Destination quartier: le Plateau Mont-Royal
Cap sur L’avenue du Mont-Royal, rue éponyme du Plateau.
Artère menant droit au pouls de la ville – le mont Royal –, l’avenue du Mont-Royal trace une ligne colorée entre ladite montagne et le repère architectural de Montréal par excellence, le Stade olympique. Portrait actuel de l’avenue telle que vue par trois restaurateurs y ayant pignon sur rue.
Bien connu dans le milieu, le restaurateur Edward Zaki a ouvert son bistro gastronomique Chez Victoire (1453, avenue du Mont-Royal Est) en 2010. Selon lui, l’âge d’or de l’avenue et plus généralement du Plateau a eu lieu durant la première décennie de l’an 2000. «Les commerces étaient beaucoup plus courus. Lorsqu’on se promenait sur Mont-Royal en soirée, tous les restos et les terrasses étaient pleins; il était impossible d’avoir de stationnement. L’altération de la rue a été énorme…»
L’une des raisons de ce déclin, selon lui? Le manque d’hospitalité de l’arrondissement. «Les gens de l’extérieur ne se sentent pas désirés. On trouve tout ce qu’il y a sur le Plateau au DIX30 à Brossard, avec du stationnement gratuit. Pourquoi viendraient-ils ici? Il faudrait baisser les tarifs des parcomètres, changer certains barrages de rue pour favoriser l’accessibilité et faire une belle campagne de marketing pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs.»
L’arrivée récente de nouveaux joueurs tels le restaurant La Flèche (1562, avenue du Mont-Royal Est) et le bar à vin Rouge-Gorge (1234, avenue du Mont-Royal Est) lui donne toutefois espoir en le futur de l’avenue; la compétition étant ici souhaitable, contribuant à l’effervescence de la rue et à son ambiance générale.
François Sacchetti œuvre à la Pizzeria Romeo (285, avenue du Mont-Royal Est) depuis son ouverture en 2007, d’abord comme serveur puis comme copropriétaire. Il est aussi d’avis que la réputation actuelle du quartier nuit à la fréquentation de l’avenue. «Depuis quelques années, il y a eu beaucoup de mauvaise presse par rapport au déneigement, aux travaux, au stationnement, à la hausse des prix des parcomètres… C’est moins un problème pour nous, car le Romeo a une clientèle de quartier. Pourtant, avec le métro et les Bixi en été, il y a moyen de venir sur le Plateau sans avoir à utiliser sa voiture!»
Résidant lui-même dans le Plateau, son sentiment d’appartenance est fort et son regard, plus optimiste. «Ça reste un quartier dynamique où il est encore agréable de vivre. L’avenue du Mont-Royal est tellement centrale, c’est la route qu’on prend pour se rendre au mont Royal qui est tout près. Il faut se concentrer sur le positif, c’est important d’en parler. La SDAMR [Société de développement de l’avenue du Mont-Royal] fait un excellent travail pour réalimenter l’achalandage.»
Jason Nelsons a ouvert son restaurant bio Renard Artisan Bistro (330, avenue du Mont-Royal Est) environ à la même époque que Chez Victoire, en 2011. À son avis, le type d’établissements qu’on retrouve désormais sur la rue a aussi contribué à sa mutation. «De plus en plus de chaînes de fast-food ouvrent leurs portes; avant, il n’y avait pas tous ces A&W, Starbucks, etc. Si l’avenue du Mont-Royal veut garder son charme, il faut aider les petits commerces comme La Boîte Noire (376, avenue du Mont-Royal Est), il faut se serrer les coudes…»
Qu’entend-il par cela? «Avec un peu de vision et des gens capables d’investir correctement, beaucoup de changements positifs pourraient être faits. Avant, il y avait un marché de niche sur le Plateau, on doit le repenser à présent. Dans le coin de mon restaurant, il y a beaucoup d’ouvertures d’établissements bios. Il y a un changement d’esprit qui se fait naturellement, les visions communes se regroupent, se rapprochent… Ça pourrait faire un boost dans le quartier, le faire revivre…»
Évidemment, on ne peut pas parler du Plateau et de sa clientèle sans faire un clin d’œil aux Français dont le vif attachement au quartier est aujourd’hui devenu caricatural. Jason apporte toutefois une nuance au phénomène: «Les touristes français s’intéressent de plus en plus à la culture québécoise. Je trouve ça bien, car ils sont beaucoup plus ouverts d’esprit qu’avant, ils ne nous considèrent plus comme leurs « petits cousins »…»
En plus de ses bonnes tables, l’avenue du Mont-Royal regorge d’attrayants arrêts où aller chiner, bouquiner, grignoter et se gâter. Voici quelques-unes de nos adresses favorites.
