Vie

Méchant Steak : Pas méchant pantoute

Méchant Steak, unique steakhouse du centre-ville de Sherbrooke, règne en roi et maître sur la Wellington. Rencontre avec son copropriétaire, Charles Gagnon.

Difficile à croire, mais vrai: il fut une époque où le carnivore, le vrai (celui pour qui c’est du bœuf Angus AAA ou rien), errait au centre-ville en apatride, sans port d’attache. C’était il y a deux ans, avant que deux jeunes foodies empruntent à Magog le nom d’un de ses plus populaires restaurants, Méchant Steak, bannière sous laquelle les amateurs de bonne chère trouveraient refuge. Un chapitre noir de l’histoire de Sherbrooke pouvait se refermer alors qu’un steakhouse venait enfin grossir les rangs de l’offre gastronomique sur la Wellington Nord (précisons que le Méchant Steak sherbrookois entretient certains liens d’affaires avec son grand frère magogois, bien que les deux adresses ne soient pas des copies carbone; le chapitre de Magog est par exemple un apportez votre vin, tandis que celui de Sherbrooke déroule une jolie carte de bouteilles en importation privée).

«On voulait vraiment avoir un local au centre-ville, c’était une condition sine qua non à l’ouverture», se souvient Charles Gagnon, qui mène la destinée du restaurant avec sa conjointe, Stéphanie Maillard. «Méchant Steak, c’est des plats généreux et abordables. On travaille avec des produits haut de gamme et on fait tout maison. Les sauces sont toutes faites avec des fonds, ce n’est jamais coupé, c’est très important.»

L’amour de la viande de la brigade du steakhouse (dirigée par le chef Pierre-Luc Lacroix) n’est cependant pas exclusif et va de pair avec une plurielle cuisine bistronomique variant selon les arrivages (le menu est revampé trois ou quatre fois par année) et tablant entre autres sur les poissons et les fruits de mer. «Présentement, on sert des pétoncles en provenance de la côte est américaine qui sont vraiment incroyables.» Autre marotte de Gagnon et compagnie: la mise en valeur des produits promus par les commerces et artisans régionaux. «On peut collaborer, tout dépendant du menu, avec la Fromagerie de la Gare, Le Coin d’Italie ou Le Cinquième Élément de Compton, dont on sert ces jours-ci les gelati.»

Qui dit cuisine bistronomique dit grande bouffe tardive. Afin de contrer la baisse d’achalandage observée après l’ouragan de 18h, les restaurateurs invitent les noctambules à entamer sur les chapeaux de roues leurs soirées chez Méchant Steak en avalant au comptoir, ou entre potes autour d’une grande table, de roboratifs plats de moules-frites, steak-frites, fish’n’chips ou tartares à prix réduits (après 20h). Le Méchant Burger, un de ces sandwichs costauds et impressionnants, «challengera» quant à lui les mâchoires les plus expérimentées (le défi en vaut la chandelle!). «On nous en parle beaucoup, rigole Gagnon. Il n’y a pas de secret pour faire un bon burger. Ça prend de la bonne viande et c’est exclusivement ce que nous servons.»

Avec ses soirées jazz et son menu dîner qui fait le régal des travailleurs du centre-ville, Méchant Steak conjugue viande à toutes les occasions. À bien y penser, ce n’est pas méchant pantoute.

Méchant Steak
111, rue Wellington Nord
Sherbrooke
819 791-5544
mechantsteak.com