Vie

Tourisme autochtone : Exotisme à notre portée

Nul besoin de partir à l’étranger pour vivre un dépaysement. De plus en plus de Québécois se tournent plutôt vers le tourisme autochtone pour vivre une expérience touristique hors du commun, à proximité.

Originaire de la région de Wendake, Dave Laveau est à la tête de l’organisme Tourisme autochtone depuis bientôt un an. Dès son arrivée, il commande une étude pour prendre le pouls du marché des 55 communautés qu’il représente sur le plan touristique. Le résultat le surprend.

"En 2010, un visiteur sur deux était québécois. Ce n’était pas le cas il y a 10 ans. L’attrait a toujours été fort auprès de la clientèle européenne. Mais on sent un nouvel intérêt des gens d’ici." Il s’explique cette évolution de la clientèle par une amélioration de l’image des communautés autochtones dans l’opinion publique: "La crise d’Oka est bien loin derrière nous! Maintenant, l’heure est au rapprochement."

Trois communautés sont présentement bien implantées dans l’industrie touristique, soit celles de Wendake (près de Québec), Mashteuiatsh (près de Roberval) et Essipit (près des Escoumins), mais plusieurs autres produits d’appel sont en voie de développement. "On surveille de près les retombées du Plan Nord pour le secteur touristique", explique Dave Laveau.

En attendant, les 154 entreprises autochtones répertoriées s’affairent à développer leur offre d’expérience culturelle authentique. "Je dis souvent que même s’il n’y avait pas de tourisme, les communautés autochtones fonctionneraient de la même façon, on continuerait de faire des pow-wow. L’ajout d’une valeur commerciale est un plus pour la conservation de notre culture et de nos coutumes." Le site Internet de Tourisme autochtone répertorie plusieurs forfaits vacances originaux, dont des séjours sous le tipi à Manouane et un weekend au Nunavik.

Hébergement chic authentique

Il y a bientôt quatre ans que l’Hôtel-Musée Premières Nations de Wendake a été inauguré. L’attrait qu’il a suscité lors des fêtes du 400e de Québec ne se dément pas. L’augmentation de la clientèle a été la plus marquée cette année, en grande partie grâce à la popularité des spectacles présentés dans le magnifique amphithéâtre voisin.

Le directeur général de l’hôtel, Michel Couture, attribue le mérite aux nombreuses valeurs ajoutées de son établissement, que ce soit l’architecture inspirée des maisons longues de la tradition iroquoise ou les nombreuses pièces d’artisanat autochtone qui ornent les chambres. Mais son arme secrète, c’est le chef cuisinier Martin Gagné. "Il est unique en son genre! Il a une connaissance sans pareille des herbes de la forêt boréale, qu’il utilise pour agrémenter sa cuisine. Martin a son propre réseau de cueilleurs. Ses menus découvertes sont très populaires."

Plusieurs activités se greffent aux installations permanentes de l’hôtel, dont les cabanes d’automne, des structures temporaires qui servaient en temps de chasse. Tous les samedis, se tiennent des 5 à 7 avec bière traditionnelle à base de maïs. Cet hiver, un spa nordique sera inauguré, tout comme un espace pour le jeu du serpent de neige, dont le but est de lancer un bâton le plus loin possible dans un long dalot glacé.

Tourisme autochtone: 50, boulevard Maurice-Bastien, local 220, Wendake, 1 877 698-7827, www.staq.net
Hôtel-Musée Premières Nations: 5, place de la Rencontre, Wendake, 1 866 551-9222, www.hotelpremieresnations.com