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Escalade de bloc : Bloc par bloc

L’escalade de bloc connaît une importante ascension au Québec. De plus en plus de grimpeurs délaissent le harnais pour monter en toute liberté. Il paraît que l’essayer, c’est l’adopter!

"Personnellement, ça fait trois ou quatre ans que je n’ai pas utilisé de corde ou de harnais. Le bloc est devenu pour moi plus qu’une méthode d’entraînement. Je m’y consacre à 100%", affirme Louis Chiasson, grimpeur fervent d’escalade de bloc. Pour partager sa passion avec d’autres comme lui, il a même créé un site web, www.stikkit.tk.

Le "bloc", tel que nommé par les initiés, est une technique d’escalade sur paroi à faible hauteur (quelques mètres seulement), sans équipement de sécurité, à l’exception d’un matelas qu’on place au sol pour amortir d’éventuelles chutes.

Les mouvements se font à la verticale mais aussi à l’horizontale. Ils sont plus courts, plus puissants. "L’escalade de voie traditionnelle requiert plus d’endurance, alors que le bloc demande plus de force et de dynamisme", précise Louis. Ce dernier affectionne particulièrement ce qu’il surnomme "l’effet tribu" du bloc, puisqu’il est possible de monter à plusieurs sur une paroi. "En voie, une personne est seule face au casse-tête qu’elle doit résoudre. L’autre personne est en bas et assure sa sécurité. Mais en bloc, on peut se conseiller les uns les autres sur la même paroi", explique-t-il. L’activité s’avère également une alternative intéressante pour qui craint les hauteurs.

L’avant-bloc

Il est recommandé de s’initier d’abord aux techniques de sécurité de base en escalade avant d’essayer le bloc. Le centre d’escalade Horizon Roc exige d’ailleurs une accréditation de ses membres. Un premier essai est de mise pour les non-initiés. Cette séance d’une durée de 90 minutes comprend de l’escalade en hauteur et du bloc. Il s’agit donc d’une bonne façon de juger de son intérêt. Si l’essai nous convainc, on s’inscrit alors au cours d’initiation, qui comprend deux sections. La première partie aborde les règles de sécurité, alors que la deuxième s’intéresse à la "gestuelle", utile autant en voie qu’en bloc.

Savoir tomber

Le cours d’introduction au bloc permet de perfectionner ses mouvements, de savoir comment choisir ses prises et aussi – élément primordial de la discipline – de savoir comment tomber. "Certains croient que le matelas va les protéger en tout temps. C’est faux, il est nécessaire de savoir gérer sa chute pour tomber de la bonne façon sur celui-ci", avertit Maria Izquierdo, propriétaire d’Horizon Roc. Le centre propose aussi des initiations en milieu extérieur. "C’est tout autre chose. Certains participants semblent rechercher les ancrages installés comme à l’intérieur! Il faut savoir repérer les ancrages naturels", raconte Maria.

Paradis des grimpeurs

Val-David dans les Laurentides est certainement le meilleur endroit au Québec où pratiquer l’escalade de bloc en nature. Au bas du mont Condor, le site Les Dames est particulièrement apprécié des amateurs. Des cours d’initiation sont également offerts sur place par l’école Passe Montagne.

En Estrie, direction mont Orford. Après une bonne randonnée vers le Pic du Corbeau se déploie un site de bloc. Le secteur se laisse découvrir par les grimpeurs à la fin de l’été seulement, car jusqu’au 31 juillet, il est interdit d’accès pour protéger la nidification des faucons pèlerins.

À Montréal, l’île Sainte-Hélène offre également un site d’escalade. Le rocher, situé près de la sortie du pont Jacques-Cartier menant à l’île depuis Montréal, est d’une hauteur variant de trois à huit mètres, selon les endroits. De nombreux grimpeurs s’y retrouvent. Il s’agit du seul site extérieur où pratiquer le bloc dans la région métropolitaine.

Adresses /

Stikkit, site d’escalade de bloc: www.stikkit.tk

Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade: www.fqme.qc.ca
www.escaladequebec.com

Horizon Roc: 2350, rue Dickson, Montréal, 514 899-5000, www.horizonroc.com

École Passe Montagne: 2374, rue Bastien, Val-David, 819 323-6987, www.ecole-escalade.com