Mes bobettes
Mesbobettes.ca convertit depuis 2010 le Québec, un entrejambe masculin à la fois, aux plaisirs du magasinage en ligne. Voilà maintenant que la boutique part à la conquête du centre-ville de Sherbrooke, où elle a désormais pignon sur rue.
Rare certitude en ce monde de changements continuels: l’homme moderne doit enfiler chaque matin des sous-vêtements, un exercice auquel il ne peut se soustraire sans renoncer à un certain confort, voire sans s’érafler sérieusement les bijoux de famille. Conséquence: l’homme moderne doit rendre visite plus ou moins régulièrement (selon sa tolérance à l’usure) à son marchand de fringues favori afin de rafraîchir son tiroir à boxers, une tâche parmi les plus affligeantes. C’était du moins le cas avant que la boutique en ligne Mesbobettes.ca ne vienne à sa rescousse en 2010 et lui épargne ce supplice. L’homme moderne pouvait désormais choisir de nouveaux caleçons, sans mettre le nez dehors, derrière son ordinateur, dans le confort de ses vieux usés si ça lui chantait.
À l’heure où l’entreprise sherbrookoise Mes Bobettes ouvre les portes d’une véritable boutique — avec mannequins, caisse enregistreuse et sympathiques vendeuses — sur Wellington Nord, nous demandons au copropriétaire Philippe Vachon s’il ne contredit pas d’une certaine manière son concept d’origine: «Il fallait trouver un nouveau local où stocker notre inventaire et on jugeait que c’était l’occasion idéale de s’inscrire dans la belle vibe qui souffle depuis quelques années sur le centre-ville. Avec l’arrivée de notre magasin, il sera maintenant possible de s’habiller de la tête aux pieds sur Wellington Nord. Il y avait aussi beaucoup de clients qui souhaitaient passer récupérer en personne leur commande en ligne, ce qui sera désormais possible.»
La boutique joliment épurée fait le vœu de guider le mâle parmi sa vingtaine de lignes de boxers longs, boxers courts, jocks, strings, thongs et autres bobettes en offrant en personne le même service à la clientèle irréprochable, limite zélé, qui prévaut sur le site web où un spécialiste du soutien masculin attend 7 jours sur 7 sous l’onglet clavardage que vous le bombardiez de questions (un soutien en ligne pour parler soutien, la pognez-vous?). Mais au fait, qu’est-ce qu’un bon sous-vêtement? «C’est 90% coton, 10% élasthane. On a aussi des bons produits faits à 100% de coton. L’important, c’est d’être bien dedans.» À sa fourchette de prix oscillant entre 15 et 25$, Mes Bobettes prévoit bientôt ajouter un produit maison, 100% québécois, baptisé Hoss, dans lequel on pourra se glisser les fesses pour quelque 12$.
Longtemps l’apanage exclusif du sous-vêtement féminin, la coquetterie se serait aujourd’hui frayé un chemin jusque dans les pantalons de monsieur. À l’instar de madame qui peut depuis toujours duper la galerie à l’aide de coussinets judicieusement placés, l’homme moderne peut désormais rouler les mécaniques en enfilant un boxer rembourré derrière et/ou devant. «Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il y a plein d’innovations dans le monde du sous-vêtement pour hommes, rigole Vachon. On vend aussi beaucoup de sous-vêtements en forme de jack-strap de hockey. On a hâte de voir si ces produits-là vont partir aussi bien en magasin ou si les clients vont être gênés.»