Destination quartier: Montcalm : Pas si snob

Montcalm doit beaucoup de son charme à sa genèse. L’historien Réjean Lemoine rappelle qu’au tournant du 20e siècle, la bourgeoisie française, quelque peu heurtée par l’urbanisation galopante du centre-ville, a décidé d’en faire le haut lieu de la qualité de vie en adoptant un plan de développement urbain calqué sur le modèle de Westmount. Montcalm a fusionné à Québec en 1913 avec la promesse de la Ville que sa vocation résidentielle de prestige allait être préservée.

Alors qu’on se fait une image un peu «bobo» du résident typique du quartier en raison du prix élevé des loyers qui découle de l’historique bourgeois du secteur, le revenu total médian par ménage n’est en fait que de 47 145$, soit 4630$ de moins que la moyenne ville. 61% des logements y sont occupés par des locataires, contre 49% pour Québec. Et le taux d’effort au loyer demeure dans la moyenne, avec 36%.

Du côté des espaces commerciaux, le prix au pied carré le plus élevé à Québec met une pression financière énorme sur les entreprises. Comme le fait valoir Marc-André Pâlin, directeur de la Société de développement commercial Montcalm, pour parvenir à acquitter toutes les dépenses à la fin du mois, les commerçants ne peuvent se reposer entièrement sur l’achalandage local pour régler toute la facture. Ce dernier ne représente d’ailleurs que 41% du total, selon la dernière étude de provenance réalisée par la SDC en 2011, le reste étant surtout composé de travailleurs et de visiteurs des autres quartiers de Québec.

La rue Dolbeau (Crédit photo: Héloïse Leclerc)

Ainsi, Montcalm recèle une certaine fragilité malgré son apparente opulence, évoquée par les splendides villas de l’avenue des Braves. Dominic Brown, propriétaire de Chocolats Favoris et résident de Montcalm, insiste: «Plusieurs commerces établis depuis longtemps dans le secteur font la même chose depuis (trop) longtemps. Mon message: innovez. N’attendez pas d’être dépassés par le Monde!»

«Ni dans le malaise ni dans le grand espoir, Montcalm demeure à ce jour un quartier fragmenté, comme si toutes les parties n’avaient pas encore appris à travailler ensemble en dehors d’un sentiment d’urgence», souligne François Talbot, président du Conseil de quartier.

Céline Fabries, fondatrice de Monmontcalm.com, renchérit: «Lorsque je suis arrivée à Québec, j’ai trouvé que Montcalm ressemblait un peu au Plateau Mont-Royal, mais sans le snobisme. Je suis tombée en amour et j’ai décidé de fonder un média hyperlocal sur le quartier pour aider à changer les perceptions, rapprocher les acteurs et inviter tout le monde à en profiter au maximum.»

Voici d’ailleurs quelques idées rassemblées pour vous!

Une saucette dans le QuARTier des Arts

Le QuARTier des Arts, image de marque développée par la SDC Montcalm, nous séduit! Qu’on combine la visite d’expositions et un repas au Restaurant du Musée, une représentation au Périscope et une table d’hôte au milieu des peintures et vitraux du bistro Le Graffiti, ou qu’on opte pour un souper concert-opéra à la Trattoria la Scala, fine cuisine et culture s’harmonisent à la perfection dans Montcalm. Prolongez votre soirée avec une projection au Cinéma Cartier, un legs de 1927!

Illumination nocturne du Quartier des arts (Crédit photo: Héloïse Leclerc)

Un «pubcrawl» épique

Que ce soit sur Cartier ou à distance de marche sur Grande-Allée, une multitude de bars et de terrasses promettent des heures de plaisir. On part le bal avec un vin au verre chez Petits Creux et Grands Crus, on passe en seconde vitesse au Blaxton avant de s’offrir quelques cocktails signatures au Bistro Bar L’Atelier ou au Cosmos… Puis on décante à l’Inox, avec une pinte de bière artisanale.

Un beau dimanche matin

Il fait bon de se réveiller à Montcalm! La journée commence par un solide cappuccino au Café Castelo, puis on va bouquiner à la Librairie du Quartier ou dans l’une ou l’autre des bouquineries du voisinage, de hauts lieux de la vie sociale locale. Avec un bon titre en main, il ne reste plus qu’à s’asseoir chez Bügel et commander un Poussin. Que du bonheur!

Un cappuccino au Café Castelo (Crédit photo: Héloïse Leclerc)

Un pique-nique sur les plaines

Le pique-nique champêtre idéal, activité estivale par excellence, commence sur Cartier. On fait du porte-à-porte, de Picardie à Morena, et on arrête aux Halles Cartier pour faire une provision de sandwichs, salades, pâtisseries, fromages fins, crudités… Il ne reste qu’à choisir un coin de gazon verdoyant des plaines, avec le fleuve en contrebas et la pression urbaine oubliée.