"Ayurveda signifie la science de la vie, explique Julie Corbeil, thérapeute ayurvédique depuis plus de 25 ans. La médecine ayurvédique étudie l’être vivant et son environnement comme un tout. Tout est interrelié: le passé d’une personne, ses caractéristiques psychologiques et physiologiques, son alimentation et son mode de vie."
En Inde, cette science existe depuis plus de 5000 ans. Tout comme la médecine traditionnelle chinoise, les maîtres qui la pratiquent vont jusqu’à suivre ses principes en chirurgie, en ophtalmologie ou encore en natalité.
Chez nous, les thérapeutes spécialisés procèdent plutôt à des consultations, réalisent des traitements en médecine douce et y vont de recommandations en termes de mode de vie et d’alimentation.
Trois doshas
L’ayurveda s’ancre dans trois principes fondamentaux, les doshas. Ce sont des paramètres sur lesquels on se base pour déterminer les caractéristiques d’un être vivant, de son environnement ou même de ses symptômes. Le vata (espace et air) est synonyme de mouvement, le kapha (eau et terre), de stabilité et le pitta (feu et eau), de transformation.
Ainsi, une personne de type vata s’avère nerveuse et dynamique, une kapha, constante et endurante, et une pitta, leader et explosive.
"L’important, c’est de trouver l’équilibre entre les trois doshas. L’excès de kapha, par exemple, peut mener à la léthargie, et l’excès de pitta, à la colère", décortique Jonathan Léger Raymond, thérapeute ayurvédique et herboriste à Organik. Pour déterminer le dosha d’un patient, le thérapeute procède à un examen complet, autant psychologique que physique. Lorsqu’il établit quels sont ses excès, il peut ensuite prodiguer des conseils et des soins personnalisés.
Alimentation ayurvédique
Les doshas s’appliquent également à l’alimentation. Les aliments à privilégier varient selon le type d’individu. Selon les principes ayurvédiques, une personne en excès de vatta, nerveuse et excitée, a tendance à perdre du poids facilement. Elle a donc besoin d’une alimentation plus consistante et protéinée, donc plus sucrée. À l’inverse, une personne qui présente un déséquilibre de kapha, lente et sédentaire, devra réduire sa consommation de sucré comme le lait ou d’autres aliments plus riches.
L’ayurveda classe les aliments par leurs saveurs et non par leurs propriétés nutritives. On parle donc de nourriture sucrée, salée, amère ou piquante. "Au final, ça finit par rejoindre les principes de la nutrition, mais c’est plus facile à suivre. Au lieu d’avoir à connaître les éléments nutritifs des aliments, on se fie aux saveurs et à celles qui nous sont recommandées selon notre style de vie", énonce Jonathan.
Voici quelques principes universels de l’alimentation ayurvédique: la nourriture doit d’abord procurer du bonheur. Il faut consommer autant que possible des aliments frais et biologiques. On doit respecter la période de jeûne d’environ 14 heures entre le souper et le dé-jeûner. L’alimentation doit s’adapter au cycle des saisons. "Il n’y a jamais d’interdits, seulement des aliments à réduire ou d’autres à introduire", précise le thérapeute.
Soins indiens
L’ayurveda propose une multitude de soins et traitements: massages relaxants, traitements spécifiques à un symptôme, purification de l’organisme… Le shirodhara est l’un des plus populaires. Il s’agit de laisser couler doucement de l’huile chaude sur le front pour ensuite masser le crâne. Selon les thérapeutes, ce traitement s’attaque à divers problèmes comme les maux de tête, l’insomnie, le stress mental, les pertes de mémoire…
Le nasya se destine aux personnes souffrant d’allergies, de problèmes de sinus ou d’oreilles. Le thérapeute masse le haut du corps et le visage et verse une huile aux herbes dans les narines. Pour soulager les tensions musculaires, l’ayurveda suggère le navarakizhi, un massage en profondeur à l’aide de riz, d’herbes et de lait.
Carnet d’adresses /
Organik: 428, rue Gilford, Montréal, 514 845-7745, www.espaceorganik.com
Centre d’ayurveda holistique: 5836, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, 514 369-3561, www.ayurvedamtl.com
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