Après avoir découvert la technique de la table Penchenat à Paris, la danseuse professionnelle Thérèse Cadrin Petit développait sa méthode de gymnastique sur table à Montréal dans les années 80. "À mon retour à l’École nationale de théâtre où j’enseignais, j’ai fait faire les tables par les menuisiers aux décors", se souvient-elle en montrant une table d’origine. En 1985, celle que l’on considère aujourd’hui comme une sommité en entraînement postural fondait son école pour ouvrir la méthode au grand public.
Corps global
Pratiquée à l’aide d’accrochages (façons de se tenir sur la table horizontale ou inclinée), la gym sur table compte une quinzaine de positions à partir desquelles une multitude d’exercices (jusqu’à 800) peuvent être réalisés. Pour les développer, Mme Cadrin Petit a étudié la physiologie, l’anatomie et l’ostéopathie pour élaborer (avec Mindy Levin) une méthode progressive qui puisse venir en aide aux personnes blessées.
Pour tout un chacun, la gym sur table améliore la posture, la souplesse et l’endurance, tonifie le corps… "Apprendre à bouger sur la table, c’est comme apprendre un langage. On commence par des mots simples, des phrases courtes, ensuite on élabore les idées, et puis on maîtrise la langue et exprime tout ce que l’on veut", image-t-elle.
Aujourd’hui enseignée dans 13 centres au Québec, et 2 au Canada, la gym sur table prend la forme de cours de 1h15, sans musique, où le professeur intervient beaucoup pour corriger les mauvais plis. "Les gens apprécient cette rigueur puisqu’ils se découvrent des qualités insoupçonnées dans la maîtrise de leur corps", souligne celle qui a publié trois ouvrages sur les étirements essentiels aux Éditions de l’Homme.
"On encourage beaucoup les gens à faire du sport, mais le sport n’entraîne pas. Il développe certaines habiletés, mais n’harmonise pas le corps, ne l’entraîne pas dans sa globalité", soulève Mme Cadrin Petit. En ce sens, la gym sur table, qui travaille les agonistes et antagonistes, sollicite tous les groupes musculaires, avec pour résultat un corps allongé, dégagé et détendu.
Comédiens, musiciens, informaticiens
En plus d’agir sur la posture et le renforcement, la gym sur table convient également aux travailleurs à mouvements répétitifs. "Des informaticiens, des musiciens, des gens qui travaillent en usinage viennent me voir pour rééquilibrer les tensions et ne pas rester sur le stress du geste répété." Des sportifs ont eux aussi adhéré depuis longtemps à cette méthode atypique. Et depuis plus d’un quart de siècle, les élèves de l’École nationale de théâtre profitent de tous ses bienfaits, plusieurs décidant même de poursuivre leur entraînement par la suite.
"Pour l’acteur, en plus de développer de l’endurance dans la position normale debout, la méthode donne une conscience corporelle très aiguisée. Il y a aussi les aspects respiratoires qui servent au développement de la voix. Le corps est ainsi développé au mieux dans ses muscles, son squelette, pour ensuite être capable de se transformer en fonction des personnages à endosser", détaille la fondatrice. Elle cite en exemple le comédien Éric Cabana, qui aujourd’hui enseigne la méthode. "Quand il a commencé, tout jeune, il était comme un grand chien fou. Il était grand de partout, mais sans groupe musculaire vraiment défini. Il a été le premier enseignant que j’ai formé à la gymnastique sur table."
Adresse /
Gym sur table Thérèse Cadrin Petit: 5130, boulevard Saint-Laurent, bureau 200, Montréal, 514 274-3110, www.gymnastiquesurtable.com