Idée fructueuse
Si on avait dit à Christine Poirier, il y a quelques années alors qu’elle terminait un doctorat en littérature, qu’elle allait se retrouver à la tête d’une entreprise vendant ses produits aux États-Unis, en Europe et partout au Canada, elle aurait certainement répondu avec scepticisme. Alors qu’elle venait de mettre au monde sa petite Cécile, elle s’est conçu un chandail d’allaitement. "C’est ma sage-femme qui m’a suggéré de le mettre en marché. L’idée a fait son chemin, puis Momzelle est née", explique la créatrice.
Christine Poirier a suivi toutes les étapes de manière plutôt rigoureuse. En se basant sur des statistiques démographiques, elle a fait une étude de marché puis un plan d’affaires. Stratégie de promotion, nombre de modèles, coût des différentes étapes… rien n’a été mis de côté. Elle a bénéficié d’un prêt spécial accordé aux jeunes entrepreneurs de moins de 34 ans et un mentor lui a été attribué par le SAJE, un organisme dédié à l’accompagnement entrepreneurial.
Momzelle en chiffres: 150 points de vente; 20 à 25% de croissance trimestrielle; 4 ans d’existence et 4 employés à temps plein. www.momzelle.com
Renaître de ses cendres
Mélanie Fortin n’arrive toujours pas à croire tout ce qui lui arrive. La dernière année fut un réel tourbillon pour elle, alors que sa jeune entreprise, Créations compulsives, prenait son envol. Avant de se lancer dans la création de bijoux, la mère de trois enfants était copropriétaire d’une boutique. Le magasin a été la proie des flammes. Contrainte de vendre l’entreprise, Mélanie devait dénicher un autre travail. Artiste dans l’âme, elle a créé des bijoux en faisant fondre des CD!
Plutôt du genre spontané, elle n’a pas rédigé de plan d’affaires. "J’ai toutefois beaucoup appris de ma première expérience en tant que propriétaire. Avec cette deuxième entreprise, j’ai voulu éliminer complètement les frais fixes", explique-t-elle. Elle a donc aménagé son atelier chez elle. En éliminant le local, elle coupe le loyer, les coûts supplémentaires d’électricité, d’Internet, etc. Elle "compulse" activement sur les réseaux sociaux grâce auxquels elle fait la promotion de ses produits. Sa matière première étant recyclée, elle minimise les coûts de production. "Avec la boutique, je ne faisais pas de profits! J’arrivais simplement à ne pas perdre d’argent", affirme Mélanie qui a su remédier à ce problème.
Créations compulsives en chiffres: 30 points de vente; 30 artistes portant les créations; 54 979 visites sur son site en 1 an. www.creationscompulsives.com
À deux, c’est mieux
Un jour, alors qu’elle était en congé de maternité, Julie Cherrier a offert son aide à sa soeur Mélanie, fondatrice de la compagnie de cartes de souhaits Trois Crayons & Compagnie. Le petit coup de main s’est rapidement transformé en association fructueuse. Mélanie, directrice artistique, Julie, directrice du développement. Le duo parfait. "Au départ, on travaillait à la maison. Mais on s’est rendu compte que d’interrompre une conversation téléphonique avec un client parce que bébé pleure, ça ne fonctionnait pas", mentionne Julie. Les soeurs ont donc déniché un local. "Pour ma part, j’ai constaté une différence au niveau de la perception de nos clients qui nous ont accordé plus de crédibilité. Quand on provoque les choses, qu’on se donne les moyens, ça rapporte", mentionne la femme d’affaires.
Trois Crayons a vécu une dure période alors qu’elle a perdu un gros client. "J’ai appris alors à ne pas mettre tous mes oeufs dans le même panier", mentionne Julie. Les deux propriétaires ont pris les grands moyens pour se sortir de cette crise, coupant leurs salaires respectifs le temps de se remettre à flot. Aujourd’hui, les affaires vont si bien que les deux soeurs viennent de créer une nouvelle entreprise de design d’intérieur, Blanc Marine Living.
Trois Crayons en chiffres: 1 million de cartes imprimées; 100 points de vente au Canada; 8 ans d’existence. www.troiscrayons.com