Vie

Formation néo-classique : Classique au goût du jour

Le cours classique a été abandonné au milieu des années 60 au Québec. Qu’à cela ne tienne, l’esprit de la formation renaît dans une nouvelle formule à Montréal, sous l’antagonisme néo-classique.

Versification, belles-lettres, rhétorique, voilà des mots qui ont un écho pour une certaine portion de la population âgée de plus de 60 ans. Des mots qui ont longtemps fait rêver Guillaume Lavoie, fondateur de Mission Leadership, un organisme qui cherche à réunir les jeunes leaders québécois.

"J’ai beaucoup voyagé et partout, j’ai rencontré des gens qui avaient suivi le cours classique. Chaque fois, j’étais frappé par leur culture générale et leurs connaissances." C’est donc par égoïsme, dit-il à la blague, qu’il a créé le Collège néo-classique, qui reprend les grandes lignes du défunt cours classique. "L’idée, c’est de réunir dix personnes pendant une journée, au maximum deux jours, pour étudier une thématique précise à travers des écoles de pensée de philosophes et des textes choisis."

Pour Guillaume Lavoie, ce genre d’exercice permet d’acquérir des outils de compréhension face à des phénomènes modernes qui ont souvent des racines remontant jusqu’à l’époque d’Aristote. "Parfois, on a tellement le nez collé sur l’arbre qu’on ne voit pas la forêt. Ironiquement, il n’existe pas de débat politique d’actualité qui n’ait pas d’écho dans l’Antiquité. Le Collège néo-classique permet d’acquérir des outils pour mieux analyser ces situations et faire ces liens." Ultimement, il croit que la formation inspirée du cours classique permettra aux individus de se forger une opinion à partir de leur propre capacité d’analyse plutôt que d’être influencés par la dernière opinion entendue.

Maître et élèves

La formation condensée en une journée répond à un critère essentiel pour la clientèle visée par Mission Leadership: le manque de temps. "On veut réunir des jeunes professionnels qui se démarquent dans leur domaine, mais le hic, c’est que ces gens-là sont hyper occupés et ne peuvent pas se permettre des semaines de formation." Pour réussir à concentrer autant de notions dans un si court laps de temps, il fallait dénicher une perle rare en enseignement.

Guillaume Lavoie l’a trouvée en la personne de Maxime Allard, professeur de philosophie et théologie au Collège universitaire dominicain à Ottawa. "Pour que ça fonctionne, ça nous prenait un Socrate des temps modernes, quelqu’un qui croit à la formule et qui veut s’impliquer pour développer le leadership de demain." L’échange entre les participants et le formateur est d’ailleurs crucial pour la réussite d’une session au Collège néo-classique.

Depuis la première édition à l’automne 2010, des gens de tous les horizons ont bénéficié des formations. Parmi eux, on retrouve un conseiller à la Fondation canadienne pour l’innovation, une attachée de presse en politique municipale ou encore une déléguée de la Croix-Rouge au Soudan du Sud. "Le Collège néo-classique est de plus en plus populaire. Si on ne sait pas encore quelle ampleur il prendra dans les prochaines années, une chose est sûre: on va conserver la formule des petits groupes de dix personnes à la fois", assure le fondateur.

À l’agenda

Le Collège néo-classique vient tout juste de dévoiler le contenu des formations qui seront offertes à l’automne. Au programme, les élèves d’un jour pourront se frotter à la pensée platonicienne dans le monde moderne et à l’équivalent chez Aristote. L’atelier "Voix, vote, élections" propose quant à lui d’étudier les liens entre ces trois mots-clés en démocratie, pour en faire ressortir les forces et les faiblesses dans les différents systèmes politiques. Finalement, deux ateliers de rhétorique seront offerts à ceux qui ont envie de démystifier cette science de la prise de parole. Les inscriptions se font sur la page Facebook du Collège néo-classique, sur laquelle on retrouve toutes les mises à jour.

Collège néo-classique: www.missionleadership.ca/collegeneo
www.facebook.com/collegeneo