Bars
Chez Baptiste (1045, avenue du Mont-Royal Est)
Fitzroy (551, avenue du Mont-Royal Est)
Salon Daomé (141, avenue du Mont-Royal Est)
Cafés
St-Viateur Bagel & Café (1127, avenue du Mont-Royal Est)
Flocon espresso (781, avenue du Mont-Royal Est)
La Distributrice (408, avenue du Mont-Royal Est)
Pâtisseries
CRémy (2202, avenue du Mont-Royal Est)
Point G (1266, avenue du Mont-Royal Est)
Au Kouign-Amann (322, avenue du Mont-Royal Est)
Déco
Montréal-Les-Bains (2174, avenue du Mont-Royal Est)
Affiche en tête (2034, avenue du Mont-Royal Est)
Zen le pouvoir des fleurs (1039, avenue du Mont-Royal Est)
Shopping
Rudsak (829, avenue du Mont-Royal Est)
Adam & Ève (1208, avenue du Mont-Royal Est)
Pajar (103, avenue du Mont-Royal Est)
Bien-être
Bella Pella (1201, avenue du Mont-Royal Est)
Aveda Tonic (1110, avenue du Mont-Royal Est)
Atma Yoga (2234, avenue du Mont-Royal Est)
Librairies
La Bouquinerie du Plateau (799, avenue du Mont-Royal Est)
Le Port de Tête (262, avenue du Mont-Royal Est)
L’Échange (713, avenue du Mont-Royal Est)
Disquaires
Aux 33 Tours (1373, avenue du Mont-Royal Est)
Paul’s Boutique (112, avenue du Mont-Royal Est)
Soundcentral (4486, avenue Coloniale, coin Mont-Royal)
Boutiques ludiques
Chez Farfelu (843, avenue du Mont-Royal Est)
Au Diabolo (1390, avenue du Mont-Royal Est)
Bric à Brac (1278, avenue du Mont-Royal Est)
Votre deuxieme photos sur votre texte représente bien ce qui se passe sue l’avenue Mont-Royal du aux politiques de M.Ferrandez, vous avez mis une photo de la terrasse du restaurent El Dorado qui est fermé
Pour les faits objectifs, au lieu d’impressions personnelles, on n’a pas beaucoup de données. Mais la seule statistique publiée par la Société de développement commerciale de l’Avenue et par la Ville de Montréal, c’est le taux d’inoccupation des locaux commerciaux.
Or, ce taux d’inoccupation est plus bas sur l’Avenue que sur la plupart des artères commerciales à Montréal et il est revenue au taux de 2008-2009 en 2013, après une hausse en 2012. C’est fragmentaire et imparfait, bien sûr, mais ça ne montre pas de tendance à la dépression commerciale de l’Avenue.
Enfin, depuis 41 ans que je vis sur le Plateau, l’Avenue a toujours été caractériséepar un roulement assez rapide des commerces. La gentrification, les crises économiques, le développement de l’offre en banlieue, tout cela a fait bouger les choses rapidement depuis les années 1980.
Moi aussi je suis un « vieux » citoyens du plateau , j’ai acheté ma maison il y a plus de 30 ans.
On a beau avoir une pensé magique et des lunette roses, Jamais je n’ai autant vu de critique négative concernant l’arrondissement, c’est donc évident que les rues commerciales sont les premières a ressentir les répercussions des mauvaises décisions qui se sont prises depuis quelques années, et de la mauvaises presse qui se répand dans les arrondissements voisin et même a l’extérieur.
Autant le Plateau était attirant , autant il est devenu répulsif…
J’espère encore un revirement de la situation , mais des changements aussi drastiques pendant une périodes difficile, se sont avérés fatales pour plusieurs commerces qui faisaient l’originalité de la Rue Mont-Royal,