Vie

Surf : Surfing P.Q.

Sport chouchou des Australiens et des Hawaïens, le surf trouve de plus en plus d’adeptes au Québec. Une véritable communauté s’est formée au cours des dernières années, si bien que les surfeurs d’ici ne font maintenant plus figure d’exceptions.

Au premier coup d’oeil sur le site de la webtélé Ouisurf.ca, ce n’est pas seulement le talent des surfeurs qui impressionne, mais surtout la résonance purement québécoise de leurs noms. À commencer par le créateur du site, Benjamin Rochette, jeune homme dynamique qui a su réunir le meilleur du surf d’ici pour offrir des capsules vidéo et autres blogues sur la filière québécoise de ce sport.

Si l’on se fie aux milliers d’abonnés à la page Facebook de son site, il ne s’est pas trompé quand il a flairé le besoin d’une plateforme pour réunir les adeptes québécois de surf. Comment explique-t-il cette passion soudaine pour le sport des Beach Boys? "Je pense que le surf, c’est la suite logique après le skate et le snowboard. On vieillit, on fait un peu plus d’argent et on veut voyager."

Ainsi, plusieurs Québécois mettent le cap sur la côte est des États-Unis, à Hampton Beach par exemple, pour pratiquer leur passion. D’autres, comme Benjamin l’a déjà fait, s’exilent pendant quelques mois en Amérique centrale. "J’ai ouvert un hôtel, l’Eldorado au Salvador, et j’ai organisé des compétitions pour les surfeurs québécois. Pour moi, le surf, c’est une autre façon de voyager. Ça permet de découvrir des coins que je n’aurais jamais visités autrement."

Malgré l’appât du soleil, certains Québécois ont carrément choisi de pratiquer leur hobby à la maison, sur nos rivières! L’école Kayak sans frontières (KSF) offre des cours de surf de rivière à Montréal depuis l’été 2004. En une journée, les curieux peuvent s’initier au sport avec un cours théorique, une portion en eau douce dans le canal de Lachine et le véritable test sur la désormais très populaire vague devant Habitat 67. Hugo Lavictoire est propriétaire de KSF: "On apprend aux gens comment prendre le courant en eau vive, comment sortir du courant et comment récupérer leur planche rapidement lorsqu’ils tombent. Sans cette base, je ne recommande à personne de s’aventurer sur le fleuve."

Communauté qui se respecte

Que ce soit en partageant à plusieurs la fameuse vague d’Habitat 67 ou en étant de passage sur un océan étranger, les vrais surfeurs font preuve d’un grand respect les uns envers les autres. "Pour être un bon surfeur, il faut vraiment travailler fort. On parle de plusieurs mois de travail. Alors quand tu vois quelqu’un qui se tient debout sur une planche, c’est sûr que tu le respectes parce que ça veut dire que c’est une personne persévérante et acharnée", explique Benjamin Rochette de Ouisurf.ca. Celui qui a affronté des vagues immenses à l’étranger avoue d’ailleurs être à peine capable de se tenir debout sur une planche en rivière. Une réalité qui s’explique facilement, selon Hugo Lavictoire de KSF: "La différence, c’est que sur la mer, le surfeur est statique et attend que la vague passe, tandis que sur une rivière, c’est la vague qui est statique et le surfeur doit l’attaquer. Ce sont deux techniques bien différentes."

Yes Oui surf

Originaire de l’Abitibi, Pascale Roy Lafontaine habite maintenant la capitale des surfeurs, North Shore à Hawaï. Initiée au surf lors d’un séjour d’un an au Costa Rica, la jeune femme a eu la piqûre du sport. "Quand je suis retournée au Québec après avoir vécu en Amérique latine, j’ai trouvé ça super dur. Je me suis alors inscrite à la maîtrise en communication à l’Université d’Hawaï et je ne suis pas repartie depuis ce temps-là! Ici, j’ai un gymnase à ciel ouvert", explique celle qui organise maintenant des séjours sportifs (surf, golf et yoga) pour faire découvrir sa nouvelle contrée aux Québécois (Healthy Obsession Tours). Elle a eu vent de la vague québécoise de surf lors de son dernier voyage dans sa province natale. "J’ai été surprise de voir l’ampleur que ça a pris. Je pense que les sceptiques peuvent être confondus, il y a vraiment une communauté surf au Québec."

Pour approuver ses dires, de plus en plus de commerces spécialisés voient le jour. Le plus récent sur la liste est Kanabeach, une gamme de vêtements de surf directement importée de Bretagne. Le président de la compagnie, Jean-François Plathier, a choisi d’ouvrir la première succursale en Amérique du Nord sur le boulevard Saint-Laurent, d’abord parce que sa copine est Québécoise, mais aussi parce qu’il a flairé un bon marché. "On voit qu’il y a un intérêt avec le surf de rivière, mais il y a aussi simplement un bon nombre de sportifs qui adoptent le look surfeur. On était déjà distribué dans quelques boutiques, mais maintenant on a une adresse permanente et on organise des soirées privées pour ceux qui veulent découvrir notre collection entre amis." Les adeptes de surf sont aussi nombreux à fréquenter les boutiques de la chaîne Axis à Laval et Piedmont.

Carnet d’adresses /

Webtélé Oui Surf: www.ouisurf.ca

Kayak Sans Frontières (KSF): 7770, boulevard Lasalle, Lasalle, 514 525-7873, www.ksf.ca

Healthy Obsession Tours: www.healthyobsessiontours.com

Kanabeach: 4380, boulevard Saint-Laurent, Montréal, 438 380-3434, www.kanabeach.com

Axis: 850, boulevard Le Corbusier, Laval, 450 681-8787; 695 B, chemin Avila, Piedmont, 450 227-9988, www.axisboutique.com