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Éviter le surendettement : Affronter ses dettes

Comptes impayés. Hypothèque de plus en plus lourde à porter. Cartes de crédit surchargées. Appels de créanciers. Les revenus ne suffisent plus à tout payer… Que faire pour éviter le surendettement?

De la mauvaise gestion aux aléas de l’économie, les raisons du surendettement sont nombreuses. Mais cela n’arrive pas du jour au lendemain. La spirale de la dette est lente. "Si l’on se trouve dans une situation où nos dépenses sont supérieures à nos revenus et que ça perdure, il y a un problème", lance Emilio Imbriglio, président du conseil de direction de Raymond Chabot Grant Thornton. Le premier réflexe à avoir? Oser aller chercher de l’aide. Et ce, rapidement. "Malheureusement, les gens viennent souvent lorsqu’il est trop tard: on pourrait faire tellement plus s’ils venaient un peu plus tôt."

Mieux rembourser

Syndic de faillite ou association de consommateurs… Quelle que soit l’option choisie, faire un budget reste la première étape à envisager. "Il faut savoir combien on a d’argent qui entre, connaître les dépenses dans lesquelles on s’est engagé, savoir ce qu’on a dépensé et où", explique Anne-Marie Millaire, conseillère budgétaire à l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) de l’Est de Montréal. Précis et détaillé, l’exercice doit aider le consommateur dans ses choix et l’aider à rembourser ses dettes. "Ce sont les dettes ayant le plus haut taux d’intérêt qu’il faut attaquer en premier, puisque ce sont elles qui coûtent le plus cher par dollar emprunté. Cela, tout en continuant de couvrir le minimum à payer des autres."

Quitte, également, à envisager une consolidation de dette, c’est-à-dire à contracter un prêt bancaire personnel à rembourser sur quelques années afin de les payer. "C’est une approche très efficace", précise M. Imbriglio. Plus, même, que le dépôt volontaire. Cette seconde approche – une autosaisie de 30% des revenus bruts d’un individu afin de rembourser ses dettes à un intérêt de 5% – est peu utilisée aujourd’hui. Si les revenus sont insuffisants pour tout rembourser, alors il faudra penser à d’autres solutions. "C’est seulement lorsqu’on voit que la côte est trop haute à remonter qu’on met de l’avant des options comme la faillite ou la proposition de consommateur", indique Emilio Imbriglio.

Proposition de consommateur

Si la dette d’un individu est inférieure à 250 000$, la proposition de consommateur pourra être utilisée. Celle-ci implique un remboursement, par paiement mensuel, de 20 à 30 sous pour chaque dollar emprunté. "Si l’on ne veut pas faire faillite, c’est une bonne option", remarque Mme Millaire. "Oui, ça a un effet sur la cote de crédit, mais ce n’est peut-être pas aussi mauvais que la faillite", ajoute M. Imbriglio. En fait, la faillite, n’est rien de moins que l’ultime recours. "Elle n’est à considérer que lorsque les revenus ne suffisent plus à payer le minimum des dettes, qu’on est insolvable", complète Anne-Marie Millaire. Selon ses revenus, l’individu devra assurer un paiement mensuel sur une période allant de 9 à 21 mois.

Ces outils ne représentent pas la solution miracle: la seule issue, c’est de repenser son mode de vie. "Si l’on s’est retrouvé dans cette situation, c’est peut-être parce qu’on a vécu au-dessus de ses moyens. Il faut changer son mode de consommation", fait valoir la conseillère budgétaire.

Éviter le piège du crédit. Apprendre à épargner. Et respecter ses choix budgétaires. "Chaque individu doit regarder son budget plutôt que de comparer sa situation à d’autres, observe Emilio Imbriglio. Il n’y a pas deux personnes qui ont les mêmes impératifs: une fois ses priorités établies, il faut les assumer. Ça évite du stress et des problèmes. Il faut aussi respecter ses choix de vie: on peut faire une vie magnifique sans se sentir obligé de suivre le train de vie de quelqu’un d’autre!"

Raymond Chabot Grant Thornton: 1 877 888-RCGT, www.rcgt.com

ACEF de l’Est de Montréal: 514 257-6622, www.consommateur.qc.ca/acefest