Environnement : Montréal, ville verte?
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Environnement : Montréal, ville verte?

Selon Coralie Deny, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE), Montréal se trouve maintenant à un point charnière de son développement. À l’aube des prochaines élections municipales, elle soulève les grands enjeux que devra relever le prochain maire en matière d’aménagement.

La cohérence plutôt que les picots verts

Le Plan de développement de Montréal (PDM) est sur la table à dessin. Montréal vit actuellement des difficultés susceptibles de prendre de l’ampleur: déficit en services de transport collectif, congestion routière importante, présence de nombreux îlots de chaleur, déficit en espaces verts en regard de la population et des nombreuses fractures urbaines amenées par les autoroutes, zones de stationnement en surface, terrains vacants, etc. Pour Coralie Deny, il importe d’agir.

«Le grand défi de Montréal sera d’avoir une cohérence d’un arrondissement à l’autre et à travers toutes ses politiques et ses actions», explique-t-elle. Ruelles vertes, parcs, jardins communautaires, vélo: autant de projets et d’initiatives qui montrent l’engagement et la volonté des acteurs du milieu qui peinent à dessiner une stratégie cohérente pour l’ensemble de la ville. «Il faudrait que les gens se sentent dans un système qui est revalorisé, et non pas dans des espaces très petits qui ont été aménagés alors que le reste ne l’est pas.» 

L’importance du prochain maire

Le prochain maire de Montréal devra se retrousser les manches. Dans les deux prochaines années, chacune des 82 municipalités de la Communauté Métropolitaine de Montréal (CMM), dont Montréal, sera dans l’obligation d’élaborer un schéma d’aménagement et de développement (SAD). Il s’agira d’un document qui formulera une vision régionale du développement durable et qui devra être validé par Québec, qui s’assurera de sa conformité avec le premier Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) adopté en 2012.

Ensuite, chacune des villes tablera sur un plan d’urbanisme. Dans le cas de Montréal, chacun des arrondissements aura un chapitre. Ce sera du gros boulot.

«L’aménagement du territoire, c’est un enjeu très important pour les élections, parce que les prochains élus auront le devoir de travailler sur les documents légaux, les accepter et les mettre en place», explique Coralie Deny.

Le spectre des années 1960

Des suggestions et des recommandations en aménagement pour le futur maire, Coralie Deny et son organisme en ont à la pelle.

Parmi les enjeux et objectifs prioritaires, le transport occupe, selon elle, le premier rang. «On ne peut plus construire Montréal sur le modèle des années 1960», lance-t-elle. Le Plan de transport de Montréal s’est engagé à réduire de 20% d’ici 2020 la circulation automobile à destination du centre-ville. «Quand vous avez une politique de diminution des gaz à effets de serre aussi importance que Montréal, il n’y a pas de mystère, c’est entre autres et surtout sur les transports qu’il faut agir.»

Selon la directrice du CRE, l’aménagement du territoire décidé par le nouveau maire aura donc énormément d’impact sur les Montréalais: «C’est crucial pour Montréal qu’en aménagement on se dote d’outils visionnaires et qui mènent clairement vers la voie qu’on veut suivre.» À suivre.