Vie

Jardins communautaires : Communauté jardinière

Le printemps arrivé, l’envie de voir pousser de jolies fleurs colorées et de déguster de bons légumes du potager germe en vous? Offrez-vous une parcelle de terre en pleine ville grâce aux jardins communautaires.

"Montréal, c’est en quelque sorte la mecque du jardinage en Amérique du Nord. La ville est à l’avant-garde en ce qui concerne l’agriculture urbaine", énonce Ismael Hautecoeur, architecte paysagiste spécialisé en aménagements comestibles.

En effet, la métropole s’est dotée d’un programme en la matière en 1975. L’été venu, Ismael se transforme d’ailleurs en guide pour une balade organisée par le Coeur des sciences de l’UQAM qui met en valeur l’agriculture en ville. Il y fait visiter des jardins sur les toits, des jardins collectifs et des jardins communautaires. "Plusieurs personnes faisant partie d’organisations à l’extérieur de la province y assistent, question d’en apprendre un peu plus sur notre façon de faire montréalaise."

Petites communautés

"Un des plus gros avantages à faire partie d’un jardin communautaire, c’est qu’on y rencontre son voisinage. On partage l’espace avec d’autres et on apprend de son voisin", relate l’architecte paysagiste. Dans les jardins, de réelles petites communautés se forment, certains s’échangent des plants au printemps pour varier leur potager. C’est également l’occasion de découvrir de nouvelles variétés.

Les communautés culturelles de Montréal sont particulièrement friandes des jardins communautaires. "Les immigrants utilisent leur jardin pour faire pousser des aliments qu’ils ne retrouvent pas facilement au marché. Se promener dans certains jardins, comme ceux de Jeanne-Mance au centre-ville ou Côte-des-Neiges, représente un réel voyage", s’enthousiasme le guide urbain. Ismael met toutefois en lumière le fait que les jardins montréalais sont clôturés et que seuls les citoyens inscrits peuvent y pénétrer. Il rêve d’une métropole s’inspirant du modèle français où le mot "communautaire" prend tout son sens puisque les jardins y sont des lieux ouverts au public lorsqu’il y a un jardinier pour les surveiller.

Pouce vert

Alors que la ville s’urbanise de plus en plus et que les projets résidentiels se multiplient, les jardins communautaires jouissent d’une très bonne protection de la Ville. "L’idée que même les familles qui demeurent en hauteur puissent jouir d’un lopin de terre personnel sur le plancher des vaches est vraiment géniale", renchérit le spécialiste du verdissement urbain qui souligne aussi les bienfaits de ces jardins liés à notre environnement.

"Ça demeure des endroits de terre où la pluie peut pénétrer pour nourrir la nappe phréatique et pas seulement perler sur l’asphalte." La Ville a également interdit l’utilisation de pesticides dans les jardins, ce qui en fait des potagers biologiques. Le compostage est aussi fortement encouragé par les comités en charge.

Fonctionnement

Les jardins communautaires sont accessibles aux débutants comme aux passionnés. Fait intéressant: plusieurs arrondissements engagent un animateur horticole qui se promène de jardin en jardin pour conseiller les jardiniers en herbe. Celui-ci affiche son horaire à l’entrée, et le jour de sa venue, répond aux questions de toutes sortes.

La Ville de Montréal met aussi à la disposition des adeptes de jardinage La feuille de chou, une publication dans laquelle on retrouve trucs et astuces. Une fois que vous êtes admis au sein d’un jardin, on vous prête tout l’équipement requis: terre, point d’eau, coffre à outils, clôtures, sable ou peinture.

Pour s’inscrire, on doit s’informer auprès de son arrondissement – chaque arrondissement montréalais administrant les jardins de manière indépendante. Certains arrondissements bénéficient de plus de lopins de terre que d’autres, comme Mercier-Hochelaga-Maisonneuve avec près de 1000 parcelles.

Toutefois, si l’on veut un jardin dans son quartier, il faut s’attendre à devoir faire preuve de patience et être placé sur une liste. Les jardins sont si populaires que certains citoyens peuvent demeurer en attente pendant quelques années… Mais ne désespérez pas, certains arrondissements, comme Verdun, ont encore des places à offrir cette année. Les arrondissements sont en pleine période d’inscription pour l’ouverture des jardins le 1er mai.

Information /

Portail Jardins communautaires: www.ville.montreal.qc.ca
Choisir l’onglet La Ville et ses services, Éducation et communauté, puis Jardins communautaires.

L’agriculture en ville – centre-ville: www.coeurdessciences.uqam.ca