Vie

Train du Massif : Un tour en train pour palais fins

Cet hiver, pourquoi ne pas monter à bord du Train du Massif de Charlevoix pour contempler les paysages magnifiques du Saint-Laurent et de Charlevoix tout en dégustant de bons petits plats de notre terroir? Récit d’un voyage ferroviaire peu  ordinaire.

Le nouveau Train du Massif de Charlevoix a terminé sa première saison cet automne et il reviendra cet hiver à partir du 3 février. Faisant la liaison, littéralement au ras du fleuve, entre la chute Montmorency et La Malbaie, le train a déjà accueilli près de 8500 voyageurs qui ont pu profiter des magnifiques paysages de Charlevoix et du Saint-Laurent. Ce voyage est aussi une belle occasion de faire une incursion très réussie dans les saveurs du terroir charlevoisien. Le Train propose en effet une expérience gastronomique hors du commun, dirigée de main de maître par Jean-Michel Breton, chef exécutif du Fairmont-Manoir Richelieu, qui propose à bord deux repas, de trois et quatre services.

Wagon-restaurant

Le défi était pourtant de taille avec les cuisines étroites des voitures du train! Mais rien de suffisant pour arrêter le grand manitou de la restauration. Cet automne, le chef mettait de l’avant, en plats principaux pour le souper, du veau de Charlevoix rôti aux herbes avec manicottis de feta aux olives et jus corsé aux poivres, une caille désossée et braisée aux amandes et abricots avec copeaux de parmesan, un parmentier de bison et poireaux ou un flétan noirci aux épices et croustillant de prosciutto sur risotto aux asperges et pesto de bok choy aux noix de cajou. Sans compter des entrées gourmandes au saumon fumé ou au canard et des desserts divins…

Jean-Michel Breton aime explorer les saveurs et tenter des métissages osés, même s’il propose d’abord et avant tout, durant cette croisière ferroviaire, une "expérience épicurienne" à travers des plats qui "mettent en valeur le terroir régional et ses trésors cachés". Si le Veau de Charlevoix, le canard de la Ferme basque ou la mistelle des Vergers Pedneault n’ont guère besoin de présentation, les pleurotes de Champignons Charlevoix ou les framboises de Saint-Hilarion n’ont pas acquis la même notoriété, mais le Train donne l’occasion de les découvrir.

Défi cuisine!

Pour comprendre comment le Train peut offrir une carte gastronomique à une cohorte de plus de 500 passagers quasiment en même temps, niveau qui sera atteint cet hiver, il faut passer dans l’arrière-cuisine. Chaque voiture est équipée d’une cuisine, certes exiguë mais fonctionnelle, pouvant servir 70 dîners et autant de soupers. Tous les plats principaux sont préparés la veille dans les cuisines du Manoir Richelieu et les assiettes sont montées avant d’arriver à bord. C’est toute une logistique à prévoir en même temps qu’il faut veiller à ce que les plats préparés d’avance puissent "bien voyager", souligne M. Breton. "Dans chaque voiture, nous avons des fours rationnels pour réchauffer les plats ou ajuster la cuisson, par exemple d’un veau précuit", ajoute-t-il. Cette finition en huit minutes permet de mettre différents plats sur les étages d’un four intelligent, instrument avec lequel "tout est possible", assure le chef. En 15 minutes, à raison de 24 assiettes par four, on peut servir autant de passagers. L’opération est menée rondement, comme nous l’avons constaté, sans nuire à la qualité des plats qui sont, dit le chef avec humilité, un "simple reflet de ce que nous faisons au Manoir".

Le train "paysager"

On ne fait pas que manger à bord, loin de là! Et même lorsqu’on déguste de bons petits plats, c’est les yeux tournés vers le paysage mouvant qu’on le fait… La croisière de 140 kilomètres est d’abord une invitation à découvrir l’urbaine Côte-de-Beaupré autrement qu’en auto, puis la verdoyante région de Cap-Tourmente où l’on longe de près le grand fleuve pour ne plus le quitter jusqu’à La Malbaie. Cette côte inaccessible autrement que par la voie ferrée (ou par bateau) se découpe en méandres de rails, adossés à de superbes falaises ou au creux de jolies baies et quasiment les deux pieds dans l’eau, surtout à marée haute. Quand celle-ci redescend, des anses, des plages et des rochers luisants se découvrent. En un jour d’aller et retour, le paysage de ce fleuve-mer aura changé presque du tout au tout.

Vers 2012

La croisière ferroviaire s’intègre dans la gamme des projets du groupe Le Massif. Cet hiver, le train fera escale à Petite-Rivière-Saint-François, au pied de la station de ski, pour y laisser skieurs et planchistes, avant de les reprendre le soir, tandis que d’autres poursuivront vers La Malbaie. En prime à la station: l’ouverture d’une piste de luge de 7,5 kilomètres…

À partir du 19 mai, le train fera plutôt escale à Baie-Saint-Paul, près du nouvel hôtel La Ferme. De là, les voyageurs pourront profiter des attraits de la ville ou se rendre à La Montagne avec une nouvelle navette ferroviaire, puis reprendre le train pour La Malbaie. Certains y passeront la nuit, tandis que d’autres prendront le chemin du retour, agrémenté du fameux souper à bord.

Info /

Le Train du Massif de Charlevoix

Formule Évasion d’un jour: Québec – La Malbaie (aller et retour en 10 heures la même journée et repas à bord du train)

Formule Séjour: Québec – La Malbaie (aller et retour en deux jours avec une nuit à La Malbaie et repas à bord du train)

Formule Ski: Québec – Grande-Pointe (aller et retour la même journée avec forfait de ski et repas à bord du train)

Renseignements: 1 877 536-277, www.lemassif.com