Aphrodisiaque!
Aphrodisiaque. L’évocation de ce seul mot fait sourire, pétiller les yeux et stimule notre imagination. Alors, voici quelques grands principes et petites recettes pour en profiter pleinement.
Un peu d’histoire, tout d’abord. Le terme «aphrodisiaque», inspiré de la déesse de l’amour Aphrodite, semblerait n’avoir vu le jour qu’au 18e siècle. Ce qui ne veut absolument pas dire que l’excitation de la libido et de ses manifestations, disons, les plus concrètes, datent de cette époque, tant s’en faut. On a trouvé en Irak, dans des tombes datant de quelque 60 000 ans, des plantes aux vertus libidineuses éprouvées. Plus tard, vers 1550 avant J.-C., un papyrus égyptien recelait une prescription de ce qui avait tout l’air d’un remède aphrodisiaque. Si l’appétit occidental pour les plantes excitantes s’est calmé un temps (du moins officiellement) avec l’arrivée du christianisme, celui des sociétés d’Amérique latine (les Aztèques, Mayas et Incas utilisaient à foison des hallucinogènes et des aphrodisiaques naturels), maures et orientales n’a jamais diminué. Aujourd’hui, après des centaines d’élixirs, traitements et procédés plus ou moins réussis pour réveiller les ardeurs masculines et féminines, l’arrivée du Viagra et d’autres médicaments sur le marché, que peut-on considérer comme réellement aphrodisiaque?
Ces plantes et épices qui font du bien
Établir la liste des éléments de la nature qui sont considérés comme aphrodisiaques relève de l’impossible, tant il y en a eu au fil du temps. Concentrons-nous donc sur ceux que nous pouvons trouver plus facilement dans le commerce. On peut ainsi trouver dans son épicerie habituelle des excitants naturels comme le gingembre, à consommer frais en tranches, sous forme d’infusion et même en capsules; le céleri (pensez à en greffer dans vos soupes), la verveine, utilisée dans les philtres «d’amour» depuis le Moyen-Âge, la noix de muscade, semblerait-il la meilleure amie de l’homme, le safran, un booster d’hormones, la vanille, à l’effet euphorisant, ou encore la sarriette, dont il est dit qu’elle «réchaufferait la femme frigide et redonnerait du tonus à l’impuissant». Mais aussi les clous de girofle, le jasmin, le tilleul, le basilic, la cardamome, le fenouil, l’ortie, la réglisse, les piments, l’avocat, la menthe et tant d’autres éléments encore, dont l’ail (mais oui), un vasodilatateur et stimulateur de reproduction reconnu. D’ailleurs, ne dit-on pas que si on mange de l’ail à deux, l’effet de mauvaise haleine s’annule? Ah! et servez une salade de roquette au souper, aussi appelée «herbe lubrique» par Ovide; ses vertus aphrodisiaques manifestes l’ont bannie des jardins monastiques, ce qui laisse présumer de son efficacité.
Offrir des roses à la Saint-Valentin, synonyme de romantisme, n’est pas non plus anodin lorsqu’on apprend que leur fragrance enivrante a été très souvent utilisée pour émoustiller les sens. Voici d’ailleurs une petite recette de philtre d’amour très recommandable: dans un mixeur, versez 250ml de framboises écrasées et mixez-les afin d’en extraire le jus. Une fois ce dernier filtré, versez-en la moitié dans deux coupes, puis complétez votre préparation avec du champagne (les bulles aussi, c’est euphorisant) et cinq gouttes d’eau de rose. Résultat assuré, semblerait-il.
Alliés gourmands
Certaines femmes disent souvent hésiter entre le chocolat et le sexe lorsque vient le temps de choisir ce qu’elles préfèrent. Il faut dire que le chocolat noir renferme de la phényléthylamine, une substance proche des amphétamines, ainsi que des endorphines, ce qui stimulerait à la fois le corps et la tête. Toutefois, il faut en consommer une bonne quantité pour qu’un effet réellement aphrodisiaque se fasse sentir, même marié à des fraises. Donc, attention aux kilos!
L’huître, elle, n’a pas que l’apparence et l’odeur évocatrices. Bourrée de zinc, qui favorise la production de testostérone et la dopamine, elle est considérée comme l’un des meilleurs substituts du Viagra et dope la libido. Alors, n’hésitez pas à en servir à votre excitante moitié. Et si vous avez les moyens, accompagnez-les de caviar, qui stimule la circulation sanguine chez les hommes comme chez les femmes.
Bien d’autres aliments peuvent aussi pimenter votre quotidien, de l’artichaut à la truffe, et du wasabi aux amandes, en passant par la fraise et, bien sûr, la banane. Il est même possible d’entretenir sa libido dès le petit déjeuner en consommant des céréales d’avoine, qui favorisent la sécrétion de testostérone. Qui l’eût cru?
Poudres de perlimpinpin et autres croyances
Nous ne nous étendrons pas sur les vertus présumées de poudres comme celle de corne de rhinocéros, dont le seul résultat éprouvé est l’extinction d’une race vieille de plusieurs millions d’années. Idem pour l’aileron de requin et le pénis de tigre, que les Chinois consomment encore sous forme de soupe, et même si là encore, on sait que ces espèces animales sont en danger…
D’autres croyances sont plus amusantes, comme celles liées par exemple à des pierres précieuses et semi-précieuses. On prête effectivement à certaines d’entre elles des propriétés libidineuses, comme l’ambre, l’aigue-marine, le lapis-lazuli, la pierre de lune. En Thaïlande, on trouve même deux rochers à Ko Samui aux formes très évocatrices et contre lesquels on peut se frotter (oui, oui) pour gagner en libido. À chacun sa formule magique, en quelque sorte! À vous donc de trouver celle qui vous conviendra le mieux, à présent. Bonne quête!