«Je ne pense pas que l’art peut s’enseigner au même titre que le français», croit Karine Bérubé, artiste et enseignante fondatrice de l’école d’art et de métiers d’art Kamaïeu. Celle qui ne s’est jamais sentie à l’aise dans le «caractère gouvernemental» de l’enseignement des arts a toujours rêvé de fonder sa propre école. Sa vision «maître-artisan», qui prône une approche plus humaine, se traduit par des formations en petits groupes, qui s’adaptent aux besoins de la clientèle, où chaque individu est bien encadré afin de pouvoir développer de façon optimale ses talents personnels.
Sept professeurs, dont deux spécialisés en art-thérapie, donnent des cours grand public pour enfants (éveil pictural), pour ados (art urbain, dessin) et pour adultes (peinture, dessin, création picturale, céramique et photographie). Les cours ont pour but d’éveiller l’artiste qui est en chacun de nous, et parfois même de le… réveiller. «Les enfants sont spontanés, ils n’ont aucune barrière, ils ne se posent pas de questions! Ils se développent tous de la même façon sur le plan graphique. Les “artistes” ont continué; ceux qui ne sont pas “artistes” ont arrêté. Chez Kamaïeu, nous amenons les adultes à reprendre leur développement créatif là où ils l’ont laissé.»
L’art a toujours été la ligne directrice de Karine. Issue d’une famille d’ébénistes, cette fanatique des métiers d’art savait déjà à six ans qu’elle serait un jour prof de dessin. «À l’université, je me faisais demander: “Es-tu une artisane ou une artiste?” Je suis juste une créatrice. Je suis une personne qui aime autant faire des vitraux que de la peinture et du dessin.» Avec sa galerie et son café-boutique, elle met donc sur le même pied les arts visuels et les métiers d’art. Ici, on démocratise, on vulgarise et on laisse place à la relève: œuvres d’artistes émergents côtoient meubles et bijoux, tous créés par des artisans d’ici.
Karine entrevoit un bel avenir pour Kamaïeu. Son rêve: que l’école ait une place professionnelle dans le réseau culturel et qu’elle soit reconnue en matière d’enseignement. Elle aimerait inclure également un volet de résidence internationale pour sa galerie d’art et animer des ateliers de discussion, par exemple sur l’importance du lâcher-prise dans le processus créatif… afin d’aider à retrouver «l’émotion à travers la création». Et de démontrer que l’art est accessible à tous.
Kamaïeu
11, boul. René-Lévesque Ouest
Québec
418 837-9688
kamaieu.com
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J’aurais voulu être un artiste
L’École-atelier de la Maison des métiers d’art de Québec, où le programme Techniques de métiers d’art du Cégep Limoilou est reconnu depuis de nombreuses années, offre également des ateliers grand public. Céramique, sculpture et textile en sont les axes principaux. À cela s’ajoutent le dessin d’observation, la création de fanzines et autoéditions et la vannerie. Afin de bien s’informer sur les cours, on se pointe à la journée portes ouvertes le 11 septembre, entre 18h et 21h (mmaq.com). Si c’est plutôt le théâtre, le chant et la danse qui nous passionnent, La Maison Jaune est l’endroit tout indiqué. Lieu d’apprentissage multidisciplinaire, elle permet également de s’initier et de se perfectionner en arts visuels. Il suffit de s’y rendre du 16 au 23 septembre pour collecter toutes les infos (lamaisonjaune.com).