Que ce soit à l’avant-scène ou en coulisses, le bistro Le Cinquième Élément s’anime grâce aux bons soins de Corine et Denis. "On est frère et soeur, mais ne mets pas le nom de famille, demande la frangine. On aime mieux ça; c’est pour garder le côté sympathique." Pour ces deux Belges, le Québec a pris des allures de terre promise, car si l’Amérique évoque le rêve, Compton le transforme en réalité.
"En 2005, j’étais à Montréal et je rêvais d’ouvrir un restaurant, raconte la copropriétaire. Quelqu’un m’a parlé de ce local, je suis venue voir et j’ai plongé dans le vide sans trop savoir où j’arrivais. J’ai appliqué toutes les règles des bouquins de développement personnel. Je n’avais rien à perdre car je n’avais rien du tout. C’était "advienne que pourra"." Au départ, son projet de bistro urbain en milieu rural ne faisait pas l’unanimité. "On me regardait de haut en bas. On me disait que j’allais faire un an tout au plus… Je voulais juste sortir les gens de leurs habitudes, offrir un restaurant différent, avec un décor et une ambiance l’fun."
Les sceptiques furent confondus car depuis son ouverture, Le Cinquième Élément ne cesse d’élargir sa clientèle – "Il y a deux ans, je pensais avoir atteint mon chiffre d’affaires maximum, et là, je l’ai dépassé de 35% grâce à de nouveaux clients qui nous arrivent de plus loin qu’avant, qui font le détour pour venir jusqu’ici", s’enthousiasme Corine -, et le bistro fait désormais partie des incontournables du village. "Je suis tombée au bon endroit, au bon moment. Compton s’est mis sur la carte en cinq ans. Ça a complètement changé de dynamique. Ici, tout le monde travaille dans le but de faire de bonnes choses. Finalement, la vie est bien faite… La visualisation créatrice, ça marche!"
LES BEAUX PROBLÈMES
Au menu du Cinquième Élément, les poissons viennent de la ferme piscicole des Bobines, les épices sont de Crousset, les légumes arrivent des Vallons maraîchers, le canard est du lac Brome, le fromage de chèvre du Domaine de Courval… "Dans chaque plat, le maximum de choses vient de la région." L’exception, ce sont les bières, toutes belges.
Corine nous informe que ses soupers remportent un succès qui la surprend. "J’en suis venue à faire des cinq services car les gens voulaient prendre leur temps, rester ici plus longtemps. Ça marche tellement que je dois laisser tomber les déjeuners. J’ai désormais des classiques que je ne peux pas enlever car je me ferais étriper, comme le risotto au fromage Alfred avec des gros pétoncles grillés, et le gratin de Compton qui met aussi en vedette les fromages de La Station." Avec ce beau problème, la carte propose de nouveaux choix d’entrées et de plats principaux.
Quant à l’expansion, celle-ci n’est pas envisagée, que ce soit pour le restaurant ou pour les nombreux (et délicieux) à-côtés; Corine confectionne des confitures, ainsi que des gelatos maison faits à partir de petits fruits cueillis dans le coin. Pour elle, pas question d’en arriver à une large distribution. "Je n’ai pas d’envie de grandeur. J’aime mieux garder ça petit et conserver la qualité"… comme à Compton.
Le Cinquième Élément
6815, route Louis-S.-Saint-Laurent, Compton
819 835-0052
www.lecinquiemeelement.ca