Vie

Épicerie européenne : Portrait d’une success-story

Entreprise familiale de deuxième génération, l’Épicerie européenne fait saliver les épicuriens de la ville de Québec depuis plus de 50 ans. Portrait d’une success-story à la sauce italienne.

Octobre 1959. Emilio Colarusso loue un local rue Saint-Jean et ouvre l’Épicerie européenne, à quelques pas de l’emplacement actuel du magasin. «Mon père avait un lit de camp dans l’épicerie et il revenait nous voir la fin de semaine. Nous, on habitait avec ma mère à Montréal. On a vécu ça pendant environ un an», raconte Gianni Colarusso, désormais propriétaire d’un des plus anciens commerces de la fameuse rue marchande. «Nous faisons partie des vétérans avec la pâtisserie Simon, l’épicerie J. A. Moisan et la boucherie W. E. Bégin. D’ailleurs, il n’y a pas de compétition entre nous. Nous sommes tous complémentaires et il m’arrive souvent de leur envoyer mes clients», ajoute le commerçant qui coiffe le chapeau de président de l’Association des gens d’affaires du Faubourg, en plus d’avoir repris le commerce familial. Au grand plaisir de son père, qui vient prendre son café tous les jours.

Arrivé à Halifax par bateau dans les années 1950, le père Colarusso immigre au Canada tout juste après la guerre pour ensuite faire son nid à Montréal. «Ma mère venait de l’Ontario, ses parents étaient eux aussi immigrants. Ces derniers ont ensuite ouvert une épicerie qui jouait aussi le rôle de magasin général, dans la Petite Italie à Montréal. C’était un lieu de rencontre pour les immigrants. C’est là que mes parents se sont connus.»

Bien ancré dans ses racines italiennes, le fils d’Emilio et Maria s’efforce aujourd’hui de perpétuer la tradition familiale en lui insufflant un souffle nouveau. «Nous sommes une épicerie européenne, mais nous avons débordé nos frontières ces dernières années. Nous avons une section d’aliments asiatiques très populaire. Mais notre spécialité, ce sont vraiment les produits italiens. Les charcuteries, les huiles d’olive, les fromages, les pâtes… On essaie d’offrir des trucs uniques, dans la mesure du possible, en tenant compte des réglementations gouvernementales.» Leur plus récente acquisition au rayon des importations outre-Atlantique? Les décadents saucissons du Pays basque de l’artisan Pierre Oteiza, que les gens de Québec ont pu goûter récemment lors de Bordeaux fête le vin.

«Je trouve que les gens se compliquent trop la vie. Je n’ai rien contre la cuisine moléculaire, mais j’aime réduire la cuisine à sa plus simple expression. L’important, c’est d’avoir des aromates de qualité et une bonne huile d’olive. C’est la qualité des produits utilisés qui fait les bons plats», explique Gianni Colarusso. Grand gourmand et bon vivant (ça, on le devine à son rire communicatif), le proprio de l’épicerie chouchou des gens du quartier Saint-Jean-Baptiste n’hésite pas à donner ses recettes aux clients. «Avec l’automne qui commence, les raclettes et les fondues s’en viennent. Ça va nous faire plaisir de partager nos bons trucs. Le plaisir du commerçant, c’est d’échanger avec les gens.»

Épicerie européenne
560, rue Saint-Jean
418 529-4847
v1.epicerie-europeenne.com