermédiaires peuvent prendre part à des voyages dits d’accompagnement, soit des randonnées en groupe où il est possible de perfectionner sa technique. Pendant la haute saison touristique de Cuba (fin février – début mars), on change de destination pour le Maroc et les Bahamas. "Ces voyages s’adressent à ceux qui se débrouillent déjà sur leur kite. Au Maroc, on fournit un véhicule tout-terrain pour se déplacer, tandis que le voyage aux Bahamas se fait à bord d’un catamaran." Horizon 5 propose également d’autres voyages sportifs, notamment pour les cyclistes. Les adeptes de vélo de montagne peuvent perfectionner leur technique à Las Vegas en compagnie de Gilles Morneau, deux fois gagnant de la compétition TransRockies. "L’idée, c’est toujours de dénicher des sommités dans leur discipline pour offrir des voyages en leur compagnie", conclut Christian Morneau.

Horizon 5 plein air: 1 877 406-0705, www.horizon5.ca

École Big Air: 1 866 918-9887, ecolebigair.com

La langue du voyage

On en convient tout de suite, le terme "séjour linguistique" n’a rien de sexy! Pourtant, la formule s’est renouvelée ces dernières années, notamment en proposant du sur-mesure comme le fait VTE Séjours linguistiques. "Les gens pensent souvent que les cours s’adressent aux adolescents, mais on a des clients de tous les âges, notre doyen a 80 ans! Plusieurs professionnels, par exemple des dentistes, font affaire avec nous pour avoir un stage spécialisé qui leur permettra d’apprendre le jargon de leur métier", explique Paul Leblanc, directeur général de l’agence. Si l’anglais et l’espagnol demeurent les langues les plus populaires, VTE a des ententes avec des fournisseurs dans plusieurs pays, que ce soit pour apprendre le mandarin, le portugais ou le russe! On peut dorénavant apprendre l’espagnol à Grenade tout en découvrant les notions de base de la guitare flamenco, ou encore perfectionner son anglais l’avant-midi et skier tout l’après-midi à Whistler. Autre option alléchante: suivre des cours d’espagnol privés en Équateur tout en voyageant à travers le pays avec son professeur. Autant de scénarios possibles et différents, mais une règle prévaut pour l’ensemble des destinations, selon Paul Leblanc: "Il est préférable d’entreprendre ce genre de voyage en solo pour être complètement imprégné de la langue. Nous prêtons toujours particulièrement attention à ne pas envoyer deux Québécois en même temps au même endroit, sinon ils seront tentés de parler en français et ça nuit à l’apprentissage." Pour que le séjour soit bénéfique, on suggère un minimum de deux semaines d’immersion.

VTE Séjours linguistiques: 1 877 278-3867, www.immersion-vte.com

À la carte

Pas besoin de passer par une agence de voyages pour dégoter le voyage d’apprentissage de ses rêves. En fait, peu d’agences se spécialisent dans ce domaine puisque la demande est souvent très pointue. Il faut se faire confiance et bâtir le séjour qui conviendra à nos propres attentes en faisant des recherches sur le Web. Envie de découvrir le Brésil? Apprivoiser la culture locale par l’apprentissage de la capoeira s’avère une excellente façon de le faire (www.golearnto.com). La Scandinavie vous intrigue? Un safari-homard avec des pêcheurs suédois est à votre portée (www.vastsverige.com). Pour prendre l’expression "tourisme d’apprentissage" au pied de la lettre, sachez que l’Université d’Oxford propose des classes d’été ouvertes au grand public. Beethoven et les quatuors à cordes ou l’étude de la monarchie Tudor, de vastes champs d’étude s’offrent à vous (www.conted.ox.ac.uk/courses/summerschools).

Montréal: ville d’apprentissage

La métropole attire aussi son lot de touristes qui arrivent dans l’espoir d’en apprendre plus sur la culture québécoise. Si l’expression "tourisme d’expérience" est préférée à celle d’"apprentissage", le résultat reste le même. Selon Louise Hébert de Guidatour, les demandes sont de plus en plus pointues. "Les voyageurs se regroupent autour d’intérêts communs et ils veulent de plus en plus avoir accès à des lieux exclusifs, des jardins privés, etc." Même son de cloche du côté de VDM Global qui propose des incursions dans les cuisines de grands restaurants montréalais. "C’est vraiment du sur demande, mais on offre aussi des cours de cuisine à la Mezza Luna, La Guilde culinaire ou au restaurant Lili Margot", explique Christiane Gingras. Tourisme Montréal considère d’ailleurs le tourisme d’apprentissage comme une des grandes tendances de 2011.

Guidatour Montréal: 514 844-4021, www.guidatour.qc.ca

VDM Global: 514 933-6674, www.vdmglobal.com