Dans l’architecture contemporaine, le verre est omniprésent. Pour s’en convaincre, il suffit de penser à la récente rénovation du Ritz-Carlton de Montréal, aux résidences d’architectes qui sont largement commentées dans la presse spécialisée ou tout simplement aux gratte-ciel du centre-ville. Or, contrairement aux vitraux d’antan, le matériau n’est plus employé pour décorer, mais pour obtenir plus de lumière naturelle et une meilleure perméabilité entre l’espace intérieur et l’extérieur.
Il semble pourtant que le verre tende à regagner ses lettres de noblesse comme élément de décoration. L’an dernier, Montréal lui consacrait une année tout entière (Montréal, Ville de verre 2010). Le designer touche-à-tout Jean-Claude Poitras s’est récemment intéressé au verre avec sa collection de vitraux très remarquée qu’il a faite pour Vitre-Art.
Entre artisanat et design d’intérieur
En effet, certains artistes, comme Caroline Hébert, montrent que le verre peut contribuer à la qualité du design des espaces intérieurs. Depuis dix ans, cette autodidacte crée des verrières résidentielles en vitrail, collaborant notamment étroitement avec le designer Victor Vandelac. Ses vitraux peuvent s’insérer dans des cloisons, des meubles existants ou des impostes. "Ce sont comme de petits bijoux de lumière que je prends toujours soin de mettre en harmonie avec l’intérieur. Par exemple, chez une cliente où tout est broderie et dentelle, j’ai imaginé une verrière monochrome dont la finesse de la texture rappelle celle d’un tissu", explique-t-elle.
En ajoutant à son savoir-faire les techniques de la grisaille (peinture vitrifiable) et de la fusion emmurée (pour épaissir le verre), l’artiste sort depuis deux ans du champ du simple vitrail. Ainsi, pour la MRC de La Rivière-du-Nord, elle a créé un logo stylisé en verre qui produit des effets dynamiques étonnants. Ailleurs, dans la résidence d’un particulier, elle a conçu par thermoformage une cloison texturée sur laquelle des traits spiralés blanchâtres semblent flotter dans l’espace. Plus récemment, au dernier Salon international du design d’intérieur de Montréal (SIDIM), Caroline Hébert a présenté une cloison ajourée, composée de blocs de verre suspendus à des câbles.
Verre décoratif pour tous
En dehors de ces oeuvres artisanales, il est maintenant possible d’insérer par laminage un visuel dans des feuilles de verre pour obtenir une cloison translucide décorative, à l’image de ce que font des compagnies comme Chronoglass, à Montréal. Toutefois, ce type de procédé reste coûteux pour le commun des mortels.
Or, un jeune designer, Jousse Cormier, a présenté au dernier SIDIM une porte de douche qui offre à chacun de personnaliser sa salle de bain à moindres frais. "Baptisé Titan, ce concept, développé pour l’entreprise Fleurco, utilise une technique d’impression numérique sur le verre qui est ensuite cuit à haute température pour que l’encre et le verre fusionnent", explique-t-il.
Le visuel imprimé apparaissant sur le produit présenté au SIDIM est celui d’une oeuvre abstraite de Chloé Giroux-Bertrand, inspirée d’une toile de Jean-Paul Riopelle. Tout type de visuel peut être utilisé, y compris une citation pour mettre de bonne humeur le matin! Il en coûte 150$ du pied carré. Du verre décoratif à portée de bourse…
Information /
Vitre-Art: www.vitre-art.com
Créations de Caroline Hébert: www.latraverrec.com
Blogue de Jousse Cormier: www.jousse-cormier.blogspot.com
Collections de Fleurco: www.fleurco.com