Vie

Boucherie Claude et Henri : Tout est dans le détail

Adolescente, Brigitte St-Vincent a passé un été à la Boucherie Deslauriers du Marché Atwater, question d’apprendre l’art de la découpe. Elle était loin de se douter qu’elle rachèterait plus tard la boucherie d’en face.

Après avoir grandi dans une ferme de Saint-Cuthbert où l’on élevait des bovins de boucherie et des chevaux purs-sangs, Brigitte St-Vincent a suivi une formation en agriculture, spécialisée en sciences animales, en plus d’un cours de boucherie à l’Institut national des viandes. Puis, l’agricultrice a acheté sa première ferme en Beauce.

Ironiquement, c’est un peu à cause de la crise de la vache folle que la femme a racheté la Boucherie Claude et Henri. «Ça nous a obligés à diminuer notre cheptel à la ferme. J’avais donc plus de temps. Je suis allée par hasard au Marché Atwater et j’y ai revu Henri Berthuin, que j’avais connu lors de mon été à la Boucherie Deslauriers. Il m’a demandé de lui prêter main-forte et j’ai accepté», raconte-t-elle.

De fil en aiguille, elle a racheté le commerce en 2005. «Henri nous y a fait sauter à pieds joints, mon mari et moi», se remémore la femme, qui n’a pas voulu changer l’image de l’adresse. «C’était important de garder le nom car Henri a fait un travail exemplaire. Il avait la boucherie depuis 22 ans. C’est parti petit, ça a grandi, et c’est devenu une institution à Montréal.»

Si elle a conservé le créneau de l’ancien propriétaire, elle tente tout de même de l’améliorer. Et cette amélioration passe par un achat qui se veut plus local. «Mon avantage, c’est que je suis éleveuse. Je sais ce qui entre en ligne de compte pour faire une bonne viande. Et je connais les producteurs que j’encourage, je sais comment ils travaillent. Le produit doit être bien traité de A à Z», souligne la propriétaire qui possède encore sa ferme, en plus d’une érablière dont les produits peuvent d’ailleurs être achetés à la boucherie.

«Mais ce qui nous distingue vraiment, c’est que notre viande est travaillée et vieillie en carcasse dans notre chambre froide. Elle n’est pas mise sous vide et vieillie dans son sang…» Et sur le plan du goût, ça paraît. «Ah mon Dieu, c’est le jour et la nuit!» s’exclame celle qui a remporté, en 2002, le titre prestigieux d’agricultrice de l’année décerné par la Fédération des agricultrices, un organisme chapeauté par l’Union des producteurs agricoles.

Dans la Boucherie Claude et Henri, on retrouve une grande sélection de viandes fraîches, à partir de la caille jusqu’au bœuf, en passant par le bison, le wapiti ou le sanglier. On y déniche aussi des saucisses maison, du foie gras, des cuisses de canard et des jarrets d’agneau confits, et des baby backs de porc ou de bœuf cuits. On effectue évidemment les découpes et on fait du sur-mesure, c’est-à-dire que le client peut faire préparer des pièces comme du coq au porc ou un poulet farci.

«Tout est dans le détail. Et les détails, c’est ce qu’on fait de mieux!»

Boucherie Claude et Henri
138, avenue Atwater, local 11, Montréal
514 933-0386