Vie

CrossFit : Intensité, fonctionnalité, amitié

Créé pour entraîner militaires, policiers et pompiers, le CrossFit a aujourd’hui conquis la planète fitness avec sa combinaison de mouvements fonctionnels variés et intenses. Tour du proprio de la nouvelle «box» en ville.

À notre arrivée, ils nous attendent devant une station comprenant barres à tractions, anneaux athlétiques, cordes… Solides comme des rocs, ils sont prêts à partager avec nous leur fièvre pour le CrossFit. L’entraîneur en chef du Reebok CrossFit YUL, Jason Martin, démarre la séance avec un réchauffement (balancement de jambes, fentes, sauts). Suit le «warm up», où nous enchaînons autant de fois que possible un circuit de trois exercices en cinq minutes. L’intensité monte d’un cran. Le propriétaire, Mike Deboever, supervise l’entraînement, corrige les positions. Puis, le coach présente le «WOD» (workout of the day) qui consiste à réaliser le plus de répétitions possible d’un circuit en 15 minutes (pompes, squats, redressements assis, lancer d’un ballon lourd). Le rythme est soutenu et tous essayent de donner leur maximum. L’athlète d’élite mondiale Camille Leblanc-Bazinet encourage et fouette les troupes…

En moins de 30 minutes, nous sommes quittes pour un entraînement intense et stimulant. «On est tous conditionnés pour aimer l’intensité, pense Mike Deboever, aussi kinésiologue et nutritionniste. Peu importe ce qu’on fait dans la vie, l’intensité entraîne plus d’effets, de résultats, de sensations. Le CrossFit apporte tout ça. C’est vraiment prenant.»

Entraîner des résultats

Conçu dans les années 70 par l’ancien gymnaste américain Greg Glassman, le CrossFit combine des mouvements fonctionnels (de tous les jours) issus de l’haltérophilie, de la gymnastique et de l’athlétisme. Depuis 2001, des centres poussent comme des champignons en Occident: on en compte 400 au Canada, dont environ 70 au Québec.

Sur le mur de la «box» nouvellement ouverte à Dollard-des-Ormeaux sont énumérées les 10 qualités athlétiques que le CrossFit développe: l’endurance cardiovasculaire, l’endurance musculaire, la force, la flexibilité, la puissance, la vitesse, la coordination, l’agilité, l’équilibre et la précision. «Ici, ce n’est pas celui qui termine en premier qui gagne. On se bat d’abord contre soi-même. L’intensité est relative à chacun», atteste M. Deboever.

À l’image des adeptes qui fourmillent dans le YUL ce jour-là, le CrossFit convient à des personnes de toute condition et de tout âge. Mais il captive aussi des athlètes qui font du CrossFit leur discipline. C’est le cas de Camille Leblanc-Bazinet, 23 ans, 5 pieds 2, 125 livres. «J’ai couru des marathons, joué au rugby, au volleyball, fait des jumps en ski… Un jour, un gars m’a dit que je n’étais pas vraiment en forme et que je devrais essayer le CrossFit. Ça a été une révélation.» Depuis, elle s’est classée huitième en 2010 et neuvième en 2011 aux CrossFit Games, événement qui couronne chaque année «l’athlète le plus complet du monde». Cet été, elle vise un podium. «Même ma mère qui a 51 ans fait du CrossFit et devient meilleure et plus forte chaque jour. Quant à moi, chaque année, j’augmente la charge que je soulève de 20 à 40 livres. Je me demande quand ça va arrêter!» s’étonne celle qui poursuit parallèlement des études universitaires en génie chimique.

CrossFitteuses, CrossFitteurs

Fait étonnant, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à pratiquer le CrossFit. «Ma clientèle est féminine à 60%, confirme Mike Deboever. Elles reviennent parce qu’elles ont du plaisir et qu’elles obtiennent des résultats en peu de temps.»

L’effet de camaraderie est aussi un des aspects qui suscite le plus d’intérêt. «Le fait de s’entraîner tous ensemble en déployant le même effort fait en sorte que spontanément, tout le monde se soutient», affirme Deboever. Camille Bazinet-Leblanc renchérit: «C’est assez exceptionnel l’amitié inconditionnelle que les gens se portent dès le début. Dans le gym, quand on se croise dans la rue… Et même en compétition: lorsqu’un candidat termine son épreuve, il part encourager l’autre à côté. Je ne me souviens pas d’avoir vu ça dans un autre sport. La communauté de CrossFitters est vraiment solidaire et enthousiaste.»

Pour Raymond Veillette, spécialiste en préparation physique, l’effet de mode que suscite le CrossFit réside principalement dans trois aspects que plusieurs recherchent: un entraînement court, intense et en équipe. «C’est important de renouveler l’attrait que portent les gens au conditionnement physique. Le CrossFit répond à ça. Il fait bouger le monde et c’est tant mieux», relève celui qui entraîne le Rouge et Or de l’Université Laval mais aussi quelques athlètes, dont David Desharnais et Patrice Bergeron. «Ça peut convenir aux personnes qui souhaitent améliorer leur condition physique de base, mais pour une préparation physique de haut niveau, il faut travailler avec des méthodes plus qualitatives», tient-il toutefois à préciser.

Adresses CrossFit à Montréal /

Reebok CrossFit YUL: 78, boulevard Brunswick, Dollard-des-Ormeaux, 438 884-8202, crossfitreebokyul.com

Abattoir CrossFit Plateau: 5555, Casgrain, local 100, Montréal, 514 813-4351, crossfitplateau.ca

CrossFit Montréal: 4850 Saint-Ambroise, local 100, Montréal, 514 678-6867, crossfitmontreal.ca

L’Usine CrossFit: 130, rue Ann, Montréal, 514 394-0707, lusine.ca

Événements /

Finales régionales Est du Canada: du 11 au 13 mai à l’International Centre de Mississauga en Ontario

Reebok CrossFit Games 2012: du 13 au 15 juillet à Carson en Californie, games.crossfit.com