Vie

Forêt Montmorency : Safari d'observation de l'orignal

Du 16 septembre au 30 octobre, la forêt Montmorency offre aux curieux et aux amants de la nature un safari d’observation de l’orignal. L’occasion idéale de découvrir cet animal emblématique du Québec.

"Pourquoi j’aime le bois?" nous lance Pierre Vaillancourt, aussi connu sous le nom de Pierre Leloup, guide et naturaliste passionné de la forêt Montmorency. "J’aime le bois pour la paix qu’il procure, pour le sentiment qui m’habite lorsque je dors en forêt et que j’ai l’impression de ne faire qu’un avec ses bruits, son immensité."

Ayant fait ses débuts au Parc national de la Jacques-Cartier, M. Vaillancourt est guide en forêt depuis plus de 25 ans. Mûr d’une expérience en observation des orignaux aux côtés du biologiste Claude Dussault, il a aussi étudié le loup en Ontario et a acquis une connaissance considérable du territoire forestier québécois et de sa faune.

La forêt Montmorency compte de quatre à six orignaux aux 10 km2 grâce à sa gestion de la coupe écosystémique (la moyenne de densité d’une forêt non aménagée est de deux). "Le rajeunissement de la forêt est extraordinaire pour cet animal qui se nourrit de tiges et de jeunes pousses, tout en ayant la protection des secteurs qui ne sont pas touchés par la coupe. Cela me permet d’atteindre un taux de succès d’observation de 80% lors des sorties."

Offert tous les vendredis, samedis et dimanches à l’aube (6h à 10h) et au crépuscule (16h à 20h), ce safari écoresponsable permet aux participants de vivre l’appel de l’orignal, d’interpréter son comportement, de repérer les signes de sa présence (traces, excréments, marquages), mais aussi d’observer d’autres espèces dans leur environnement naturel, notamment le castor, le porc-épic, le renard, le lynx du Canada et les oiseaux de proie.

"L’observation de l’orignal est un prétexte pour découvrir la faune et la flore de la sapinière à bouleau blanc de la forêt Montmorency, souligne Pierre Vaillancourt. La plupart des gens ne savent pas que tous les animaux ont une voix propre. On peut "caller" le castor tout autant que l’orignal. Je connais leurs vocalises; je suis donc capable de les appeler afin d’enrichir l’expérience du safari. Sans compter les oiseaux migrateurs comme la bernache et l’oie blanche que l’on observe régulièrement."

Les mercredis et jeudis de chaque semaine, Pierre Vaillancourt réalise un repérage naturel. "Je connais les moeurs de l’animal. Je peux donc déterminer, à l’aide d’une carte des coupes, les endroits clairsemés où l’orignal a le plus de chances de se tenir pour l’accouplement. C’est important pour moi de faire ce repérage préliminaire pour ne pas déranger la faune et opérer une rotation des secteurs d’observation. Une fois les sites déterminés, je pars seul dans le bois, avec ma tente, et j’effectue trois sorties, en plus de demeurer attentif, la nuit, aux bruits ambiants qui me renseignent énormément sur la présence d’orignaux et de leur activité."

Que doit-on apporter en safari? "Des vêtements chauds, des bottes et un appareil photo, c’est tout ce dont vous avez besoin pour être à l’affût du merveilleux monde qui nous entoure, pour vous gorger de sa paix et vous soustraire au quotidien effréné de la ville. Un safari, c’est un peu comme retrouver sa place dans l’ordre des choses, se rappeler que la beauté est là, qu’elle est palpable. Et renouvelable."

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