Johanne Bélisle est directrice du Centre des femmes de Montréal depuis 25 ans. Elle a donc vu la société québécoise évoluer, mais en a-t-il été de même du côté des femmes? «Malgré des progrès dans certaines sphères, nous constatons, et ce, sur une base quotidienne, que la pauvreté, l’exclusion, la violence, les difficultés d’accès au marché du travail et la discrimination sont toujours présentes dans la vie de milliers de Montréalaises et de leurs familles», explique-t-elle. À ces facteurs se sont aussi greffées d’autres problématiques, comme celle vécue par les femmes au mitan de leur vie en lien avec le marché du travail, ou encore leur intégration dans les secteurs professionnels traditionnellement masculins.
La vocation du Centre est d’aider les femmes à s’aider elles-mêmes. Il existe, bien sûr, des services de première ligne qui permettent à celles qui en ont besoin, souvent en charge de familles, de bénéficier d’aide alimentaire et vestimentaire, en plus d’un soutien psychologique. Néanmoins, le gros des activités se cristallise autour d’ateliers mis sur pied pour réunir, socialiser et intégrer les femmes qui veulent se prendre en main. À cette fin, chaque semaine, des cafés-rencontres traitant tout autant de planification budgétaire que du système de santé québécois, de même que des ateliers de cuisine collective, de conversation anglaise, de production écrite française et d’introduction à l’informatique, sont organisés. Les jeunes mamans ne sont pas en reste, avec des services adaptés à leurs besoins.
Il faut aussi saluer le volet employabilité de l’organisme, qui s’articule autour de quatre groupes principaux: les Québécoises de souche ou présentes depuis plus de cinq ans sur le territoire qui veulent se faire accompagner dans leur recherche d’emploi; les femmes de plus de 50 ans qui désirent se reconvertir professionnellement; les immigrantes issues de plus de 80 pays qui cherchent à apprivoiser leur nouvelle réalité et à s’intégrer à notre société québécoise; et enfin, les femmes qui souhaitent évoluer dans une profession traditionnellement plus masculine, comme les travaux publics, la métallurgie ou l’électromécanique. Cette dernière spécialité est d’ailleurs unique sur l’île de Montréal.
Centre des femmes de Montréal
3585, rue Saint-Urbain, Montréal
514 842-1066